La controverse du calendrier


Jésus est bien né le 25 décembre. Mais certains vont dire : je croyais que les orthodoxes fêtaient Noël le 7 janvier !!! oui et non. C’est une histoire compliquée. Et c’est cette histoire et ses implications qui seront le sujet de ce texte : la controverse du calendrier.

Ce sujet pourra sembler accessoire pour la plupart des orthodoxes, et davantage pour ceux qui ne le sont pas encore. En effet, le calendrier est vu par beaucoup comme une donnée parmi d’autres, très secondaire, comme la couleur du vêtement liturgique du prêtre. Pourtant, le calendrier liturgique est vu par certains, comme quelque chose de théologiquement central. Notre but sera donc aussi de vous expliquer la centralité de cette problématique et la nécessité de l’observance liée au calendrier julien, le seul et unique calendrier de l’Eglise du Christ sur terre. Nous nous proposons de vous expliquer tout cela en répondant à toute une série de questions.

La première : Qu’est-ce que le calendrier de l’Eglise ?

Le calendrier est un indicateur temporel religieux qui organise la vie de l’Eglise au jour le jour, vie qui permet au chrétien de réaliser son salut. Le calendrier de l’Eglise est donc par nature un artéfact qui appartient au domaine spirituel. Contrairement au calendrier civil et profane, il ne s’agit pas d’un ensemble de conventions. Le calendrier organise ainsi tout au long de l’année liturgique l’ensemble des événements de l’histoire sainte qui participent à notre salut. Le chrétien va ainsi pouvoir célébrer la naissance de la Mère de Dieu, premier évènement majeur du calendrier et revivre liturgiquement tout ce qui permettra de lui ouvrir favorablement les cieux. Nous sommes ici dans des considérations religieuses, spirituelles, mystiques.

Qui a formé ce calendrier ecclésiastique ?

La toute première mention est due aux Saints Apôtres qui ont laissé le 7ème canon apostolique (ou 8ème selon certains classements) avec cette mention : « si un diacre, un prêtre ou un évêque célèbre la Pâque, avant l’équinoxe de printemps, ou avec les juifs, qu’il soit destitué ». Ils ne nous ont pas laissé de méthode de calcul pour autant. Le développement rapide du Christianisme dans tout l’empire romain a donné naissance à tout un ensemble de traditions locales et de désaccords sur la date de célébration pascale. Pour ramener la paix dans l’Eglise, les saints Pères ont établi une date de calcul et un calendrier unique pour toute l’Eglise. C’est le premier concile œcuménique de Nicée en 325, convoqué par l’empereur Constantin le Grand, qui comptait parmi ses 318 évêque Nicolas de Myre et Athanase d’Alexandrie, qui a décidé du mode de calcul et du calendrier. En chrétiens et évêques conséquents ils ont défini cela en obéissant au canon des apôtres : pas de Pâque conjointe avec les juifs et pas de Pâque avant l’équinoxe de printemps. La non célébration avec les juifs permet ainsi de respecter le récit évangélique où le Christ ressuscite après le 14 Nisan, date de la Pâque juive.

Comment a-t-il été formé ?

La date de la Résurrection du Seigneur suit les règles suivantes :

  1. Après l’équinoxe de printemps
  2. Après le premier mois complet après cet équinoxe de printemps
  3. Le premier dimanche après ce mois complet
  4. Jamais avant ou le même jour que la Pâque juive. Si jamais cela tombe ainsi, on reporte au dimanche suivant.

