Réfutation du Jésus essénien - partie 1
Le Jésus des esséniens et autres gnostiques
Bonjour
C’est peut-être un des signes des temps de la fin. C’est aussi peut-être une constante de l’Eglise. Les loups habillés en brebis, qui viennent présenter un autre Christ.
Aujourd’hui, c’est principalement au Jésus essénien que nous voudrions consacrer cette étude. Comme toujours dans le cadre des réfutations,
nous allons passer des extraits de conférences, de propos, tous trouvables sur cette plate-forme YouTube
(où nous essayons de propager la voix de l’Eglise et des Pères, au sein d’un brouhaha de mensonges et d’approximations via la chaîne Tradition Orthodoxe).
Le fil conducteur, se fera principalement autour d’une réponse à une vidéo de Guilhem Cayzac, un naturopathe québécois qui se présente comme essénien. Nous verrons aussi comment cette théorie essénienne essaime au sein de la dissidence, et comment elle alimente ce qu’elle prétend combattre.
Les extraits vidéos sont nombreux et j’ai mis à chaque fois l’extrait et la réponse (il faudra appuyer sur play, une fois chez YouTube, la vidéo ne se lance pas directement).
Les mentions historiques des esséniens (00:00 à 00:27)
Alors, ce n’est pas un auteur mais trois, qui attestent de leur existence, d’un point de vue historique. D’abord Pline l’ancien, historien romain, rapporte ce groupe de célibataires, vivant reclus près d’Engaddi, près de la mer morte en terre sainte. Flavius Josèphe, les décrit comme la troisième des grandes sectes juives de l’époque du Christ, avec les saducéens et les pharisiens. Il fait cela dans les antiquités juives. Voici ce qu’il déclare sur eux : « Les Esséniens ont pour croyance de laisser tout entre les mains de Dieu ; ils considèrent l’âme comme immortelle et estiment qu’il faut lutter sans relâche pour atteindre les fruits de la justice. Ils envoient des offrandes au Temple, mais ne font pas de sacrifices parce qu’ils pratiquent un autre genre de purifications. C’est pourquoi ils s’abstiennent de l’enceinte sacrée pour faire des sacrifices à part. Par ailleurs ce sont de très honnêtes gens et entièrement adonnés aux travaux de la terre. Il faut aussi les admirer, plus que tous ceux qui visent à la vertu, pour leur pratique de la justice, qui n’a jamais existé chez les Grecs ou chez les barbares, pratique qui n’est pas nouvelle mais ancienne chez eux… Les biens leur sont communs à tous et le riche ne jouit pas plus de ses propriétés que celui qui ne possède rien. Et ils sont plus de quatre mille hommes à vivre ainsi.
Ils ne se marient pas et ne cherchent pas à acquérir des esclaves parce qu’ils regardent l’un comme amenant l’injustice, l’autre comme suscitant la discorde ; ils vivent entre eux en s’aidant les uns les autres. Pour percevoir les revenus et les produits de la terre ils élisent à main levée des hommes justes, et choisissent des prêtres pour la préparation de la nourriture et de la boisson. Leur existence n’a rien d’inusité, mais leur vie rappelle au plus haut degré celle des Daces appelés “Fondateurs” » (Antiquités juives, ch 18).
Philon d’Alexandrie, de son côté amène quelques informations divergentes : il déclare qu’on trouve aussi des esséniens dans les villes de Judée, mais globalement le portrait est le même. Chacun pourra le découvrir dans l’histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée, livre 8 chapitre 11, où la description qui est faite d’eux est une sorte de proto monachisme, plutôt à destination d’hommes mûrs ou vers la fin de leur existence ici-bas.
Le propos du conférencier n’est donc pas foncièrement exact ou précis.
Nag Hammadi et Qumran (00:29 à 02:23)
La double découverte dont il est fait mention ici est la suivante : en 1945, un ensemble de codex de papyrus, douze et un treizième partiel pour être précis, aujourd’hui exposés au musée copte du Caire, dans ce qui est appelé la bibliothèque de Nag Hammadi. En 1946/47, les manuscrits de la mer morte, ou manuscrits de Qumran, une ville de Palestine au bord de la mer morte, qui forment un ensemble beaucoup plus vaste de 970 documents, allant du petit fragment de quelques lettres à un rouleau entier et intact d’un livre de la Bible.
Le conférencier essénien nous dit que ceci fait trembler l’Eglise. Et que très probablement, l’Eglise a détruit systématiquement tout document de ce genre tout au long de l’histoire, mais que cette fois les scientifiques ont pu empêcher ce sacrilège historique et religieux. Mais on ne nous dit pas ce qui provoque ce tremblement. Attendons donc la suite avec impatience. On va voir ce qu’on va voir. Je passe sous côté la petite mention à Dan Brown, qui donne un peu la tonalité de la conférence, et de ce qui est essénien en général dans le monde moderne, à savoir des choses tout sauf sérieuses et historiquement crédibles.
