Introduction

Dans les différents commentaires de nos vidéos critiques de l’orthodoxie officielle sergianiste, nous a été adressé plus d’une fois la mention suivante : nous serions une parasynagogue. Ceci fait référence à un canon de saint Basile, le canon 1, qui décrit les trois types de problèmes ecclésiologiques, à savoir les cas d’hérésie, de schisme et de parasynagogue, également parfois traduit « conventicule ».

Canon de saint Basile sur les hérésies, schismes et parasynagogues

Ce canon est issu d’une lettre, la lettre 188, que Basile envoya à Amphiloque, évêque d’Iconium. Le sujet est la validité du baptême reçu hors de l’Eglise, pour les personnes cherchant à revenir dans l’Eglise orthodoxe. Voici le passage qui catégorise les trois groupes dans la vision de Basile : « En effet, nos anciens décidèrent qu’est seul recevable ce baptême-là, qui ne contrevient aucunement aux articles de notre foi; d’où les noms d’hérésies, de schismes et de conventicules qu’ils ont donnés; d’hérésies, pour ceux qui ont rompu totalement avec l’Église et ont adopté une foi étrangère à la sienne; de schismes, pour ceux qui se sont mis en désaccord avec les autres pour des raisons d’administration ecclésiastique ou sur des questions faciles à régler; de conventicules, aux assemblées réunies en faveur des prêtres ou des évêques insoumis par des gens ignares. Ainsi, si quelqu’un, jugé pour une faute et suspendu de ses fonctions, ne s’est pas soumis aux peines canoniques, mais a revendiqué le pontificat et ses fonctions et entraîna avec lui quelques-uns qui quittèrent l’Église catholique, un tel fait c’est un conventicule; un schisme, c’est de penser autrement que l’église sur la pénitence à imposer; une hérésie, comme celle des manichéens, des valentiniens et des marcionites et enfin celle des pépuziens eux-mêmes, car la différence porte tout droit sur la foi même en Dieu.
Il a donc été décidé dès le début de déclarer absolument nul le baptême des hérétiques, mais de recevoir celui des schismatiques, puisqu’ils font encore partie de l’Église, tandis que ceux qui font partie des conventicules, corrigés par une pénitence et une conversion importantes, seront de nouveau réunis à l’Église, en sorte que souvent même les clercs constitués en dignité qui s’en sont allés avec les insoumis, après leur repentir sont admis dans le même rang. »


Interprétation du canon

Si on peut synthétiser on dira :

L’hérétique est celui qui a quitté lui-même l’Eglise en adoptant une autre doctrine. Il est en état d’hérésie (Αίρεση)

Le schismatique est celui qui, dans la vision de Basile, se sépare pour des raisons non doctrinales mais plutôt disciplinaires. La rupture de communion est donc plutôt sur un sujet qui concerne l’organisation interne de l’Eglise et non un point de doctrine : la Trinité, la double nature du Christ, etc. La situation est un schisme (σχίσμα). Dans cette vision basilienne, le schismatique est encore dans l’Eglise. Il n’y est plus d’un point de vue administratif si je puis me permettre d’utiliser ce terme, mais y est bien d’un point de vue mystique.

Et enfin, la parasynagogue (παρασυναγωγή), catégorie dans laquelle les officiels semblent se plaire à nous ranger. Le terme synagogue peut avoir une connotation liée au judaïsme, puisque c’est le nom qui est donné au lieu de culte israélite actuel. Mais ce n’est pas cela que veut signifier Basile ici. Il s’agit plutôt du terme davantage générique de rassemblement religieux comme cela est indiqué dans la LXX, comme par exemple ici : « Moïse nous a donné la loi, héritage de l’assemblée de Jacob. » (Dt 33:4). Le terme rendu par assemblée est synagogue en grec. Il semble donc évident de prendre le terme synagogue de la LXX et non pas synagogue comme dans le NT, qui indique déjà, avec tout le développement historique, un lieu de culte juif. Le terme parasynagogue est pour basile une assemblée rebelle, une assemblée de personnes, comme ici en Ex 16:2 : « Et toute l’assemblée des enfants d’Israël murmura dans le désert contre Moïse et Aaron. ». Ici aussi, vous l’aurez compris, l’assemblée est rendue en grec par synagogue.