L’établissement de tout ceci pose certains problèmes « techniques ». En effet, l’estimation de la date de l’équinoxe suit le calendrier julien, calendrier solaire, utilisé dans tout l’empire au moment du concile de Nicée, tandis que la date de Pâque juive à éviter est établie selon un calendrier luni-solaire, et donc prenant en compte la lune. On avait pas attendu la science moderne pour savoir que ces calendriers n’étaient pas d’une précision absolue sur le plan astronomique. Les savants anciens avaient établi la durée des cycles des deux calendriers : 19 ans pour le calendrier juif et 28 ans pour le calendrier julien. Un cycle ici correspond au fait de retrouver exactement la même situation astronomique, sans les petits décalages inhérents aux différents calendriers. Les Pères, connaissant ceci ont établi la grande indiction de 532 ans (28*19=532). L’indiction est une façon de noter les années servant de référence. Le calendrier a une base qui permet sa régulation tous les 532 ans, est éternel et a été conçu sous l’impulsion du Saint-Esprit puisque promulgué lors d’un concile œcuménique. Ce calendrier conjugue des dates fixes et des dates mobiles. Les dates fixes sont par exemple la date de l’Annonciation à Marie ou la Saint Nicolas. Les dates mobiles sont celles relatives à la célébration pascale : les Rameaux ou l’Ascension par exemple. Il s’agit d’une adaptation très libre du calendrier julien puisque celui-ci par exemple utilisait des semaines sur un autre rythme (8 ou 10 jours). Les Pères ont pris le rythme biblique de 7 jours.



Quelle est la littérature canonique relative à tout cela ?

Ceci n’est pas édicté dans un canon proprement dit, appartenant aux canons du concile du Nicée. Le texte « officiel » apparaît dans un document de l’empereur Constantin « aux Eglises » et dans l’encyclique du concile aux évêques d’Egypte, ordonnant à tout le monde chrétien de célébrer la Pâque suivant cette façon.

C’est le patriarcat d’Alexandrie qui a été chargé du calcul de la date de Pâque. On retrouve des traces canoniques de cela dans les canons de l’évêque Théophile d’Alexandrie puis plus tard de saint Cyrille d’Alexandrie en personne.

A titre d’anecdote, le célèbre mathématicien Gauss a créé un algorithme pour calculer la date de Pâque selon le calendrier julien.

Qu’est-ce que le calendrier grégorien ?

Il s’agit d’une réforme catholique introduite après le grand schisme de 1054. Cette réforme montre l’incapacité catholique à percevoir la hauteur des décisions dogmatiques et canoniques de l’Eglise, ses ordonnances et ses canons. Les catholiques ont imaginé que la Sainte Tradition pouvait être améliorée, corrigée. Leurs innovations servant ensuite à la conquête du monde authentiquement chrétien. C’est à partir du XIIème siècle, que des gens devant être considérés comme savants commencent à déclarer que le calendrier julien n’est pas assez précis astronomiquement. Une réforme calendaire sera ainsi au programme des discussions du concile d’union de Ferrare-Florence (1438-1445), concile ayant pour but d’unir catholiques et orthodoxes, union qui aurait été symbolisée par un nouveau calendrier d’union. Dieu merci, cette tentative a échoué, grâce à Saint Marc d’Ephèse.

Le Pape responsable dans le monde catholique de la réforme calendaire est Grégoire XIII (1572-1585) qui a laissé son nom au calendrier. Ce calendrier grégorien viole le calcul des Saints Pères de Nicée et le Canon des Apôtres, puisque la Pâque grégorienne peut tomber avec ou même avant la Pâque juive. On voit où nous amène cette précision scientifique…

Quelle a été la réaction du monde profane à la réforme grégorienne ?

Il ne faudrait pas croire que le monde profane a réagi positivement. Copernic, invité dans une commission papale en 1514, avant la réforme avait déclaré celle-ci futile. En 1582, Michael Maestlin, professeur de Kepler et Galilée avait déclaré les calculs lunaires faux. L’université de Vienne s’y opposa. Les théologiens de la Sorbonne émirent un avis négatif : « la réforme ne respecte pas les enseignements des conciles œcuméniques, son acceptation nous place parmi les quartodécimaires et en opposition avec tout notre passé ecclésiastique et historique ». Scaliger, le père de la science chronologique a déclaré que le calendrier julien était plus précis que le calendrier grégorien. Ainsi, il faut se départir de l’idée d’une problématique de progrès scientifique pour le calendrier grégorien. Il s’agit d’un outil moins puissant ne serait-ce que du point de vue astronomique.

Quelle a été la position du monde protestant face à cette réforme ?

