La révélation naturelle comme base de la croyance naturelle et d’un sens de l’existence

partie 4

texte original roumain

Rațiunile lucrurilor isi descopera lumina lor in rațiunea si prin acțiunea raționala si constienta a omului. Rațiunea noastra de asemenea isi descopera tot mai bogat puterea si adancimea ei prin descoperirea rațiunilor lucrurilor. Dar in aceasta influența reciproca, rațiunea umana este cea care are rolul de subiect care lucreaza in mod constient, nu rațiunile lucrurilor. Rațiunile lucrurilor se descopera constiinței umane, avand sa fie asimilate de aceasta, concentrate in ea ; se descopera avand ca centru virtual constient al lor rațiunea umana, si ajutand-o sa devina centrul in curs de a fi descoperite ca raze actuale ale ei, prin care rațiunea umana isi extinde tot mai departe vederea. Faptul ca lumea se lumineaza in om si pentru om si prin om, arata ca lumea e pentru om, nu omul pentru lume. Dar faptul ca omul insusi, luminand lumea, se lumineaza pe sine pentru sine prin lume, arata ca si lumea e necesara pentru om. Lumea e facuta pentru a fi umanizata, nu omul pentru a fi asimilat lumii, naturii. Lumea intreaga e facuta pentru a deveni un om mare, sau conținutul omului devenit in fiecare persoana atotcuprinzator, nu omul pentru a fi parte a naturii si neinsemnand in ea mai mult decat orice alta parte a naturii si neinsemnand în ea mai mult decat orice alta parte a ei, sau contopindu-se in ea. Caci printr-o eventuala contopire a omului in natura s-ar pierde cel mai important factor al realitații, fara ca natura sa castige ceva nou, pe cand prin asimilarea lumii in om, natura insasi castiga, fiind ridicata pe un plan cu totul nou, fara sa se pierdă propriu-zis. Pierderea noastră in natura nu reprezinta nici un progres nici pentru natura, pe cand umanizarea continua sau eterna a naturii reprezinta un progres etern, facand abstractie de faptul ca prin aceasta nu se pierde nimic si mai ales nu se pierde ceea ce e mai valoros in realitate. Pierderea noastră în natura înseamnă a se bate pasul pe loc într-un proces în esență mereu identic și deci absurd prin monotonia lui.

traduction proposée (et corrigée par les soins d'Allan T., grand merci pour son aide)

Les raisons des choses dévoilent leur lumière dans la raison par l’action rationnelle et consciente de l’homme. Notre raison dévoile également de plus en sa force et sa profondeur par la découverte des raisons des choses. Mais dans cette influence réciproque, la raison humaine est celle qui a le rôle de sujet qui travaille en mode conscient, et non pas les raisons des choses. Les raisons des choses se dévoilent à la conscience humaine, étant assimilées par elle, concentrées en elle ; elles se dévoilent ayant comme centre virtuel conscient la raison humaine, aidant celle-ci (la raison humaine) à étendre sa vision au plus loin en agissant comme ses rayons. Le fait que le monde s’illumine dans l’homme, pour l’homme et par l’homme, montre que le monde est pour l’homme, et non l’homme pour le monde. Mais le fait que l’homme lui-même, illuminant le monde, s’illumine lui-même  pour lui-même par le monde, montre que le monde est également nécessaire pour l’homme. Le monde est fait pour être humanisé, mais l’homme n’est pas fait pour être assimilé au monde, à la nature. Le monde entier est fait pour devenir un grand homme, ou encore le contenu de l’homme devenu universel dans chaque personne, tandis que l’homme n'est pas fait pour être une partie quelconque de la nature au même titre que toutes les autres parties qui la constituent, ou pour se fondre en elle. Car dans le cas d’une éventuelle fusion de l’homme avec la nature serait perdu le facteur le plus important de la réalité, sans que la nature n'y ait gagné quelque chose, alors que par l’assimilation du monde en l’homme, la nature elle-même gagne, étant élevée sur un plan tout à fait nouveau, sans rien perdre d’elle-même. Notre perte dans la nature ne représente aucunement un progrès pour la nature, alors que l’humanisation continue ou éternelle représente un éternel progrès, faisant abstraction du fait que par celle-ci rien ne se perd, et surtout, rien de ce qui a le plus de valeur en réalité ne se perd. Notre perte dans la nature signifie faire du "sur-place" dans un processus toujours identique par essence, et donc absurde par sa monotonie.


