Etude canonique du concile pan-orthodoxe de 2016 en Crète



Ce blog n’a pas pour objet le commentaire d’actualité. Telle ou telle élection politique, tel ou tel événement ne sera pas commenté, même si, et je l’ai exposé plusieurs fois, la théologie a la capacité de pouvoir dire tout du monde, car chaque petite chose, aussi futile soit-elle s’inscrit dans un plan divin, et peut donc être analysée avec le prisme théologique. Pour ce qui est du grand concile qui s’est tenu en Crète l’an dernier, les données sont toutes autres. Il s’agit de la vie de l’Eglise orthodoxe. Les difficultés d’organisation furent telles, que pour certains, la tenue même de ce concile tenait finalement du miracle. Beaucoup sont venus. Beaucoup se sont abstenus de venir, et non des moindres. Ceci devra être analysé. Mais le plus important, sera, avec le court recul qui est le nôtre aujourd’hui, de voir si ce concile a été voulu par l’Esprit Saint ou par les hommes. Nous allons donc parler de sa réception. Ce concile doit-il être reçu universellement dans l’Eglise orthodoxe ? Telle est la question que je voudrais examiner. Et aujourd’hui, la question qui divise les évêques, et qui introduit beaucoup de passion, c’est justement le mot « église ». Le terme « église » a été utilisé dans des documents officiels du concile, pour désigner les orthodoxes, mais aussi les catholiques romains et les protestants. Il a été utilisé pour les chrétiens en général. Pour certains évêques, le terme n’est alors pas connoté théologiquement, et on peut le lire comme synonyme de « confession ». Pour d’autres, seule l’Eglise orthodoxe peut se targuer d’être l’Eglise, et tous ceux qui appartiennent à des confessions schismatiques (les catholiques romains sont dans ce cas particulier, ainsi que probablement les vieux calendaristes) ou hérétiques (et par là sont désignés comme je le fais dans mes posts les confessions protestantes en général, ainsi que néo-protestantes).

Cette conclusion, chacun devra la faire en son âme et conscience, car de celle-ci pourrait découler, à terme un nouveau schisme. Les positions ont en effet l’ai bien tranchées du côté de ceux qui refusent de donner au terme « église » une dimension autre que théologique et donc immédiatement ecclésiologique. Il est probable qu’ils ne recevront jamais ce concile. Ainsi, c’est l’attitude de ceux qui ont mis en place ce mot qui sera déterminante. Leur soif d’unité et d’œcuménisme ira-t-elle jusqu’à la division de ce qu’est aujourd’hui l’Eglise orthodoxe ?