La devise des protestants fut « mieux vaut se détacher du soleil que de suivre le Pape ». Néanmoins, la Vatican a réussi à faire imposer son innovation même dans les pays protestants : Danemark en 1700, Finlande et Suède en 1753, Pays-bas en 1775, états allemands entre 1700 et 1778. La Grande Bretagne et ses colonies tels que les futurs USA passent en 1760. Les pays non chrétiens ont accepté ensuite pour des raisons de simplification des échanges commerciaux : Japon 1873, Chine 1912, Turquie en 1925.



Quelle a été la réaction dans le monde orthodoxe ?

Les orthodoxes ont compris ce qui se cachait derrière cette innovation demandée par le Vatican : pouvoir changer une décision issue d’un concile œcuménique et encadrée par l’autorité des apôtres. Si une telle décision peut être faite par le monde catholique et acceptée par l’Eglise orthodoxe, alors tout virtuellement peut être modifié.

Ce que peu d’orthodoxes savent, est que tout au long des XVII et XIX siècles, les patriarches orientaux se sont réunis en synode, ont condamné et anathématisé l’innovation papale, écrits des encycliques appelant les croyants à s’opposer à tout prix à ces innovations, en contradiction avec l’enseignement immuable de l’Eglise.

C’était le patriarche Jérémie II qui siégeait à Constantinople lorsque le Pape Grégoire fit sa réforme calendaire. Le Pape envoya des émissaires chez Jérémie à de multiple reprises. Le patriarche convoqua trois conciles locaux à Constantinople, en 1583, 1587, et 1593 à ce sujet. Les 4 patriarches d’orient y ont clairement condamné le calendrier grégorien. Le texte édicté en 1593 est le suivant et il est, je vous laisse juge, relativement clair : « Celui qui ne suit pas la tradition de l’Église et toutes les décisions prises lors des sept conciles œcuméniques sur la Sainte Pâque et les ménées, souhaitant plutôt suivre la nouvelle Pascalie et les ménées des astronomes papaux, s’oppose à toutes les décisions des saints synodes. Que l’anathème soit sur lui, qu’il soit excommunié de l’Église du Christ et de la congrégation des croyants. Et vous, chrétiens pieux orthodoxes, continuez à vivre selon ce que vous avez reçu et, si nécessaire, même versez votre sang pour défendre la foi de vos pères et votre foi. » (fin de citation). Dans les trois siècles qui suivirent tous les textes des patriarches orientaux allèrent dans le même sens. Le patriarche de Constantinople a même écrit en 1756 à ce propos « que celui qui ne suit pas les paroles célestes soit anathème, tout homme, ecclésiastique ou laïque, qu’il soit excommunié de l’Église; ou qu’il ne puisse pas pourrir, mais vienne aux tourments de l’enfer…. Que la colère de Dieu soit sur sa tête … Que la terre s’ouvre et l’avale comme par le passé avec Dathan et Aviron; ou que l’ange du Seigneur le punisse tous les jours de sa vie, et sur lui toutes les malédictions et les anathèmes des patriarches et des synodes, l’excommunication éternelle et les tourments du feu éternel. Amen ». En 1827 le patriarche Agatangel a interdit toute correction sur le calendrier et en 1895 le patriarche Antim 7 a même interdit que le sujet puisse être évoqué. Au début du XX siècle, le patriarcat de Jérusalem, l’Eglise en Russie, en Grèce, en Serbie, au Monténégro et en Roumanie ont chacun conclu que l’acceptation du calendrier grégorien serait préjudiciable à la foi orthodoxe. Mais dans les églises orthodoxes, des hiérarchies soutenant la réforme du calendrier avaient commencé à apparaître.

Comment le nouveau calendrier julien a été introduit dans l’Eglise orthodoxe ?

