ésotérisme chrétien : préambule

Pendant mes années d’activité professionnelle, mes amis, mes collègues, mes relations qui me connaissaient en tant que chrétien et catholique pratiquant, m’amenaient très souvent à prendre position sur des sujets parmi les plus délicats. Les questions de foi étaient très souvent l’objet de nos conversations. J’ai pu constater que beaucoup qui se disent ou se croient incroyants portent un intérêt réel aux conceptions fondamentales d’un ami croyant.
Conscient de cette responsabilité, bien souvent j’ai eu à l’esprit cette parole encourageante du Christ : « Comment et que dire ? … » « Que dire vous sera donné sur l’heure. Oui, ce n’est pas vous qui parlerez, mais le souffle de votre Père qui parle en vous » (Mt 10 :19-20)
Ces prises de positions chrétiennes parmi les non-chrétiens m’ont amené à de nombreux examens de conscience, à de nombreuses remises en question.
Parler de Dieu, de spiritualité, de surnaturel, ne jamais posé d’autre difficulté que de relire et réfléchir, quelquefois différemment, à certains passages de l’Evangile. Ma référence a toujours été les Evangiles.
Mais comment convaincre (et même se convaincre) du contre-naturel, de l’anti-naturel ?
Que la Très Sainte Vierge soit restée vierge après la naissance du Christ ? … Franchement ! … d’abord, est-ce que ça nous regarde ? Et qu’est-ce que cela change à l’enseignement du maître Jésus dont la propagation a été la seule mission confiée par celui-ci aux apôtres ?
De même cette vérité «énoncée au Credo : « Fils unique de Dieu ». Comment admettre cette affirmation proclamée par le clergé d’une seule religion, le christianisme ?
Pourquoi Dieu serait-il venu sur terre au profit d’une seule religion ?
Encouragé par cette phrase de l’Evangile : « Cherchez et vous trouverez. Frappez et l’on vous ouvrira », je me suis mis à l’étude. J’ai cherché.


Commentaire/Analyse

L’auteur témoigne d’une chose indéniable : l’intérêt des gens pour la question spirituelle. Lorsque l’on se présente en tant que croyant et pratiquant, venant du “camp athée” les questions sont nombreuses, parfois provoquantes, et souvent pertinentes. La mission est quelque chose qui peut se réaliser souvent, de façon subtile, et il est donc fondamental d’être bien formé (c’est un des objectifs de ce blog). Les conclusions du troisième concile oecuménique (concile d’Éphèse, consacré particulièrement à la Mère de Dieu et où il est affirmé dogmatiquement la virginité de Marie) et le fait que le Christ est venu pour une seule religion sont deux sujets importants, que je vais traiter l’un après l’autre. Mais tout d’abord, il faudrait revenir sur la définition de ce qu’est un chrétien. Prenons un exemple extrême : est-ce qu’affirmer que Jésus est l’envoyé des martiens pour préparer l’invasion de la terre en 2048 est une définition acceptable de ce qu’est un chrétien ? Personne n’acquiescera… Où mettons-nous la limite ? Les Témoins de Jehovah nient la divinité du Christ, la conception virginale, et tout ce qui fonde la dogmatique chrétienne. On les classe dans la galaxie chrétienne mais ils sont moins chrétiens que les musulmans qui reconnaissent au moins la conception virginale. L’auteur, qui se présente comme chrétien, loup au visage de brebis, ne l’est pas plus qu’un témoin de Jehovah ou qu’un musulman. Mais de façon plus fourbe, il le revendique. Prenons donc cette définition du chrétien : quelqu’un qui reconnaît les affirmations dogmatiques des sept conciles oecuméniques. J’ai montré, et je montrerai inlassablement que ces conclusions sont d’ardentes défenses de l’enseignement du départ, dispensé par le Christ en personne à son collège apostolique, et que la formulation a été tardive à cause de circonstances historiques particulières. L’approche gnostique, maçonnique de l’auteur a ainsi dispensé auprès des gens de son entourage une fausse vision du christianisme. Honte sur lui pour cela !



Qu’importe la naissance virginale ? Première chose, ce n’est pas quelque chose qui a une importance au sens de la nécessité. Le dogme chrétien ne se fonde pas sur une nécessité antérieure. Le dogme chrétien est un rappel, avec une certaine formulation, de ce qui fut. Nous constatons un mode d’incarnation de Dieu dans le monde. Il a choisi, dans Sa souveraine liberté, de s’incarner en prenant chair de cette femme particulière. Nous le constatons par le témoignage liturgique, dogmatique et scripturaire de l’Eglise. C’est ce qu’affirme l’Évangile que l’auteur croit savoir lire et prétend étudier. Cela se reçoit donc, et cela se médite. On essaie de le comprendre. Mais en soi, c’est un enseignement redoutable et vertigineux sur le rapport de la matière et de l’infini. De la matière corporelle de la Vierge est né l’infini du Dieu-Home Yeshua ha Mashiakh. Cela indique des choses essentielles sur le monde et sur Dieu. Ainsi à cette médiocre question, la réponse orthodoxe sera : cela a une implication majeure. Cela nous enseigne sur le monde, sur Dieu et sur ce que peut accomplir l’humain en terme de relation avec le divin.



Ensuite vient le problème du Christ qui serait venu pour une seule religion. La phrase même indique potentiellement une forme d’anachronisme. Jésus n’est pas venu “en faveur” d’une religion postérieure à son apparition. Le Christianisme se fait le porteur d’un évènement, et proclame de façon inlassable la réalité historique de cet événement : la résurrection du Christ. Nous n’allons pas nous arrêter de la proclamer jusqu’à Son retour en gloire. Et que les autres religions n’y adhère pas n’a pas d’importance. Pouvons-nous cesser de ce dire ce qui fut, parce que cela pourrait heurter d’autres conceptions ? Devons nous nier la réalité pour ne pas froisser tel ou tel groupe de personnes ? L’enseignement du Christ est justement que la vérité libère. Elle libère des fausses conceptions. Le message du Christ est totalitaire par rapport à ce syncrétisme maçonnique : chaque religion porteuse d’une part de la vérité. Seul le Christ porte la vérité de la vie éternelle. Seul le Christ est ressuscité. Seul le Christ mène au Père. On ne peut étancher sa soif avec du sable. Ainsi est fait le monde.

Si on y prête attention, on voit l’abyssale médiocrité intellectuelle de l’auteur. Il se positionne face à une religion en enfant qui choisit ce qu’il veut y prendre. Tel ou tel passage de l’Évangile, oui. Tel autre, non. Quelle attitude grotesque. La spiritualité n’est pas un supermarché dans lequel on choisit le produit qui nous attire. L’auteur affirme avoir cherché. Lorsque l’on voit ne serait-ce que ses axiomes de réflexion, on voit que cela n’ira pas loin. On est loin d’un Spinoza ici. La maçonnerie n’est pas l’élite intellectuelle que certains croient. Elle n’est pas ce qu’elle pense d’elle-même. Le niveau y est très faible. L’auteur illustre parfaitement une pensée faible, convenue, factice.