Focus sur la parasynagogue (ou conventicule) : elle est dans l’Eglise

Le passage qui définit la parasynagogue est « Ainsi, si quelqu’un, jugé pour une faute et suspendu de ses fonctions, ne s’est pas soumis aux peines canoniques, mais a revendiqué le pontificat et ses fonctions et entraîna avec lui quelques-uns qui quittèrent l’Église catholique, un tel fait c’est un conventicule; ». Il s’agit donc de quelqu’un condamné canoniquement mais qui refuse de se conformer à la pénitence demandée. La parasynagogue est donc bien dans l’Eglise. C’est une sorte de schisme, mais plutôt à caractère disciplinaire. Basile ne donne pas la précision de savoir s’il considère les parasynagogues comme étant encore dans l’Eglise. Mais cela se comprend comme sous-entendu. En effet, il a précisé la non appartenance concernant l’hérésie. Il a ensuite précisé que le schismatique était encore dans l’Eglise, et il donne ces catégories dans l’ordre décroissant de gravité. La parasynagogue est moins dans l’erreur que le groupe en état de schisme, lui-même moins dans l’erreur que le groupe tombé dans l’hérésie. Donc, si le schismatique est dans l’Eglise, il parait alors évident que la parasynagogue est également dans l’Eglise. Autre preuve : le clerc rebelle de la parasynagogue, garde son statut de clerc après pénitence. On est donc loin de l’hérésie. Et ceci confirme bien la gravité encore inférieure au schisme.

« un schisme, c’est de penser autrement que l’église sur la pénitence à imposer; » dit Basile. Il a probablement à l’esprit les novatiens ici. L’Eglise et les novatiens étaient en état de schisme justement à cause de la pénitence à imposer aux lapsi, ces chrétiens qui ont renié le Christ lors des persécutions romaines. Ici, la pénitence est une pure catégorie disciplinaire interne. On ne discute pas de la Trinité, du Christ ou des grands problèmes théologiques. A noter ici que Basile fait partie des plus doux concernant les schismatiques, puisque certains considèrent les novatiens comme hérétiques. L’Eglise de Rome, réunie en concile excommunia les novatiens et les déclara hérétiques.

Notions ecclésiologiques chez saint Basile

Basile a vraiment à l’esprit que l’Eglise est une communion d’églises. Par exemple, lorsqu’il écrit dans sa lettre 92 « Ce n’est pas une seule Église qui est en péril, ni encore deux ou trois qui sont tombées sous cette terrible tempête ». On voit bien que pour lui, l’Eglise est une communion d’églises. Basile est sans ambiguïté et sans détour lorsqu’il s’agit de jeter l’anathème et d’extirper l’hérésie. Dans sa lettre 125 il écrit (en parlant des églises) « elles doivent anathématiser tous ceux qui appellent le Saint-Esprit une créature, et tous ceux qui pensent ainsi ; tous ceux qui ne confessent pas qu’il est saint par nature, comme le Père est saint par nature, et le Fils est saint par nature, et lui refusent sa place dans la nature divine bénie. ». C’est pourtant un inlassable partisan de la paix. Il écrit dans sa lettre 156 : « Car y a-t-il quelque chose de plus agréable que l’idée de la paix ? Y a-t-il quelque chose de plus approprié à l’office sacré, ou de plus agréable au Seigneur, que de prendre des mesures pour l’accomplir ? » Un peu plus loin « En effet, il serait monstrueux de se complaire dans les scissions et les divisions des Églises, et de ne pas considérer que le plus grand des biens consiste à lier ensemble les membres du corps du Christ. Mais hélas, mon incapacité est aussi réelle que mon désir. ». Il semble donc logique de conclure que la vision de l’Eglise chez Basile, est une communion d’églises partageant la même doctrine.

Ainsi en nous accusant d’être des parasynagogues, s’ils connaissent bien les catégories de saint Basile, les gens du monde officiel nous disent quoi ? Vous avez la même doctrine que nous. Vous n’êtes même pas en état de schisme sur des problèmes de discipline interne et d’organisation ecclésiastique. Vous êtes simplement des rebelles qui refusez l’autorité des patriarches actuels, légitimement élus.

Exemple d’utilisation du terme dans l’actualité

En novembre 2020, Le Métropolite Chrysostome 2 de Chypre avait ainsi accusé quatre évêques de son synode d’être membres d’une parasynagogue et les avait menacé de les déposer, s’ils ne s’alignaient pas sur lui dans le fait de commémorer la marionnette de Constantinople, Epiphane de Kiev. Le fait que Constantinople ait empilé les violations canoniques dans l’affaire ukrainienne depuis 2018 ne semblait pas gêner outre mesure ce puits de sagesse, ce phare de l’orthodoxie, Chrysostome 2. On voit ici que ce qui est caractérisé par parasynagogue est le fait de ne pas agir en mouton, de ne pas obéir aveuglément à des violations canoniques. La sanction qui attend les moutons sortant du rang, c’est la déposition.