Au début du XXème siècle, l’Eglise, assaillie par les volontés d’œcuménisme et de modernisme a du faire face aux pressions des autorités séculaires, favorables au passage au calendrier grégorien, pour des raisons économiques, politiques, diplomatiques. C’est le fameux Mélèce Métaxakis, qui fut patriarche de Constantinople entre décembre 1921 et septembre 1923 sous le nom de Mélèce IV. Pourquoi fameux ? Parce que son élection est plus que douteuse, et qu’il s’agissait d’un franc-maçon de haut grade. Sans faire une digression trop longue, la franc maçonnerie est une gnose farouchement antichrétienne, et il est interdit par le droit canon de l’Eglise d’être à la fois franc-maçon et chrétien. On voit donc qu’ici la double appartenance est plus que problématique. Cette appartenance n’est pas un fantasme de notre part car elle est revendiquée par la Grande Loge de Grèce et par la revue maçonnique « les cahiers Villard de Honnecourt », publication officielle de la Grande Loge Nationale de France. Ce Mélèce IV profite de son titre pour convoquer un concile panorthodoxe pendant lequel les questions abordées furent : le mariage après l’ordination des prêtres, le remariage du clergé veuf, l’union avec l’église anglicane, et bien entendu, la réforme du calendrier. Il est difficile d’appeler ce brigandage un concile panorthodoxe, puisque furent présents 6 hiérarques, 1 archimandrite et deux autres personnes pour un total de 9. Mais beaucoup considèrent que leurs décisions, contraire à 19 siècles de droit canon et de tradition, sont valides et panorthodoxes.

C’est sur le motif de la précision astronomique que le concile a demandé la correction du calendrier julien. Il a catégoriquement rejeté l’idée de passer au calendrier grégorien, mais a voulu introduire ce qui fut présenté comme « julien juste » ou « julien rénové ». Mais lorsqu’on regarde ce calendrier julien amélioré, on s’aperçoit, ô surprise, qu’il correspond en tout au calendrier grégorien. Un jour de différence apparaîtra en l’an 2800 et disparaîtra pour toujours en 2900. L’élimination des 13 jours de décalage entre les calendriers grégorien et julien n’a aucune vocation astronomique. Ce qui est recherché, c’est la coïncidence avec le calendrier grégorien. A également été introduite une date de calcul de Pâque, basée sur le méridien de Jérusalem, mais qui faisait malheureusement tomber cette date avant la Pâque juive, violant une nouvelle fois la volonté des apôtres. Ceci fut catégoriquement refusé par tous les autres patriarcats et c’est donc le compromis suivant qui fut acté : la date de Pâque reste calculée selon le calcul des Pères de Nicée, et tout ce qui est mobile suit ce mode. Par contre tout ce qui est fixe, suit le nouveau calendrier.

Comment ont réagi les églises orthodoxes face à ce « concile » ?

Cela a d’abord été une condamnation et une non réception des décisions, à l’exception notable de la Roumanie, sur laquelle je reviendrai ensuite. Grégoire IV d’Antioche a considéré ce synode comme non canonique, à juste titre, et a qualifié cette réforme d’inopportune et douteuse. Damien de Jérusalem s’y est également opposé. L’Eglise orthodoxe russe a adressé la question lors de trois conciles en 1923, 1924 et 1925 pour rejeter la réforme. A noter que les bolchéviques ont fait croire au patriarche Tikhon que la réforme avait été acceptée par toutes les églises, et il avait donc résolu de s’y soumettre par obéissance, avant d’être averti de la supercherie.

Comment le calendrier réformé a-t-il finalement été introduit dans les églises locales ?

Malgré l’opposition générale, le patriarcat de Constantinople a réitéré la demande de multiples fois aux églises sœurs, avant de l’intégrer déjà chez elle en janvier 1924. Ainsi, le 10 mars 1924 est devenu le 23 mars 1924.

Puis l’Eglise de Grèce, de Chypre et de Roumanie ont intégré le nouveau calendrier en 1924. Notre patriarche franc-maçon, Mélèce IV devient en 1926 patriarche d’Alexandrie, où il fait immédiatement introduire la réforme. Antioche adoptera le calendrier en 1948 sous la pression des riches arabes américains finançant le patriarcat. Enfin, en 1968 c’est la Bulgarie qui adopte également ce calendrier julien rénové.