Qumran ne parle pas du Nouveau Testament (02:23 à 04:25)
Ici, il y a une première confusion ou manipulation du conférencier, car il n’y a rien sur Jésus à Qumran. Qumran est une librairie absolument phénoménale et passionnante pour un bibliste, mais cela ne concerne que l’AT ou d’autres livres que l’on qualifie généralement d’intertestamentaires. Pour ce qui est de l’AT, il n’est question que de Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Samuel, Ruth, Rois, Michée, Néhémie, Jérémie, Joël, Josué, Juges, Proverbes, Ezekiel, Amos, Jonas et les Psaumes. Pour ce qui est des livres intertestamentaires, vous avez par exemple le livre de Noé qui reprend en grande partie le livre d’Enoch, ou également le livre de Lévi – un sous ensemble du testament des douze patriarches. Bref, à Qumran, je ne vois pas trop ce qui peut gêner l’Eglise, puisque toute cette littérature est d’essence vétéro-testamentaire et ne concerne en rien Jésus et les apôtres.
Mentionnons néanmoins par honnêteté le manuscrit nommé 7Q5, à savoir le cinquième manuscrit de la septième cave de stockage des manuscrits. Certains croient discerner dans les quelques lettres de ce petit fragment, un passage appartenant à l’Evangile selon saint Marc. Aujourd’hui, rien n’est définitif sur ce sujet et les avis sont très partagés. Difficile de faire de Qumran un site de l’Eglise primitive pour si peu.
Notre essénien moderne fait probablement référence aux documents découverts à Nag Hammadi. Là, il s’agit exclusivement de choses relatives au NT, mais dans une optique gnostique. Vous avez l’apocryphe de Jacques, l’Evangile de la vérité, l’Evangile de Thomas, l’Evangile de Philippe, l’apocalypse de Paul, etc. Tout un ensemble de textes qui ne datent pas du premier siècle, qui ne proviennent pas du collège apostolique et qui sont des écrits gnostiques tout à fait classiques et identifiés comme tels. Qu’est-ce que la gnose ? Même s’il est difficile de tout rassembler sous une seule étiquette « gnose », il faut bien comprendre que ces écrits, pas toujours religieusement cohérents entre eux dans leurs croyances et affirmations, se rejoignent sur les fondamentaux suivants :
- La matière est fondamentalement mauvaise, corrompue et corruptrice. Seul le monde intellectuel et métaphysique est bon et désirable.
- Le Dieu de l’AT est un dieu mauvais, méchant, pervers et sadique. Le Père de Jésus Christ n’a rien à voir avec ce Dieu sadique qui envoie des calamités sur sa création.
- Jésus-Christ n’est pas Dieu mais un grand initié venu pour enseigner une connaissance, une gnose, à des initiés, et cette connaissance est source de salut. Ce n’est pas l’amour et la miséricorde, ni la foi en Jésus qui sont sources de salut, mais le fait de connaître cette gnose, acquise auprès des grands initiés.
On ne sera pas surpris de voir que dans le sixième codex de Nag Hammadi, on trouve des écrits de Platon. Platon, comme une écrasante partie de la philosophie grecque, postule cette dichotomie physique mauvais vs métaphysique bon. Le corps est mauvais et notre destin est une réincarnation qui nous libère à terme dans le métaphysique. Le christianisme au contraire aime la matière. Il postule que la matière est bonne mais qu’elle a chuté avec la création et attend de l’homme et de Dieu une synergie qui va permettre une transfiguration du monde. Le destin du chrétien est un résurrection physique. Nous sommes aux antipodes de la réincarnation avec libération métaphysique.
Je laisse de côté le moment où le conférencier essénien s’emmêle complètement les pinceaux, lorsqu’il parle de « Marie pas vierge mariée avec Jésus ». On ne sait pas trop de qui ou de quoi il voulait parler, mais c’est un peu n’importe quoi ici et très probablement une erreur lors de la formulation, due certainement à une confusion entre Marie et Marie-Madeleine.
