les sources de l’étude théologique

original anglais

A great part of south Judea cut off under the second Temple. Jewish Idumea

The Talmudic girdle ends, as you see in רקם הגיעה וגנייא דאשקלון “Kadesh, Barnea and Ascalon”. Hence it cannot but be observed, that these two places are placed, as it were, in parallel; and whatsoever space lies between Ascalon and the river of Egypt, is excluded, - to wit, fifty four miles. And one might indeed, almost see some footsteps of that exclusion under the first Temple, in that very common expression, “from Dan even to Beer-Sheva”.
This country, that was excluded, was something barren.The Talmudist speak thus of it; “that tract, which lies in gerariku [gerar] is ill to dwell in. How far ? to te river of Egypt”. And Strabo thus; “the country , which follows gaza is barren, and sandy” etc.
It was anciently inhabited by the avites, - namely, from gaza to the river of Egypt. “the avim dwelt in hazerim”, Deut II 23. Hazar is a word of most frequent mention in that southern land, “hazar-addar, hazar-gaddah, hazar-shua, hazar-susah”, etc. And it seems to denote some champaign plain and level, lying between the mountains. Hence the habitation of the avites is called ‘hazerim’; who are numbered with the philistines, but yet by themselves, Jos 13:3. – for see there, how the holy text promising to number five nations only, number six.
This excluded portion is passed into the name of Idumea. Hence Pliny : “presently from the rising up of the lake Sirbon, begins Idumea and Palestine”. Nor that alone, but another very great part of Judea. Hence the sea of Sodom, is said, by Diodorus Siculus to be κατα μεσην ιδουμαιαν “about the middle of Idumea”. And in Josephus, and the book of the Maccabees, we find very many places mentioned under the name of Idumea, which were almost in the very middle of Judea. For example’s sake ηλθεν μεχρι γαδαρων και των πεδιων της ιδουμαιας, και αζωτου, και ιαμνειας “he came even to the gadari and the plains of Idumea, and Azotus and Jamnia”. And again ηλθεν μεχρι γαδαρων και των πεδιων της ιδουμαιας, και αζωτου, και ιαμνειας etc. και μαρισσαν πολιν etc. εισ τε αζωτον ελθοντες “and Judas and his brethren left not off fighting with the idumeans : but fell upon them everywhere. And taking the city Chebron, etc. And the city Marissa, etc. And having come unto Azotus”, etc. And more to this purpose may be read here and there. So that distinction may be made, between Idumea the greater and the less. Simon of Gerasa [τας ανα την ορεινην κωμας κατετρεχεν etc. κατετρεχε δε την ακραβατηνην, και τα μεχρι της μεγαλης ιδουμαιας] overran the towns along the mountainous country etc. And he overran Acrabatene, and the parts as far as Idumea the Great”. And there in mention of την ανω καλουμενην ιδουμαιαν “Idumea, called the Upper”. With these passages, compare Marc 3:8.
Whilst the Jews were absent from their own country, enduring the seventy years bondage in Babylone – it is easy to be believed, that their ancient enemies, the Edomites, and that were so from the very first original of them, had invaded their possessions, as much as they could, and had fixed their roots in that country especially, which was nearest their own : but at length, by the powerful arms of the Maccabees, and the asmoneans, they were either rooted out, or constrained to embrace Judaism. So Josephus speaks of Hyrcanus την ανω καλουμενην ιδουμαιαν etc. “Hyrcanus takes Ador and Marissa, cities of Idumea : and having subdued all the idumeans, suffered them to remain in the country, on condition they were willing to be circumcised, and to use the jewish laws. And they, out of a desire of their own country, underwent circumcision, and conformed to the same course of life with the Jews”. Hence there became a mingled generation in that country between Jew and Edomite : and the name of the place was mingled also, and called both Idumea and Judea : “And Palestine was divided into five countries – Idumea, Judea, Samaria, Galilee, and the country beyond Jordan”

traduction : La division de la terre

Une importante partie de la Judée du sud coupée sous le second temple. L’idumée juive.

