Evangile selon Saint Matthieu

paragraphe 1.1 point 1


texte original

1 χριστος artikellos gebraucht (in Mt noch 1,16.18;27,12.22) hat den Charakter eines Eigennamens, während ο χριστος appellative Bedeutung („der gesalbte“) festhält u. so zur Amtsbezeichnung oder zum Titel des im AT verheißenen u. in Jesu erschienenen Königs der Heilszeit wird. Daher übersetzteιησους χριστος : Jesus Christus , ι. Ο. Χρ. : Jesus der Messias (Gesalbte), oder : der Messias Jesus.

χριστος ist hebräisch מָשִׁיחַ, הַמָשִׁיחַ; aramäisch מְשִׁיחַ; determiniert מְשִׁיחָא; aus der aramäischen Form ist das gräzisierte μεσσιας (John 1,41;4,25) geflossen, das häufiger bezeugt ist als das zunächst zu erwartende μεσιας. – In der rabbinischen Literatur ist M. durchgängig Titel des endgeschichtlichten Heilskönigs. Dabei läßt sich beobachten, daß bT meist das artikellose מָשִׁיחַ, bezw das nichtdeterminierte מְשִׁיחַ gebraucht, doch findet sich auch הַמָשִׁיחַ u. מְשִׁיחָא. Regelmäßig wird המשיח gesagt in der Verbindung יְמוֹת הַמָשִׁיחַ « die Tage des Messias » = messiaszeit. – In den palästin. Schriftwerken überwiegt המשיח, bezw das determinierte משיחא. Artikelloses מָשִיחַ liest man zB Siphre Dt 1,1 $ 1 (65a); pesiq 149a (2mal); Midr Ps 43$1 (134a); 29$2 (116b); Nu R 13 170A (3mal); 14 (172B); Tanch 120B קרח ; Midr Spr 19$21 (44A); Aggad Beresch 63 (44B, 2 mal); Tanch 35A תולדות; Midr Ps 18$5 (69A); Seder Ellij R18 (98) || Eine Vollere Amtsbezeichnung des Messias ist das ungemein häufige מֶלֶךְ הַמָשִׁיחַ, aräm. מַלְכָא משִׁיחָא „Der König, Der Messias“ = der Messianische König, nicht „der König Messias“ – belege bei Dalman, Worte Jesu 1,239 ff.

traduction proposée

1 χριστος sans article utilisé (encore dans Mt 1,16:18;27,12:22) a le caractère d’un nom propre, pendant que la signification de l’appellation ο χριστος (« l’oint ») est retenue, et est le titre promis dans l’AT et sera proclamée pour Jésus aux temps de la fin. D’où la traduction ιησους χριστος : Jésus Christ, ι. Ο. Χρ. : Jésus le Christ (oint), ou : le Messie Jésus.

χριστος est l’hébreu מָשִׁיחַ, הַמָשִׁיחַ; araméen מְשִׁיחַ; déterminé מְשִׁיחָא; De la formée araméenne provient le μεσσιας grécisé (Jn 1,41;4,25), dont l’utilisation μεσιας témoigne de la fréquence. Dans la littérature rabbinique, le Messie est le titre systématique du roi du salut à la fin de l’histoire. A cet égard on peut observer, que principalement le מָשִׁיחַ sans article, et plus précisément מְשִׁיחַ indéterminé est utilisé, bien que l’on puisse aussi trouver הַמָשִׁיחַ et מְשִׁיחָא. Régulièrement המשיח sera dit dans la relation יְמוֹת הַמָשִׁיחַ « le jour du Messie » = temps messianique. Dans les écrits palestiniens המשיח domine, plus précisément le משיחא déterminé. On lit par exemple מָשִיחַ sans article dans Siphre Dt 1,1 $ 1 (65a); pesiq 149a (2mal); Midr Ps 43$1 (134a); 29$2 (116b); Nu R 13 170A (3mal); 14 (172B); Tanch קרח 120B; Midr Spr 19$21 (44A); Aggad Beresch 63 (44B, 2 mal); Tanch תולדות 35A; Midr Ps 18$5 (69A); Seder Ellij R18 (98) || Un titre messianique plus complet est aussi extrêmement fréquent מֶלֶךְ הַמָשִׁיחַ, araméen מַלְכָא משִׁיחָא, „le roi, le messie“ = le roi messianique, et pas « le roi messie » - évidences chez Dalman, Worte Jesu 1,239 ff.




Commentaire/Analyse

Le commentaire des exégètes est ici surprenant. Dans la nuance Χριστος (qui est le titre seul, donc „Christ“) et ο χριστος (le même titre mais avec l’article, donc « le Christ »), ils voient une nuance importante du point de vue eschatologique. Le titre « Christ » est donné à Jésus, mais le texte n’utilise pas la forme « le Christ », qui semble donc être une forme réservée pour la fin de l’histoire. Jésus Christ deviendrait donc Jésus Le Christ à la fin de l’histoire, au moment de la Parousie. On sait que le monde finira ainsi : le Christ revenant en gloire juger les vivants et les morts. Autant sa première venue fut humble et discrète, autant la seconde sera colossale et foudroyante. Cette histoire commencée dans la miséricorde finira donc dans la justice. Cet événement eschatologique sera effectivement un moment de vérité pour tous. Tous ceux qui se sont opposés à la volonté de Dieu et à son Règne recevront alors leur salaire. Que Dieu leur fasse miséricorde. Les athées, les paresseux, les agnostiques insouciants verront leur erreur. Que Dieu leur fasse miséricorde. Les gnostiques orientaux (bouddhiste, hindouistes, etc) verront leur erreur. Que Dieu leur fasse miséricorde. Les musulmans croient déjà que Jésus est le Messie, mais ne reconnaissent pas l’incarnation et la Trinité. Ils verront leur erreur. Que Dieu leur fasse miséricorde. Les Juifs ont un destin à part, comme l’explique Paul dans son épître aux Romains. Que Dieu leur fasse miséricorde et se souvienne de l’élection. Pour les confessions chrétiennes déviantes, adorant le Christ en dehors de la seule Église véritable, ce sera aussi un moment d’absolue vérité. Que Dieu leur fasse miséricorde. Et enfin les orthodoxes verront qu’ils ont tenu le bon combat mais qu’ils ont été le plus souvent indignes de ce qui était attendu. Que Dieu nous fasse miséricorde. Ainsi, à ce moment ultime où toutes les factures devront être payées jusqu’à la dernière goutte de sang, Jésus deviendra le Christ pour tous. Non pas pour une partie, mais pour tous. Revoyez la célèbre icône faite dans un monastère du Sinaï : le Christ a un œil dur et rigoureux pour ceux qui seront à sa gauche, et doux et bienveillant pour ceux qui seront à sa droite. Ce ne sera plus le moment des « je ne sais pas », « tout ça c’est faux », « oui mais et l’inquisition ? », « je n’en ai pas besoin, je vis très bien sans ». Ce sera l’unique moment des « Kyrie Eleison »…