L’accusation portée ici est la suivante : l’Eglise a menti sur sa propre histoire pour cacher ces enseignements et pour ne pas donner de place aux femmes, en particulier à Marie-Madeleine. On parle de distinctions mineures orthodoxes-catholiques. Il n’y a rien de significatif, donc passons et nous verrons cela plus loin. Revenons-en au mensonge. Quel est le motif du mensonge ? Pourquoi aurions-nous menti ? Quel est donc cet inavouable secret de famille, que nous voulons surtout tenir caché ? Il faut déjà ici, comprendre que toutes ces fadaises gnostiques, étaient connues de l’Eglise depuis belle lurette, et que surtout, certains docteurs les avaient déjà réfuté à leur époque. Le plus marquant dans cette entreprise reste indubitablement saint Irénée de Lyon, qui avait étudié systématiquement les cultes gnostiques pour les réfuter. Sa réfutation était imparable. Nous la reprenons à l’identique. Elle est la suivante en très très condensé bien sûr. Jésus a nommé des apôtres. Ces apôtres ont à leur tour enseigné des disciples qui ont fondé des communautés. A chaque fois, de façon consistante, ils ont tous enseigné la même chose. Ils ont reçu comme ayant authenticité et autorité un certain nombre de textes. De façon unanime. Les mots, les tournures changent. Mais l’histoire et l’enseignement ne varient pas. Et puis il y a ces textes gnostiques. Prenez l’Evangile de Philippe. Tous ceux qui connaissaient Philippe et qui ont été les disciples de Philippe ne parlent jamais d’un texte « évangile de Philippe » et rapportent un tout autre enseignement. De même pour l’évangile de Thomas. Jamais Thomas n’a dit ou enseigné ce qui est rapporté dans le texte présenté comme son œuvre. Alors qui croire ? Ceux qui étaient dedans au départ, ou un texte retrouvé à un endroit et qui dit tout autre chose ? S’il me suffit d’écrire un texte décrivant un autre passé pour que ma vision du passé ait une autorité, alors toute notre relation au passé devient impossible. Je peux par exemple écrire un texte faisant l’apologie de Louis XVI, et le signer Robespierre. Est-ce que cela fait pour autant de ce célèbre révolutionnaire, un zélé monarchiste ? Je ne le crois pas. Si j’écris un texte faisant l’apologie de la liberté d’entreprendre et de s’exprimer et que je le signe Staline, cet affreux dictateur va-t-il devoir être considéré comme un ardent libertarien ? Ce sera juste ridicule. Le même sérieux historique est requis avec l’Eglise. Pas parce que c’est l’Eglise. Mais c’est la relation au passé dont il est question. Un texte doit se contextualiser, et toute lecture doit être un minimum distanciée.
Qu'est-ce que la Gnose ? (04:27 à 05:50)
On nous dit ici que les gnostiques étaient des gens érudits. Ce seraient aujourd’hui des Phds, acronyme anglophone pour dire « titulaire de doctorat ». On retrouve ici une des constantes de ce discours essénien moderne : on cherche à se distancier de la version de l’Eglise, suspecte et naïve, au profit d’un discours essénien, au final érudit, intelligent et totalement en accord avec la modernité. Faisons un peu de judo ici et renvoyons lui ses propres arguments. Je ne vais pas prendre la version de l’Eglise, puisque suspecte et naïve. Concernant le Jésus essénien, après une domination universitaire et surtout médiatique assez brève, aujourd’hui, le consensus académique écrasant est que Jésus n’était pas essénien. Il faut écouter les PhDs nous dit-on et bien écoutons les PhDs !!! D’après eux, Jésus n’était pas essénien. Pourquoi disent-ils cela aujourd’hui ? Et bien, justement parce que depuis 1946, on a eu le temps de traduire, d’étudier, de vérifier, de comparer. Et il ressort quoi ? Au départ, le « maître de justice » ce personnage de certains manuscrits de la mer morte, fut identifié avec Jésus, ou Jean le Baptiste selon les théories. Puis, avec le temps, les spécialistes ont évolué dans cette théorie, mais pas les médias, toujours prompts à relayer ce qui sème le doute, jamais à relayer ce qui conforte et solidifie. Les trois point principaux qui ont permis de distancier ce maître de justice de Jésus ou de Jean sont les suivants :
- Premier point, d’importance : la date. Le consensus aujourd’hui est que le maitre de Justice a vécu quelque deux siècles avant Jésus. Jésus, pour être le maître de justice essénien dont il est mention à Qumran devrait avoir plus de 200 ans au moment de sa crucifixion.
- Deuxième point, également d’importance : le maître de justice ne meurt pas crucifié. Aujourd’hui, un seul universitaire reste sur cette position, mais il est le seul à traduire les choses de la sorte. Pour être exhaustif, il y a aujourd’hui seulement deux universitaires qui sont favorables à la théorie du Jésus essénien. Tous les autres sont contre.
- Enfin troisième point, le maître de justice de Qumran appelle les gens à l’observance stricte de la Torah, seule façon d’être sauvé. Ceci n’est pas du tout en ligne avec ce que prêche Jésus, et que dira Paul sans cesse ensuite. La Torah ne sauve pas. Seul le sang du Messie, répandu librement et gracieusement sur la Croix sauve. C’est difficilement conciliable.
Chez les esséniens, on écoute les PhDs, mais de manière très sélective. On écoute pas l’Eglise. On écoute pas les PhDs. Ok, mais alors vous écoutez qui au final ?