La ceinture talmudique se termine, comme vous le voyez dans רקם הגיעה וגנייא דאשקלון « Kadesh, Barnea et Ascalon ». Cela ne peut pas être observé, mais ces deux lieux sont placés, comme s’ils étaient en parallèle; Et quel que soit l’espace entre Ascalon et la rivière d’égypte, il est exclu, à savoir, cinquante-quatre miles. (cad 87 kms). Et l’on peut réellement presque voir les traces de cette exclusion sous le premier temple, dans cette expression très commune : « de Dan même jusqu’à Beersheva. »
Ce pays qui était exclu, était un endroit désert. Le talmudiste parle ainsi de lui ; « cette voie, qui est dans Gerariku [gerar], y résider rend malade. Combien loin ? jusque la rivière d’Egypte ». Et Strabon : « le pays, qui suit Gaza est désert et sableux, etc ».
il était anciennement habité par les avviens – nommément de Gaza jusque la rivière d’Egypte. « les avviens résidaient dans Hazerim » Dt II :23. Hazar est mot assez fréquent dans ce pays du sud, « hazar-addar, hazar-gaddah, hazar-shua, hazar-susah”, etc. Et cela semble indiquer des champs ouverts et niveaux, entre les montagnes. Donc, le lieu d’habitation des avviens est appelé ‘hazerim’ ; ils sont dénombrés avec les philistins, mais par eux-mêmes, Jos 13 :3 – On peut voir ici comment le saint texte promettant de dénombrer cinq nations, en compte six.
Cette partie exclue est restée avec le nom d’Idumée. Ainsi Pline : « présentement, à la naissance du Lac Sirbon, commence l’Idumée et la Palestine ». Et pas seulement ceci, mais une autre grande partie de la Judée. Ainsi, il est dit de la mer de Sodome, par Diodore Siculus qu’elle est κατα μεσην ιδουμαιαν « le milieu de l’Idumée ». Et chez Josèphe, et dans le livre des Maccabées, nous trouvons maints endroits mentionnés sous le nom d’Idumée, qui étaient véritablement au centre de la Judée. Par exemple ηλθεν μεχρι γαδαρων και των πεδιων της ιδουμαιας, και αζωτου, και ιαμνειας « il vint même aux gadaréens dans les plaines d’Idumée, et Azotus et Jamnia ». Et aussi ηλθεν μεχρι γαδαρων και των πεδιων της ιδουμαιας, και αζωτου, και ιαμνειας etc. και μαρισσαν πολιν etc. εισ τε αζωτον ελθοντες «et Judas et ses frères ne cessèrent pas de combattre les iduméens : ils les assaillaient partout. Et prenant la cité de Hébron, etc. Et la ville Marissa, etc. Et étant venu à Azotus », etc. Et davantage à ce propos peut être lu ici et là. Ainsi l’on peut faire une distinction entre la grande et la petite Idumée. Simon de Gerasa [τας ανα την ορεινην κωμας κατετρεχεν etc. κατετρεχε δε την ακραβατηνην, και τα μεχρι της μεγαλης ιδουμαιας] vainquit les villes le long du pays montagneux, etc. Et il vainquit Acrabatene, et les parties jusqu’à l’Idumée la grande ». Et ceci en mention de την ανω καλουμενην ιδουμαιαν “Idumée appelée la supérieure”. Avec ces passages, comparez avec Marc 3:8.
Pendant que les Juifs étaient absents de leur propre pays, endurant les 70 ans d’esclavage à Babylone – il fut facile de croire que leurs anciens ennemis, les Edomites, et qui étaient leurs ennemis depuis les premiers d’entre eux, avaient envahi leurs possessions, autant qu’ils le pouvaient, et avaient fixé leurs bases spécifiquement dans ce pays, qui était le plus proche d’eux : mais à la longue, par le bras puissant des Maccabées, et des Hasmonéens, ils furent expulsés, ou contraints d’épouser le Judaïsme. Ainsi Josèphe parle d’Hyrcanus την ανω καλουμενην ιδουμαιαν etc. « Hyrcanus prend Ador et Marissa, cites d’Idumée : et ayant maîtrisé tous les iduméens, il les contraint à rester dans le pays, à la condition qu’ils acceptent la circoncision, et de suivre les lois juives. Et eux, sans désir aucun pour leur propre nation, se soumirent à la circoncision, et se conformèrent au même mode de vie que les Juifs ». Ainsi fut une génération mélangée dans ce pays entre Juifs et Edomites : et le nom du lieu fut aussi mélangé, et on appela les deux Idumée et Judée : « Et la Palestine fut divisée en cinq pays – Idumée, Judée, Samarie, Galile, et le pays au-delà du Jourdain ».