Donc on voit que cette accusation de parasynagogues chez les sergianistes est une injonction à rentrer dans le rang : obéissez à la discipline de l’Eglise ! Il n’est pas sûr qu’elle n’ait pas été dite pour nous faire comprendre que nous étions en dehors de l’Eglise. Mais nous ne sondons ni les cœurs, ni les reins, et nous ne savons pas quelle erreur théologique exacte se cache derrière cette mention. Au cas où vous pensiez, messieurs, que nous étions hors de l’Eglise en nous qualifiant de parasynagogue, sachez que pour Basile, nous sommes néanmoins encore dedans. Et sachez, de plus, que face à Basile, votre opinion ecclésiologique est.. comment dire… bref, vous m’avez compris.



Quelques évidences sur les évêques

Il est bien évident, comme le dit la liturgie, que nul n’est saint hormis notre Seigneur Jésus Christ. Ainsi, les évêques sont tous des pêcheurs. Ils sont potentiellement sujets à toutes les fautes que le péché et les passions humaines peuvent causer en nous. Nous ne cherchons donc pas des personnes qui démontreraient une forme de perfection humaine. Nous exigeons de nos évêques qu’ils soient orthodoxes. Ce qui nous semble tout de même relativement le minimum qu’on puisse attendre d’un évêque non ? Car excusez nous de vous rappeler ce truisme : l’évêque étant celui chargé de garder la doctrine, la moindre des choses c’est d’y souscrire lui-même.

Dans sa lettre 113 Basile écrivait « Nous vivons à une époque où le renversement des Églises semble imminent ; de cela j’ai longtemps été conscient. Il n’y a pas d’édification de l’Église ; pas de correction d’erreur ; aucune sympathie pour les faibles; pas de défense unique des frères sains; on ne trouve aucun remède ni pour guérir le mal qui nous a déjà saisis, ni comme préventif contre celui que nous attendons. Dans l’ensemble, l’état de l’Église (si je peux utiliser une image simple, bien qu’elle puisse sembler trop l’être) est comme un vieux manteau, qui est toujours déchiré et ne peut jamais être restauré dans sa force originelle. À un tel moment, il faut donc beaucoup d’efforts et de diligence pour que les Églises puissent en quelque sorte en bénéficier. C’est un avantage que des parties jusque-là séparées soient réunies. L’union se ferait si nous étions disposés à nous accommoder des plus faibles, là où nous pouvons le faire sans blesser les âmes ; »

D’où vient l’accusation et qui parle ainsi ?

Si je résume, quelqu’un qui pense être dans l’Eglise, nous affuble d’un sobriquet pour probablement nous dire que nous n’y sommes pas, en utilisant un terme signifiant en fait que nous y serions tout de même. Le manque de charité le dispute au manque de connaissance. Mais la question à se poser est : qui est légitime pour nous dire que nous ne sommes pas dans l’Eglise ? Cette mention peut venir ou d’un sergianiste ou d’un autre synode traditionaliste. J’explique rapidement pour ceux qui ne sont pas au fait de ces subtilités historiques de l’Eglise : sergianiste vient du nom du Métropolite Serge, qui reconnut les autorités bolchéviques et qui en tira une légitimité ecclésiale mondaine. Le principe était le suivant : tu nous reconnais et nous te reconnaissons. Est donc sergianiste une personne qui se rattache à un synode en violation canonique dont la légitimité n’est plus le Christ mais bien le monde.