Jésus anomalie d'une histoire linéaire ? (05:50 à 08:20)
On peut dire ici que le conférencier abuse de son besoin de contraste. Il a besoin d’une Eglise niaise et simpliste et a besoin d’une gnose subtile et profonde. Sauf, que cela ne prendra pas avec ceux qui ont un minimum de connaissances chrétiennes. A tout Seigneur tout honneur. On nous dit que Jésus ne savait ni lire ni écrire. Mais où a-t-il été chercher cela ? Jésus enseignait dans les synagogues. Pour être admis à s’exprimer dans ce milieu rabbinique et synagogal, il ne faut pas être l’idiot du village. Dans l’Evangile de Luc on voit même Jésus lire un extrait de la prophétie d’Isaïe. Il est très peu probable que sachant lire il ne sache pas écrire. Quels éléments permettent aussi à cet essénien de nous dire que Jésus qui parcourt son pays en long, en large et en travers ne connaissait pas la géographie ? Passons aux disciples. A la rigueur, laissons Paul de côté, puisqu’il n’est pas un disciple immédiat comme ont pu l’être les autres apôtres qui ont côtoyé Jésus pendant des mois et des mois. Matthieu, ancien publicain, ne pouvait pas être l’idiot du village non plus. Sur les autres, nous avons très peu d’informations, mais nous pouvons lire. Nous avons un évangile, trois lettres et une apocalypse pour nous apercevoir que le jeune Jean n’était pas non plus un neuneu. De même pour Pierre, Jacques. Effectivement, Jésus a choisi la majorité de ses apôtres parmi les gens simples : des pécheurs de la mer de Galilée. Mais, être pécheur sur la mer de Galilée, est-ce que cela signifie automatiquement que vous êtes sous éduqués, illettrés ? Il y a ici une sorte de mépris de classe inconscient exprimé par ce naturopathe, mépris tout à fait méprisable. On voit qu’il ne saisit pas bien le phénomène des martyrs, ces premiers chrétiens qui ont donné leur vie pour leur foi en Christ. Etant d’un domaine spirituel n’ayant généré aucun martyr, il ne comprend pas cela, et nous comprenons parfaitement qu’il ne comprenne pas. Nous verrons ensuite, lorsqu’il exposera quels sont ces enseignements cachés du Christ, pourquoi personne n’est mort pour cela.
Dernière chose à commenter ici : l’idée que Jésus apparait comme une anomalie dans une histoire linéaire. On voit bien le marcionisme latent de cette approche. Les esséniens modernes ne considèrent que le NT. Ils ne considèrent jamais l’AT. En effet, cela ne rentre pas dans le cadre de leur approche. Ou alors, ils le considèrent pour le récuser, afin de montrer le Dieu de l’AT comme le mauvais démiurge de la gnose. Mais, et c’est à cela que l’Eglise nous invite, si l’on considère Jésus comme l’aboutissement de l’AT, la réponse divine à tous les problèmes posés par l’AT, alors Jésus n’est pas l’anomalie dans une histoire linéaire, mais bien la parfaite réponse divine qui solutionne tous les problèmes auxquels la créature de Dieu se confronte depuis le péché originel et la chute. Qu’est-ce qui est le plus probable alors ? que ces gens simples et illettrés aient saisis quelque chose, grâce à leur culture et éducation juive issue de l’AT que n’avaient pas perçu des gnostiques en rupture avec l’AT ? N’est-ce pas plus crédible ? Car ici, notre essénien moderne, de façon un peu cachée nous dit que l’histoire de l’Eglise ne fait pas sens. N’est-ce pas un aveu du fait de n’y avoir finalement rien compris ?
La Gnose comme super christianisme (08:21 à 09:37)
Les écrits gnostiques seraient donc le christianisme officiel puissance 10. On notera le petit éloge, très tactique : le christianisme c’est pas mauvais en soi. C’est bien d’avoir une société chrétienne. Bla bla bla. Discours typique du loup habillé en brebis. Le problème ici, c’est qu’on ne nous dit pas, mais cela va venir plus tard dans la conférence, et encore, de façon très peu précise : quelle est donc cette supériorité de la gnose sur la pensée chrétienne ?
Si vous prenez l’évangile de Thomas, vous avez des paroles que l’on retrouve dans les Evangiles canoniques, un peu remaniées, et vous avez des paroles attribuées à Jésus, sans contexte de lieu, de temps, simplement rapportées, du genre « Jésus a dit : ‘je vous choisirai, un entre mille et deux entre dix milles, et il se tiendront debout en étant un seul’ ». Après, c’est la subjectivité des goûts, mais je trouve cela très inférieur aux évangiles canoniques produits par l’Eglise. Je tiens d’ailleurs à développer ceci : « produits par l’Eglise ». Car oui, c’est l’Eglise qui a produit les Evangiles. Elle sait ce qu’elle produit, pour qui, comment et pourquoi. Elle n’est pas une entité étrangère qui choisirai arbitrairement entre tout un ensemble de textes extérieurs à elle. Elle choisit des textes parce qu’elle a produit ces textes. Ce sont les siens. Cet évangile de Thomas, l’Eglise dit juste : je n’ai rien à voir avec cela. Cela ne vient pas de chez moi.
