Le Transhumanisme

Le transhumanisme est la manifestation, la construction et l’aspiration d’une idée purement satanique. Non pas que les cercles transhumanistes aient réalisé des choses abjectes comme des sacrifices d’enfants ou d’autres rituels sombres. Tout au contraire. On y réfléchit sur la condition humaine, et l’on veut, par le biais des technologies aider à améliorer sa condition. Quoi de moins répréhensible que cela me direz-vous ?

Le Diable est politiquement correct. Ce n’est que par une théologie solidement ancrée que l’on peut véritablement se déterminer vis à vis de ses actions et les reconnaître pour ce qu’elles sont : intrinsèquement mauvaises.

Si l’on prend la définition sur une grande encyclopédie « libre », il s’agirait d’un « mouvement culturel et intellectuel prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine notamment par l’augmentation des caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. »

Première considération anthropologique : l’homme doit-il être augmenté ? Qu’un être soit diminué par un accident de la vie et que l’on veuille le rétablir à son état original est une chose, mais cette augmentation a quelque chose de prométhéenne et de très malsain : quelle limite à cette augmentation ? Le Christ a guéri des aveugles en leur rendant la vue, il n’en a pas fait des gens capables de voir à travers les murs. Aux paralysés, il rend leur capacités motrices, mais n’en fait pas des super héros de (souvent mais pas toujours mauvais) films américains. Dieu nous a donné deux bras. Dois-je en avoir trois ? Quatre ? Cinq ? A quoi cela va me servir concrètement ? Jusqu’où doit porter cette augmentation ?

C’est le formidable essor des technologies qui rend ces formes délirantes de conceptions de l’humain possibles : la bio-informatique, l’intelligence artificielle, etc. Bientôt la problématique de Turing va devenir terriblement actuelle : une machine peut-elle penser ? On voit que dans des domaines limités et restreints certains IA génèrent déjà des IA plus performantes que celles générées par les humains. Serions-nous donc à l’aube de quelque chose d’irréversible ?

Retournons au texte. Gn 3 nous dit que le vrai Graal de ces gens là c’est la mort. Ils veulent vaincre la mort. Ainsi le texte nous dit Gn 3:22 L’Éternel Dieu dit: Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. En hébreu c’est précisément וַיֹּ֣אמֶר׀ יְהוָ֣ה אֱלֹהִ֗ים הֵ֤ן הָֽאָדָם֙ הָיָה֙ כְּאַחַ֣ד מִמֶּ֔נּוּ לָדַ֖עַת ט֣וֹב וָרָ֑ע וְעַתָּ֣ה׀ פֶּן־יִשְׁלַ֣ח יָד֗וֹ וְלָקַח֙ גַּ֚ם מֵעֵ֣ץ הַֽחַיִּ֔ים וְאָכַ֖ל וָחַ֥י לְעֹלָֽם, et c’est un passage souvent mal compris. On croit que Dieu est jaloux et inquiet de ce nouveau pouvoir humain et qu’il le chasse pour lui éviter l’immortalité.

Deux leçons immédiates : l’immortalité est accessible et non souhaitable. Ces fous de transhumanistes peuvent très bien à force de recherche, trouver un ensemble de mécanismes très coûteux qui permettent à certains d’échapper au trépas. Mais cela sera ainsi : réservée à un petit groupe et extrêmement complexe. L’équilibre à trouver pour garantir cette immortalité à ce groupe implique les critères de sélection et l’infrastructure nécessaire à cette immortalité. On voit d’ici les problématiques d’argent, de violence et de pouvoir que cela pourrait engendrer. Les beaux discours actuels pourraient alors vite évoluer vers d’autres choses beaucoup moins sympathiques.

Le transhumanisme n’aime pas la souffrance, ni la mort et encore moins le handicap. Mais si l’on creuse bien c’est le corps qui est attaqué. Nous sommes donc devant un énième et ultime avatar de la gnose, cette fille de la philosophie grecque depuis Socrate. Le corps était haï des gnostiques à cause de son lien évident avec la vieillesse et avec la mort. Sa finitude leur est insupportable. Dans ce mépris il y a le mépris du Diable pour l’image de Dieu dans l’homme. On ne peut pas vouloir augmenter l’image de Dieu car elle est déjà parfaite. Selon quel critère esthétique ou philosophique allons-nous augmenter quoi que ce soit ?

Si la théologie reçoit avec bienveillance toute avancée médicale qui permet de soulager la souffrance, défendre la vie, ou ce genre de chose, nous ne pouvons accepter, paradoxalement, d’échapper à la mort. En effet, je vois se profiler ce test ultime et colossal, où les gens auront à choisir s’ils souhaitent être esclaves d’un dispositif leur assurant l’immortalité tant qu’ils travaillent pour cela, ou bien s’ils souhaitent la mort. Et le martyre chrétien, au sens de témoignage, sera alors de refuser cette affreuse et satanique alternative : mort ou immortalité, pour poser le bon diagnostic théologique sur ce qu’elle est en vérité : immortalité ou éternité. Et ce n’est pas la même chose.

Elohim, nous a chassé du jardin d’Eden pour que nous ne choisissions pas l’immortalité. Car si étions devenus immortels, nous aurions été coupés pour toujours de Dieu. La mort nous garantit que cette coupure est temporaire, et grâce à Ses énergies divines incréées, c’est l’éternité qui s’offre à nous, et pas un paradis 2,0. Préférez toujours l’original à la copie. Le Diable est en vendeur de génie, capable de vous donner 3€ tout de suite et vous faire perdre le milliard qui vient derrière…

l’être augmenté est un rêve de médiocre et de petit. Augmenter sa vue, alors que l’on doit éduquer notre vue à ce qui est devant nous. Je ne veux pas voir plus loin, je veux voir comme le Christ ! Je ne veux pas entendre plus fort, je veux entendre comme le Christ !!! Je ne veux pas penser plus vite, je veux comprendre la profondeur des Pères de l’Église. Ces rêves d’augmentation ressemblent affreusement à des problèmes de banquiers. J’avoue égoïstement, que j’aimerais bien quelques années de plus pour étudier tout ce que je n’aurais pas le temps d’étudier, mais mon étude implique que d’autres travaillent pour que je puisse étudier, pour qu’elle soit vraiment efficace. C’est donc un rêve égoïste, mon augmentation à moi, qui est une augmentation du temps…