L’œcuménisme est un problème doctrinal

Je reviens donc à cette interpellation de « parasynagogue » qui nous est faite. Elle vient plus probablement d’un sergianiste, puisqu’on nous reprochait de manquer cruellement de subtilité envers les officiels. A chaque fois l’argumentaire utilisé est toujours le même : alignés avec vous pour ne pas communier avec Bartholomée, Elpidophore, Athenagoras, Serge, mais pas alignés avec vous pour ne plus communier avec ceux qui professent la foi orthodoxe dans l’Eglise orthodoxe officielle, vue probablement comme la partie saine. Mais, à ma connaissance, il n’y a jamais eu dans l’Eglise, de partie arienne de l’Eglise à côté d’une partie orthodoxe nicéenne qui fut toujours en communion avec les ariens, à côté d’un petit groupe de zélotes fanatiques et excessifs qui avaient quitté l’Eglise, ne supportant pas la présence des ariens. Même avant le concile de Nicée, les évêques orthodoxes ne commémoraient pas les évêques ariens. On ne peut pas, sur le plan de la logique formelle, dénoncer Arius mais commémorer un évêque qui suit sa doctrine. Ceci était la situation au début du quatrième siècle. Et ce fut pareil pour les grands enjeux doctrinaux qu’a connu l’Eglise. On ne peut pas être orthodoxe et avoir une communion de foi avec un hérétique. C’est ce qu’explique Basile dans le canon en question. Un hérétique est mécaniquement hors de l’Eglise. Il n’est pas nécessaire de convoquer un concile œcuménique pour rompre la communion avec un hérétique. Et la ruse habituelle concernant l’œcuménisme est la suivante : l’œcuménisme n’est pas un enjeu doctrinal christologique comme cela le fut pour Arius, Nestorius, Eutyches et les autres. Donc, notre façon de réagir est disproportionnée et inadaptée. Sauf que si le Credo a une mention sur l’Eglise, alors l’Eglise est une composante essentielle de la doctrine, comme ce que le Credo dit du Père, du Fils ou de l’Esprit. Et le Credo liste les 4 attributs de l’Eglise. Donc nier l’unité de l’Eglise est un problème doctrinal. Certes, ce n’est pas christologique. Mais si Basile dit que nier la divinité de l’Esprit est une hérésie, et la divinité de l’Esprit n’est certainement pas un problème christologique, c’est que l’on ne se trompe pas beaucoup à voir comme hérétique ce qui est contraire à ce qu’affirme le Credo. Donc l’œcuménisme est une hérésie toute aussi grave et condamnable. Le Père Justin Popovich la qualifiait de panhérésie, et avec une certaine justesse d’ailleurs : l’œcuménisme nous fait rechercher une unité avec tous les hérétiques. C’est son principe profond.

Commentaire YouTube nous accusant de parasynagogue

Je prends ici un extrait d’un commentaire qui nous a été fait sous la vidéo « qu’est-ce que l’orthodoxie » : « Je reviens volontiers et avec tout la force que je peux la dénonciation de Meletius, Athenagore, Bartholomé, Serge, Elpidophoros, Adamakis, et se tous les autres hiérarques professant des hérésies ou violant les canons. Seulement, faut-il également schismer de ceux qui professent la foi orthodoxe ? Faut il a cause d’hérétique au sein de l’église, schismer de toute l’eglise. A l’époque où Nestorius était patriache de Constantinople, aurait-il fallu schismer de toute l’église ? Et à l’époque du monothelisme ? Et de l’arianisme ? Et de l’iconoclasme ? Et a tous ces autres époques où de nombreux heretiques subsistait au sein de la communion de l’église ? St Maxime le confesseur, qui toute sa vie mena la lutte la plus radicale et sans concession, la plus glorieuse et courageuse, seul contre tous contre l’hérésie, coupant la communion avec tous ceux qui professaient l’hérésie, jamais ne décida qu’il fallait cesser de faire partie de l’église toute entière à cause des brebis galeuses à l’intérieur, et se réfugia en Afrique, à Rome, et même à la fin de sa vie en exil loin de tous, ne coupa pas la communion avec toute l’église, resta en communion avec au moins Rome, et ne décida pas de créer une nouvelle église, une parasynagogue, qui aurait été les vrais chrétien orthodoxe contre l’autre église qui serait, malgré la présence d’orthodoxes doctrinaux en leur saints, un masse d’apostat à cause de la chute d’un certain nombre d’hiérarque. »