L'Eglise et les femmes - le cas de Marie de Magdala (09:37 à 11:38)
On nous parle ici de la place que l’Eglise a fait à Marie-Madeleine, et la place que cet ésotérisme chrétien, ce christianisme des initiés montre véritablement. On nous dit : l’Eglise a été très macho, et le christianisme que révèle ces textes est beaucoup plus subtil.
Voyons donc le cas de Marie-Madeleine : la différence majeure entre orthodoxie et catholicisme romain est de savoir si la personne possédée par sept démons, la sœur de Lazare et Marthe, la femme qui parfuma les pieds du Christ chez Simon le Lépreux, la Marie qui accompagna la Theotokos au pied de la Croix sont une seule et même personne ou diverses personnes. La tradition latine a plutôt eu tendance à dire que toutes ces personnes ne sont qu’une seule et même personne, à savoir Marie de Magdala. En orient, on a plutôt tendance à considérer qu’il s’agit de deux ou trois personnes différentes selon les opinions. Rien de dogmatique là-dessus, mais comme saint Jean Chrysostome penche pour des personnes différentes, on aura plutôt tendance à le suivre. Et certes, en occident, on a tendance à considérer qu’avant qu’elle ne soit exorcisée par le Christ, elle tomba dans un état de dépravation tel qu’elle est nommée « la pécheresse ». Certains ont rapporté qu’elle s’était adonné à la prostitution. Tout ceci n’a pas beaucoup d’importance. En effet, ce qui importe pour la tradition chrétienne, occidentale ou orientale, c’est Marie de Magdala après sa rencontre avec Jésus, la disciple exceptionnelle qu’elle est devenue. Saint Grégoire le Grand, voyant en elle, celle qui pleura au pieds de Jésus déclare la merveille de cette action, et la trouve si surprenante et si admirable, qu’il nous la propose comme un des grands chefs d’œuvre de la pénitence chrétienne. Saint Augustin nous dit combien elle fut plus proche de Dieu que sa sœur Marthe. Alors que les apôtres se distinguent par leur lâcheté au moment de la crucifixion, à l’exception de Jean, elle est au pied de la Croix. Jean témoigne de son courage, dans le fait de s’être approché. L’Eglise la présente comme apôtre des apôtres, la première qui rencontre Jésus ressuscité. Lors de la première persécution en terre sainte, la tradition orientale rapporte qu’elle fuit avec la Theotokos à Ephèse, et c’est là-bas qu’elle serait enterrée. Ses reliques auraient été transportées à Constantinople au neuvième siècle. L’Evangile rapporte une proximité entre Jésus et Marie-Madeleine, puisqu’elle l’appelle rabbouni, un diminutif familier pour maître. Mais nul n’est sans savoir que les gens ne peuvent pas voir des choses pures et belles comme cette relation entre le Christ et Marie de Magdala, sans imaginer immédiatement des choses plus sordides et peccamineuses. Inutile de mentionner cette légende maçonnique ridicule, reprise dans le da vinci code : Marie Madeleine et le Christ ont eu des enfants, et c’est la dynastie mérovingienne des rois de France, abattue par les carolingiens, chargés par Rome de détruire et d’enterrer le terrible secret qui menace tout le christianisme.
Voilà ce qu’on nous présente comme portrait horrible et macho. Par contre, les écrits gnostiques seraient beaucoup plus évolués et moins machos que l’Eglise. Je propose à chacun de méditer le texte suivant, logion 114 de l’évangile de Thomas : «Simon-Pierre lui disait : Que Marie sorte de parmi nous parce que les femmes ne sont pas dignes de la Vie. Jésus répondit : Voici que je la guiderai afin de la faire Homme. Elle deviendra, elle aussi, un souffle vivant, semblable à vous, Hommes. Toute femme qui se fera Homme entrera dans le Royaume de Dieu. » Je vous laisse méditer sur le texte et l’approche la plus macho. Ce qui titille positivement notre conférencier essénien, est que Marie Madeleine a donc accès à un enseignement exclusif et ésotérique de Jésus. Mais dans le christianisme, où il n’y a plus ni femme ni homme, ou rien n’est caché, tout le monde a accès à tout. Et surtout, le plus haut degré de sainteté jamais atteint par un être humain a été atteint par Marie, le Mère de Dieu cette fois. Ainsi, je ne suis pas trop sûr de comprendre ce que gagnent concrètement les femmes dans la version gnostique. Par contre la version de l’Eglise est très favorable aux femmes. Et regardez le monde : est-ce vraiment dans les endroits pétris par la Bible que la femme est oppressée ? Ou bien est-ce autre part, sous une autre religion ? Nous connaissons tous la réponse.
L'ésotérisme (11:38 – 14:42)
Ici, on essaie de nous faire croire que l’ésotérisme, c’est adapter son langage à son public. Mais ceci n’est pas l’ésotérisme. On frise la malhonnêteté ici. Ou bien on y est carrément.