Commentaire/Analyse





Bien que le Père Dumitru ne l’ait probablement pas anticipé, son texte est d’une brûlante actualité dans le monde des idées en ce qui concerne le monde occidental. En effet, le mode de production et développement néolibéral capitaliste défigure atrocement la nature. C’est tout naturellement que les gens se voient donc sensibilisés à la question écologique, et on sait par exemple à quel point le Patriarche de Constantinople actuel n’est pas avare de déclarations et prises de positions à ce sujet. Les prises de positions de la modernité (c’est à dire d’un monde peu ou pas christianisé, et qui donc consciemment ou non pense sans, ou même contre le Christ) sont les suivantes : véganisme, antispécisme et écologie. Les trois sont des impasses intellectuelles, philosophiques et théologiques mais méritent d’être adressées d’un point de vur théologique. Commençons par l’écologie. Elle est habituellement incarnée par des partis classés à gauche, c’est à dire non conservateurs, alors que l’écologie est ontologiquement conservatrice : elle veut conserver la nature intacte et préservée. Les électeurs, en plus des turpitudes des dirigeants et élus de ce courant, ont probablement vu la supercherie et c’est pourquoi, il y a un décalage si grand entre l’urgence écologique et les résultats des partis écologistes aux élections. Les partis écologistes défendent des positions libérales sur le plan sociétal, leur logiciel est donc libéral et ils défendent au final ce qui défigure le monde. L’orthodoxie, fidèle au texte de Moïse dans le livre de la Genèse, voit dans la palette des rôles de l’homme celui de gardien de la création divine. Sa reponsabilité n’est donc pas une exploitation compatible avec le compte d’exploitation d’une multinationale mais bien celle d’une jouissance respectueuse du monde.

J’ai déjà parlé d’antispécisme et véganisme dans un autre billet, et ne vais donc pas redévelopper les mêmes éléments, mais retourner du côté du Père Dumitru. Il explique conformément à la tradition chrétienne, que l’homme a une position spéciale, éminente. Il n’est pas une espèce parmi d’autre, mais l’espèce reine, celle dont l’existence justifie l’existence même du monde et de la nature. La formule du Père Dumitru est la suivante : “le monde est pour l’homme, et non l’homme pour le monde”. L’homme a pour tâche dit le génie roumain, d’être humanisé, et le destin n’est certainement pas pour l’homme celui d’être assimilé à la nature. Qu’est-ce que l’humanisation du monde ? La seule précision que donne le Père Staniloae est que “le monde entier est nécessaire pour l’homme” et plus loin “le monde entier est fait pour devenir un grand homme”. Ceci mérite explication… Puisqu’il y a relation de nécessité, cette humanisation doit être viable dans le temps. L’humanisation ne peut pas être quelque chose qui en réussissant à un endroit à un moment hypothèquerait la possibilité ensuite la possibilité même d’être réalisée à nouveau plus tard dans un endroit (identique ou différent, peu importe). En clair, l’humanisation du monde, n’est pas l’extension sans limite du marché. L’humanisation du monde n’est pas une ville avec son fast-food, ses centres commerciaux, des zones industrielles, son stade et d’autres infrastructures de la vie moderne. L’humanisation du monde doit transformer le monde en homme. Qu’est-ce que l’homme ? L’être suprême de la nature en relation avec Dieu. Comment réaliser ceci pour le monde ? La réponse la plus noble et la plus parfaite qu’a exprimé l’homme jusqu’ici est le monastère. Non pas pour son mode de vie entre les habitants, mais bien pour sa relation paisible avec le monde, axée sur la beauté simple et naturelle. Pour ceux qui fréquentent les monastères, ils savent que ces lieux sont beaux, fleuris, apaisants. La prière n’y est pas pour rien bien entendu, mais le travail en relation avec la nature n’y est pas étranger non plus. La nature est respectée dans ces lieux. Mais l’ambition des habitants de ces lieux n’est pas de devenir les plus grands experts en survivalisme, mais bel et bien de nouer avec Dieu la relation la plus forte et vraie qui puisse être.



Ainsi, devons-nous tous entrer au monastère ? pour ceux dont c’est le charisme, oui, bien entendu. Mais pour le Père Dumitru, prêtre marié et père de famille, ce n’était bien entendu pas la voie. Tout ceci invite la constitution de communautés chrétiennes, centrées sur l’Eglise, qui font de la relation avec le monde un élément aussi important que la prière et l’étude. Mais dans ces communautés non monastiques qui doivent émerger pour faire du monde ce qu’il est appelé à être, si le carême sera scrupuleusement suivi, il n’en reste pas moins que l’on s’y régalera également autour de l’agneau pascal, du fromage, et de tous les bons produits animaux. Dieu, dans sa sagesse, a mis un garde-fou contre la folie vegan : la vitamine B12. C’est ce qui rend le carême si éprouvant. Elle ne se trouve que dans les produits qui sont justement interdits lors de son observance. Et comme toute vitamine, elle est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. On voit donc que le véganisme est une religion qui créé un humain conceptuel, mais qui contrairement à l’orthodoxie n’est pas ancrée dans le réel. L’indication sur la monotonie est éclairante de cette problématique : le vegan inscrit sa vie dans une logique de cycle, d’éternel retour. L’orthodoxe a les yeux fixés sur la parousie. La dynamique est toute autre. S’il veut continuer à vivre sa pseudo vie morale, le vegan va devoir trouver sa B12 de substitution dans des compléments réalisés par l’industrie pharmaceutique, soit une des industries les plus criminelles du monde, ou bien se condamne à vivre carencé. Il n’y a pas que la monotonie de la fusion dans la nature qui soit absurde. Suivre une idéologie qui rend malade est une absurdité en soi également. Et comme le dit le Père Staniloae, la nature ne gagne rien à cela. Le monde attend d’être fait eucharistie par son grand prêtre, et ce depuis le début de la création. L’homme a pour destinée d’être le grand prêtre du monde, et pas un élément du monde.