Cas particulier de l’introduction du calendrier dans l’Eglise orthodoxe en Roumanie

Le premier patriarche de l’Eglise orthodoxe roumaine, le patriarche Miron Cristea était également franc maçon, sujet d’étude assez classique chez les historiens roumains concernant l’époque moderne, mais sujet dont on entend peu parler dans le patriarcat qu’on appellera officiel, de l’Eglise orthodoxe de Roumanie. C’est cette appartenance maçonnique, qui permit probablement une proximité toute fraternelle avec le patriarche de Constantinople. Miron fut le grand artisan du changement calendaire en Roumanie. Le 1 octobre 1924 deviendra le 14 octobre. Le peuple roumain étant très pieux et attaché à une pratique rigoureuse, notre métropolite Miron (qui deviendra patriarche en 1925) a du publier une encyclique pleine de mensonges. Miron, futur sénateur et premier ministre de la Roumanie avant la seconde guerre mondiale, a montré ici l’étendue de son talent. Il utilisa dans son encyclique, des arguments économiques, politiques, scientifiques et philosophiques. Probablement la théologie et le droit canon furent-ils victime d’une malheureuse étourderie. Le plus beau passage de cette encyclique est probablement « Le calendrier que le Saint-Synode introduit à partir du 1er octobre de cette année n’est pas, comme vous le voyez, le calendrier catholique romain, mais l’ancien calendrier julien de notre Saint Église orthodoxe orientale, axée sur un bien meilleur calcul du temps que le calendrier grégorien des catholiques romains. ». Ce synode roumain a également voulu modifier la date de calcul de Pâque mais n’ayant pu régler le problème du décalage engendré par les 13 jours manquants, a du abandonner cette innovation et revenir au calcul Nicéen en 1930. Vous noterez au passage l’extraordinaire liberté canonique et théologique de cet admirable synode.



Quelles sont les conséquences concrètes de ce changement de calendrier ?

L’un des livres les plus importants de l’Eglise est le typikon. Nous le devons principalement à Saint Sava. Ce nouveau calendrier hybride introduit beaucoup de chaos dans l’observance du typikon. Le Tipikon, pour faire simple, est le livre qui décrit comment gérer les difficultés liturgiques du type : comment est l’office de la divine liturgie si la fête de l’annonciation tombe un dimanche ? Il se peut même que que l’annonciation tombe le même jour que Pâque. C’est un cas très particulier, appelé KyrioPascha. Le nouveau calendrier rend ceci impossible. Le carême des apôtres doit durer normalement entre 8 et 42 jours en fonction de la date mobile de Pâque et la date fixe du 28 avril. Si Pâque tombe entre les 20 et 25 avrils, ce carême disparait purement et simplement. L’ordre des dimanches avec la lecture des évangiles est totalement perturbée. Alors on nous dira : aucun dogme n’a été violé. Effectivement, rien sur la personne du Christ, sur la nature divine, sur la Sainte Trinité, sur la possibilité d’écrire des icônes n’est remis en cause. Mais le droit canon est tout de même violé. Un canon apostolique est violé. Les décisions de multiples conciles œcuméniques ou locaux ont été violés. C’est une rupture flagrante de la tradition. Nous avons un devoir vis-à-vis de la Tradition. Nous devons la recevoir, la vivre et la transmettre, et certainement pas la modifier, sinon, ça n’est plus la Tradition. Le calendrier ne s’améliore pas comme un chant mieux interprété, ne se modifie pas comme une expression plus parlante dans une homélie.

Le Christ nous a enseigné à juger un arbre à ses fruits. Quels sont ces fruits ? schisme, divisions, confusion. Il faut que vous sachiez qu’en Grèce et en Roumanie, il y a eu des menaces, des humiliations, des sanctions civiles, des amendes, des démolitions de lieux de culte.

Que disent les Saints au cours des âges sur la bonne attitude à avoir sur ce problème ?

Saint Cyrille d’Alexandrie († 444) a écrit: «Examinons attentivement ce que le Synode de Nicée a décidé … car à chaque synode (plus tard) il a été établi qu’aucune Église ne pouvait faire quoi que ce soit de contraire à la décision prise au Concile de Nicée concernant la Sainte Pâque ».

Le patriarche Teodor Balsamon d’Antioche († 1203) a écrit: “Observez les décisions canoniques dans n’importe quelle situation, tout comme elles ont été établies et n’osez pas dire qu’il y a des contradictions entre elles, parce que le Saint-Esprit parle à travers elles toutes”.