Pourquoi l’Eglise ferait-elle une guerre acharnée au fait que le Christ module son discours en fonction de son public ? Tout orateur fait cela, et il n’y a rien de mal à cela. Ce que l’Eglise combat avec acharnement, et interdit sans la moindre faiblesse, c’est l’existence même d’un ésotérisme chrétien. Le fait qu’il y ait une partie de la doctrine qui soit exotérique, extérieure, grand public, et une partie de la doctrine qui soit ésotérique, cachée, réservée à quelques initiés.
Qu’est-ce que l’ésotérisme ? C’est justement cette dichotomie particulière entre une partie connue et une partie cachée. Par exemple, les secrets d’états, les secrets militaires, les recherches scientifiques de laboratoires sont des choses cachées du public. Mais elles ne sont pas pour autant ésotériques. Le conférencier nous fait croire que « caché » dans la langue de tous les jours est le terme « ésotérique », mais c’est pour dire « à l’intérieur » aujourd’hui, dans l’évolution de la langue que cela est vrai. On dira « mon téléphone est à l’intérieur de mon journal » « mon téléphone est ésotérikos de mon journal ». Mais ceci prouve juste l’évolution de la langue grecque moderne. Ce qu’il faut voir est la signification d’ésotérique pour le grec ancien, celui parlé dans l’antiquité : et là, n’importe quel dictionnaire vous donne toujours « qui fait partie d’un cercle intérieur », par opposition à exotérique « extérieur ».
Mais ce cercle intérieur ne fait pas référence à une vie intérieure riche, c’est simplement un cercle d’initiés. Car tous ces textes gnostiques étaient des supports de religions à mystères sur le principe de l’ésotérisme : des initiés, détenteurs d’un savoir particulier, une gnose donc, qui peuvent admettre de façon initiatique, via un culte, des gens en quête de savoir. Ceux qui apprennent sont membres de la partie exotérique. Ceux qui savent sont membres de la partie ésotérique. Cet apprentissage n’est pas public. Tout est secret. Tout est caché. La gnose ne se donne qu’entre initiés. Les initiés choisissent et se gardent le droit de refuser ceux qui vont découvrir le mystère caché. Pourquoi l’Eglise a combattu cela ? Pour deux raisons principales. Première raison : le salut n’est pas réservé à un petit nombre d’initiés. Le salut est universel, gratuit, et offert à tous ceux qui le veulent. Seconde raison : le Christ a dit : « Il leur dit encore: Apporte-t-on la lampe pour la mettre sous le boisseau, ou sous le lit ? N’est-ce pas pour la mettre sur le chandelier? Car il n’est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être mis au jour. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende. » (Mc 4 :21-23).
Le Christ a tout donné. Le Christ a tout révélé. Il n’y a pas de partie cachée. C’est ce dont ont témoigné ses apôtres. Ceux qui sont morts en martyrs ont témoigné de cela, unanimement. Les disciples de ceux-ci, morts en martyrs également, ont témoigné de cela, unanimement. Alors d’où vient cette doctrine secrète, ésotérique, sinon de l’esprit malade de quelques escrocs ?
Les paroles évangéliques sont-elles relatives ? Le mot est très ambigu et probablement choisi à dessein. Les paroles du Christ ne sont pas relatives, elles sont circonstanciées. Effectivement, lorsque le Christ parle à des saducéens et que cela est rapporté, cela nous concerne moins directement que lorsqu’il enseignait une parabole. Mais dire qu’elles sont relatives est une erreur, ou plutôt une forfaiture.
Qumran et Jésus (14:42 à 16:03)
Le conférencier place Jésus et les Evangiles dans le contexte de Qumran. On se demande bien comment il réalise ce saut quantique. Qumran ne parle que de l’ancien testament et de littérature intertestamentaire. C’est Nag Hammadi qui propose sa vision alternative gnostique du NT. Qumran ne parle jamais des chrétiens ni du NT. Le NT ne parle jamais de Qumran. Qumran ne parle jamais des esséniens. Le NT ne parle jamais des esséniens. C’est par déduction géographique et logique qu’on attribue aux esséniens les manuscrits de Qumran, dans le cadre d’une théorie. Mais il y a d’autres théories. J’invite les personnes intéressées à voir celle du rouleau de cuivre, très stimulante, et qui sort complètement les esséniens de l’équation.
Le conférencier essénien a-t-il des informations secrètes que le public ne connaît pas ? il serait temps de les donner au grand public ! Je suis sûr que les dizaines de PhDs qui travaillent sur ces manuscrits seraient heureux d’avoir enfin une certitude.