l’exemple de saint Maxime le Confesseur

La personne ici, si je la suis bien est d’accord pour dénoncer de toutes ses forces certains des plus grands escrocs actuels de l’Eglise orthodoxe officielle. On ne sait pas trop quelle forme peut revêtir cette protestation d’ailleurs. Mais peu importe. Mais on voit bien, surtout, qu’elle est sans efficacité. En effet, tant que les gens resteront en communion avec eux, ces escrocs en soutane ne cesseront pas leurs agissements. Je rappelle qu’il n’y a plus d’empereur. Les bolchéviques nous l’ont assassiné. Donc, on a personne pour mettre un peu d’ordre dans tout ça. Le seul moyen d’action qui nous reste, est la rupture de communion. Précisément, ce que se refusent à faire tous ces gens perdus dans l’Eglise officielle sergianiste. J’avoue que cela dépasse l’entendement. C’est au-delà de toute logique. Car, et c’est là le grand principe à la base de toute l’erreur ecclésiologique qui sous-tend tout le commentaire, la personne se croit encore dans l’Eglise en étant en communion avec des gens qui semblent professer une doctrine orthodoxe tout en étant eux dans une chaine de communion avec des hérétiques. Professer une doctrine orthodoxe et rester en communion avec des hérétiques, c’est le comble de l’hypocrisie épiscopale. C’est de ça que crève l’Eglise orthodoxe sergianiste officielle aujourd’hui. Dieu a providentiellement placé les pire hérétiques aux deux pires places justement pour réveiller le troupeau : il a mis Kyrill à Moscou et il a mis Bartholomée à Constantinople. Et avec ça les gens ne se réveillent pas. C’est tout à fait fascinant. Commémorer un évêque qui condamne Arius et qui reste en communion avec des évêques ariens, ce n’est pas être dans l’Eglise. La personne s’illusionne en croyant être dans l’Eglise. On ne schisme pas de l’Eglise en schismant de l’hérésie. Vous vous rendez compte de la folie de cette vision : la personne croit qu’en coupant la communion avec l’hérésie elle se coupe de l’Eglise. Comme si l’Eglise pouvait abriter l’hérésie. Au contraire : on manifeste son appartenance à l’Eglise en schismant des hérétiques. Ou pour reprendre les catégories de Basile : on manifeste son appartenance à l’Eglise en n’étant pas en communion avec ceux qui ont des points de doctrine hérétique. Car ils sont sortis d’eux-mêmes de l’Eglise et on ne peut pas être en communion avec des gens hors de l’Eglise. Cela n’a pas de sens. C’est comme de l’eau sèche. C’est une impossibilité logique. La personne utilise maladroitement la figure de saint Maxime le confesseur, en disant qu’il n’avait pas schismé de l’Eglise. Il était l’Eglise si je peux utiliser ce raccourci un peu extrême. Il avait rompu la communion avec les 5 grands patriarcats. La situation à son époque l’exigeait. Il y a perdu beaucoup. Nous ne faisons pas face aux mêmes menaces. Nous n’affrontons pas les mêmes tourments. La situation à notre époque exige la même rupture de communion. Mais nous ne risquons rien ! mais qu’attendent les officiels ? On ne peut pas être orthodoxe et être en communion avec Constantinople. Avec Moscou. Avec Belgrade. Avec Bucarest. Avec Antioche. Avec Alexandrie. Avec Sofia.

L’Eglise et les synodes VCOs

J’en viens maintenant à la deuxième catégorie de personnes qui pourrait nous qualifier de parasynagogue. Le seul qui aurait le droit de le faire serait en fait un VCO lui-même, membre d’un autre synode. Et il aurait un hypothétique sujet sur un canon particulier qui ne serait pas du domaine doctrinal. Et donc ici, en prenant un peu de hauteur, dans le monde VCO, nous sommes tous plus ou moins en état de schisme et de parasynagogue les uns par rapport aux autres, selon les catégories de saint Basile. Et, nous sommes, malgré nos divisions, malgré nos petites luttes et séparations dérisoires, nous sommes l’Eglise. Les raisons historiques, les circonstances, les évènements qui nous amènent à être aujourd’hui dans cet état de morcellement très proche de la situation avant Constantin, sont un sujet en soi, que nous traiterons dans un article dédié, un jour.

Conclusion

Passons à la conclusion. Nous sommes éventuellement une parasynagogue uniquement pour quelqu’un dont l’évêque est orthodoxe. Il faudrait discuter du sujet qui divise et comme Basile nous y appelle, trouver la voie de l’unité. Mais nous ne saurions être catalogué comme tel par quelqu’un en communion avec le monde. Ce serait du point de vue ecclésiologique la parfaite illustration de la poutre et de la paille. Quitter le monde officiel ne fait plus encourir les mêmes dangers que sous saint Maxime ou sous les bolchéviques. Aucune police politique ne va venir vous arrêter à l’aube pour vous déporter dans un camp de travail où vous mourrez d’épuisement. Aucun bourreau ne va vous torturer ou vous mutiler. Cela n’a jamais été aussi simple de rejoindre la vraie Eglise du Christ sur terre. Avec toutes les articles que nous avons faits, je pense que l’identification pour savoir si vous êtes dans un synode véritablement orthodoxe est maintenant claire : que professe votre évêque et avec qui est-il en communion ? Si la chaîne de communion vous rattachait par malheur à l’un des hiérarques de l’église officielle, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Bienvenue dans les catacombes.