Dans le cadre de la célébration de la Pâque, le grand canoniste Matthieu (Blastares) de Thessalonique dit: «Ces restrictions [c’est-à-dire les 4 règles de la Pâque] doivent être observées par les gens sages et simples, et tous les chrétiens du monde entier. le monde devrait célébrer la Pâque en même temps; il n’y a pas besoin de calculs astronomiques très précis, car les saints Pères ont fait le canon, qui remplit les conditions ci-dessus, et l’ont laissé à l’Église. “

Saint Séraphin de Sarov dit: «Tout ce que la Sainte Église a adopté et accepté, quel qu’il soit, devrait être cher au cœur chrétien. Tout ce qui a été décidé par la Sainte Eglise lors des sept Conciles œcuméniques doit également être accompli. Malheur et amertume à celui qui ajoute ou retire un mot. “

Saint Jean de Cronstadt († 1908) avertit les croyants de s’abstenir de l’idée que la Sainte Tradition peut être “mise à jour” ou “améliorée”: “En regardant les Saintes Écritures, les décisions et les rituels anciens, pensez combien de siècles ils ont résisté; combien de générations se sont succédées, qui ont vécu successivement à différentes époques; à quel point ils étaient respectés à chaque siècle. Par conséquent, ayez peur de les regarder à travers les yeux des gens d’aujourd’hui qui, au nom de leur “progrès” absurde, rejettent sans vergogne bon nombre des anciennes et saintes ordonnances de l’Écriture et de la Tradition. “

Avez-vous d’autres preuves ?

Nous nous méfions des miracles pour valider la théologie, mais il faut bien admettre que plusieurs phénomènes semblent indiquer que Dieu donne sa faveur au calendrier des Pères de Nicée, et à ce calendrier uniquement. Ainsi le miracle du feu pascal qui se répète chaque année, l’inversion du cours du Jourdain le 6 janvier du calendrier julien pour la Théophanie et enfin le miracle de l’abaissement du nuage sur le Mont Thabor le 6 août pour la transfiguration du Christ.

Quelle est la situation actuelle, et que doit faire un orthodoxe cherchant la véritable église du Christ sur terre ?

La situation actuelle est très confuse pour qui ne sait pas. J’espère qu’avec ce texte, tout est plus clair. Pour être dans l’Eglise véritable du Christ sur terre, il convient absolument d’être dans le calendrier édicté à Nicée. Pas seulement pour la période pascale, mais tout le temps. Ainsi, si vous êtes rattaché à des structures qui ont opéré ce changement de calendrier, il est vital de les quitter au plus vite. Les roumains sont invités à quitter la structure schismatique appelée Eglise orthodoxe de Roumanie pour rejoindre la véritable église, qu’on appelle stil vechi en Roumanie. C’est une église forte d’un peu moins d’un million de fidèle, présente surtout dans la province de Moldavie. Les grecs sont appelés, bien évidemment à quitter le patriarcat hérétique de Constantinople s’ils y sont. Ceux qui appartiennent à l’Eglise de Grèce doivent immédiatement se rapprocher du synode appelé VCO, acronyme de Vrais Chrétiens Orthodoxe. De même en Bulgarie. Pour ceux qui sont affiliés à la Serbie, à la Russie, ils utilisent le bon calendrier. Dieu merci. Nous allons réaliser d’autres vidéos pour montrer que malheureusement, le calendrier n’est pas le seul problème dans l’orthodoxie. Mais avec cette boussole, on peut déjà identifier des fausses églises.

Concluons : Le Christ est bien né le 25 décembre, mais du calendrier julien. Le calendrier n’est pas en dogme, mais c’est un marqueur très puissant d’orthodoxie. En célébrant avec les dates grégoriennes dans le nouveau calendrier, on se rapproche des catholiques mais on s’éloigne des Pères. Cela n’a pas de sens. Cessez d’obéir à ceux qui ont promulgué ces changements. Ils étaient tenus par d’autres fidélités, par d’autres serments, par d’autres contraintes. Dieu jugera. Vous pouvez vous rattacher à des personnes admirables qui ont adoubé ce nouveau calendrier, elles n’en sont pas moins dans l’erreur. Soyez fidèles à ce qu’elles avaient d’orthodoxe, pas à leurs erreurs.