Commentaire/Analyse

Lightfoot nous sert ici à comprendre deux choses essentielles. La première est la multiplicité des sources concernant l’étude de la théologie, ou du biblique de façon plus restreinte. On voit ici par exemple qu’il fait appel à Strabon, Pline, Flavius Josèphe, etc. C’est-à-dire qu’en plus de la littérature rabbinique qu’il a pris comme source et sujet d’étude, il n’a pas oublié de rajouter les éléments propres à une éducation classique d’alors : les grands auteurs grecs et latins qui ont laissés des récits à caractère historiques et géographiques. Une fois de plus, cela est parfaitement bien vu de la part de l’auteur. Pourquoi ? Parce que son travail prend ainsi une dimension scientifique et systématique qui le distingue nettement des auteurs plus marginaux et moins sérieux (on pourra ainsi se reporter à la réfutation d’un livre issu des milieux maçonniques pour voir l’abîme de savoir et de méthode qui sépare un lightfoot d’un franc-maçon produisant un travail d’analyse du Nouveau Testament). Le cas de Flavius Josèphe est particulièrement intéressant, car c’est un historien de la période du Christ. C’est un historien Juif mais ayant ses entrées dans les cercles de pouvoir romains. En lisant ses textes on voit d’ailleurs qu’il a été davantage marqué par Jean le Baptiste que par Jésus, qu’il évoque surtout comme un thaumaturge de premier plan.

La seconde chose enseignée par ce troisième chapitre de Lightfoot est que nous sommes loin du mythique ici. Dans un mythe, le lieu est toujours symbolique, inconnu mais représentatif de quelque chose. Ici, nous voyons au contraire que l’action prend place dans une géographie précise, à un endroit précis. Rien n’est laissé au hasard. Les mots, les lieux résonnent faisant référence à un riche passé. L’Evangile semble partir du principe que tout ceci est connu. Cela représente l’une des nombreuses grandes difficultés posées par le texte à un néophyte. Comment comprendre le Nouveau Testament si l’on a pas une solide connaissance de l’Ancien ? Cela est proprement impossible ! Et l’on voit avec Lightfoot que la connaissance simplement de l’Ancien (la logique protestante donc) est bien incapable de répondre à ce que demande le Nouveau : la tradition qui accompagne le Nouveau Testament et qui est présupposée par son étude est bien plus vaste que l’Ancien seul.

En conclusion, je mets Marc 3:8 qui prend une autre tonalité une fois lue cette analyse géographique de Lightfoot :

Français : “et de la Judée, et de Jérusalem, et de l’Idumée, et d’au delà du Jourdain, et des environs de Tyr et de Sidon, une grande multitude, apprenant tout ce qu’il faisait, vint à lui.”
Grec : “και απο ιεροσολυμων και απο της ιδουμαιας και περαν του ιορδανου και περι τυρον και σιδωνα πληθος πολυ ακουοντες οσα ποιει ηλθον προς αυτον”

On voit combien le NT reprend les tournures de la littérature juive et comment les descriptions antiques s’y rapportent. On voit comment Jésus a parcouru tout la terre sainte.