Edmond Bordeaux Szekely et l'évangile essénien de la paix (16:03 à 18:43)
Nous arrivons ici à un passage très intéressant de la conférence, pour qui s’intéresse à la vérité. Il est question d’Edmond Bordeaux Szekely, un personnage qu’on nous présente comme un linguiste spécialisé dans les langues anciennes, quelqu’un de très doué. Il déclare avoir trouvé un livre dans les archives du Vatican, et l’a traduit, ce qui a permis de révéler au monde le véritable évangile, celui des esséniens. Alors c’est bizarre, parce qu’il y a quelques minutes, notre essénien du Québec nous disait que les catholiques romains ou même l’Eglise, puisque je pense que dans son esprit, c’est la même chose, avait détruit les manuscrits qui remettaient en cause son narratif. Et là, nous apprenons, que la méchante église, très mal organisée au final, avait conservé un manuscrit capable de démasquer tout le complot, et qu’en plus ils ont permis à ce linguiste de le consulter, de le traduire et de publier les résultats ! franchement, comme complot, c’est pas super bien organisé. Et puis surtout le complot, si on comprend bien, c’est pour empêcher les gens de savoir que les graines germées et l’alimentation crudivore sont bons pour la santé. Cette révélation pourrait faire s’écrouler la chapelle sixtine, c’est très clair. Evoquer cela, c’est réduire à néant tout un faux christianisme dont on se demande bien, si vraiment ceci faisait partie de l’enseignement de Jésus, pourquoi donc cela a été caché ?
On veut nous faire dire que Jésus, était en vérité quelqu’un qui voulait nous apprendre à courir nus dans les prés, à manger des graines germées, à faire de la gymnastique, et que l’Eglise, pour cacher ce savoir ô combien mystique et ésotérique et réservé à de grands initiés, a changé tout ceci pour en faire ce qu’est le christianisme aujourd’hui ?
C’est une constante avec tous les faux Christ que nous présente le Diable tout au long de l’histoire. Ils sont ridicules et sans intérêt. Jamais on ne nous fera troquer le sermon sur la montagne pour un enseignement sur des graines germées. Jamais on ne nous fera troquer les pères de l’Eglise pour de la gymnastique vaguement nudiste. Vous devez venir avec plus substantiel !!! parce que votre théorie alternative, est tout simplement pitoyable. Non pas que ceci soit mauvais dans l’absolu. Pour la partie des graines germées et le crudivorisme, cela peut se discuter et cela dépasse le cadre de ce texte. Mais franchement, quel complot de pieds nickelés. Même Dan Brown doit trouver ça léger.
L'évangile essénien de la paix - un faux grossier d'inspiration maçonnique (18:43 à 19:56)
« les manuscrits découverts en 1945-46 libèrent définitivement l’esprit scientifique des dogmes ». C’est la phrase que l’essénien met sur son slide. On voit ici que ce qui est attaqué, c’est la dogmatique, le principe même de la dogmatique. Souvent, les gens croient que le dogme c’est une impossibilité de penser, une atteinte à la liberté. Or, le dogme, ça n’est pas ça. Le dogme c’est une formulation liée à une vérité de l’enseignement du Christ sur Dieu, sur lui-même, ou sur la création. Un dogme, si je peux prendre une image liée aux mathématiques, c’est comme un postulat de départ dans une réflexion, pour une démonstration. En mathématiques, c’est une hypothèse de départ. Ce que dit l’Eglise, c’est que pour aller dans la vérité des choses, il faut prendre en compte ces enseignements que le Christ a transmis à son Eglise, au travers de ses apôtres. On ne peut pas reprocher à l’Eglise de vouloir respecter ce que le Christ lui a appris. Être dogmatique, c’est juste vouloir baser ses réflexions sur ces enseignements. Rien de plus. Rien de moins.
Si on Google sur ce linguiste hongrois, on tombe sur les choses suivantes : personne d’autre que lui n’a jamais vu les manuscrits en question. Dans les endroits où il est censé les avoir consulté, on déclare qu’ils n’ont jamais été détenus. Contrairement aux manuscrits de Nag Hammadi et de Qumran, qui ne parlent pas du tout de courir nus dans les bois en mangeant des graines germées, le manuscrit traduit par Szekely semble ne pas pouvoir être étudié par quelqu’un d’autre, ne serait-ce que pour vérifier les dires du bonhomme.
Divers auteurs spécialisés dans les manuscrits de la mer morte, tel que Randall Price, considère l’Evangile essénien de la paix, le livre résultant de la traduction de Szekely, comme un faux grossier. Randall Price est PhD en langues orientales, donc écoutons-le nous dire que Szekely est un charlot mythomane ! Ensuite, on attribue à Szekely, la citation suivante : « l’essence des enseignements esséniens provient de sources aussi différentes que l’Avesta de Zarathoustra, les Vedas et les Upanishads, le système de Yoga de l’Inde, le Bouddhisme, la franc-maçonnerie, la gnose et la kabbale ».
Impossible de vérifier l’authenticité de cette citation, mais elle correspond terriblement au venin maçonnique qu’on peut discerner dans l’introduction de l’ouvrage. Le voici : « Il y aura bientôt deux mille ans que le Fils de l’Homme est venu pour enseigner à l’humanité «le chemin, la vérité et la vie». Il apportait aux malades, la santé, à l’ignorant, la sagesse et à ceux qui étaient malheureux et misérables, le bonheur.
Ses paroles, à moitié oubliées, ne furent collationnées que quelques générations après celle où elles furent prononcées. Elle ont été mal comprises, faussement annotées, cent fois remaniées, cent fois écrites à nouveau et néanmoins, voilà bientôt deux mille ans qu’elles survivent.
Et, bien que ses paroles, telles que nous les avons, à l’heure actuelle, dans le Nouveau Testament, aient été terriblement mutilées et déformées, elles ont cependant conquis la moitié de l’humanité et formé toute la civilisation de l’Occident. Ce seul fait prouve la vitalité éternelle, la valeur suprême et incomparable des Paroles du Maître.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de publier les paroles authentiques et originales de Jésus, traduites directement de l’araméen, langue parlée par Jésus et par Jean, son disciple bien-aimé, qui seul d’entre les disciples de Jésus a noté avec une parfaite exactitude les enseignements personnels du Maître.
C’est une lourde responsabilité de déclarer que le Nouveau Testament, tel qu’il sert de base à toutes les Églises chrétiennes, est déformé et falsifié, mais il n’y a pas de plus haute religion que la vérité.
Le présent volume ne constitue que la huitième partie d’un manuscrit araméen complet qui se trouve à la Bibliothèque du Vatican et dont le double existe également, en ancien slavon, à la Bibliothèque royale des Habsbourg, maintenant propriété du gouvernement autrichien.
Nous devons la possession de ces deux versions aux prêtres nestoriens qui, sous la menace de Gengis Khan, furent contraints de s’enfuir de l’Orient vers l’Occident; ils emportèrent avec eux toutes leurs Écritures anciennes et toutes leurs icônes sacrées.
Cet ancien texte araméen date du premier siècle après le Christ, et la version en ancien slavon représente une traduction littérale du premier. »
Ce texte délirant mérite un commentaire serré. Jésus n’est pas venu enseigner « le chemin, la vérité, la vie » mais qu’il était le chemin, la vérité, la vie. Loin de pouvoir suivre ce chemin selon toutes les religions disponibles, Jésus affirme qu’il n’y a pas d’autres chemin, de vérité et de vie que par lui.
« Ses paroles, à moitié oubliées, ne furent collationnées que quelques générations après celle où elles furent prononcées. Elle ont été mal comprises, faussement annotées, cent fois remaniées, cent fois écrites à nouveau et néanmoins, voilà bientôt deux mille ans qu’elles survivent. ». Mais heureusement, voilà Edmond Szekely, qui en toute modestie, via un document que personne n’a vu, connait mieux les enseignements de Jésus que ses disciples, et que les disciples de ses disciples. Quelle chance. Nous qui pensions naïvement participer à la nature divine, devenir enfants de Dieu, nous qui pensions participer à la destruction du mal sur terre et à l’avènement du Royaume, nous avons failli passer à côté de ce message mystique : courrez nus dans les bois et mangez des graines germées ! wouah. On l’a échappé belle.
« C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de publier les paroles authentiques et originales de Jésus, traduites directement de l’araméen, langue parlée par Jésus et par Jean, son disciple bien-aimé, qui seul d’entre les disciples de Jésus a noté avec une parfaite exactitude les enseignements personnels du Maître. ». Pourrions-nous voir le manuscrit qui sert de base à cette publication ? Non ? comme c’est dommage. Vous nous voyez dans l’obligation de rester vêtus et de continuer à manger comme nous l’indique notre culture.
« C’est une lourde responsabilité de déclarer que le Nouveau Testament, tel qu’il sert de base à toutes les Églises chrétiennes, est déformé et falsifié, mais il n’y a pas de plus haute religion que la vérité. ». C’est aussi une habitude de la part des ennemis de la vérité qu’est le Christ, de faire ce genre d’affirmation. Le Nouveau Testament est simplement le document, au monde, le mieux attesté et connu. Nous avons des milliers de parchemins, de fragments et de manuscrits qui convergent tous vers la même histoire ; celle de l’Eglise. C’est donc une responsabilité pour l’Eglise de déclarer que ce Szekely est un faussaire, un manipulateur, un mythomane, un affabulateur, et que ceux qui le suivent sont des gens abusés. Ce sont des aveugles qui suivent un aveugle.
« Nous devons la possession de ces deux versions aux prêtres nestoriens qui, sous la menace de Gengis Khan, furent contraints de s’enfuir de l’Orient vers l’Occident; ils emportèrent avec eux toutes leurs Écritures anciennes et toutes leurs icônes sacrées. ». Lorsqu’on entend que tout ceci provient de prêtres nestoriens, celui qui a un minimum de connaissance de l’histoire de l’Eglise, sait que les nestoriens étaient des hérétiques. Ce qu’ils ont écrit, cru, pensé, n’était pas la vérité. Donc, si jamais ce texte a vraiment existé, son origine même le rend caduque.
To be continued….