les sept derniers jours avant le déluge

Ce cours est dédié à l’entièreté du chapitre 7 de la Genèse et il suppose que vous avez lu tous les billets bibliques précédents.

1 YHWH dit à Noé: " Entre dans l'arche, toi et toute ta maison, car je t'ai vu juste devant moi au milieu de cette génération.
2 De tous les animaux purs, tu en prendras avec toi sept paires, des mâles et leurs femelles, et de tous les animaux qui ne sont pas purs, tu en prendras deux, un mâle et sa femelle;
3 sept paires aussi des oiseaux du ciel, des mâles et leurs femelles, pour conserver en vie leur race sur la face de toute la terre.
4 Car, encore sept jours et je ferai pleuvoir sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits, et j'exterminerai de la face de la terre tous les êtres que j'ai faits. "
5 Noé fit tout ce que YHWH lui avait ordonné.


La vision patristique classique et première est de voir dans l’arche un type de l’Eglise. Par exemple ce commentaire d’Augustin « Reconnaissons que l’arche préfigurait l’église. Soyons les animaux purs en elle. Mais ne refusons pas de laisser emporter avec nous les impurs jusqu’à la fin du déluge. Ils étaient ensemble dans l’arche, mais ils n’étaient pas également agréables au Seigneur en tant que saveur de sacrifice, car après le déluge, Noé offrit à Dieu le sacrifice des purs, non des impurs. Mais l’arche n’a pas été pour cette raison abandonnée avant le temps par aucun des purs à cause des impurs. » Dans un autre commentaire de ce genre, il donne une précision importante sur les animaux impurs et ce que cela nous enseigne vis-à-vis de l’Eglise : « Par cette préfiguration, il est prophétisé que dans l’église il y aura des impurs en raison de la tolérance, non à cause de la corruption de la doctrine ou de la dissolution de la discipline. De plus, les animaux impurs ne pénétraient dans l’arche par aucune partie de la structure, mais parce que l’arche était un tout intégral, ils sont entrés par la seule et unique entrée que l’architecte avait faite. ».

Comme je l’expliquais dans le cours sur le chapitre 6, les pères ont toujours vu la providence divine combler le caractère miraculeux de toute la séquence. Ephrem le syrien par exemple imagine que Dieu a instauré une paix temporaire entre les prédateurs et ceux qui sont d’habitude les proies.

Ces cinq premiers versets exposent la volonté divine. La précision des animaux purs et impurs est intéressante à noter. Le moyen de les distinguer ne sera donné que bien plus tard, par Moïse dans le Lévitique et le Deutéronome. On peut donc comprendre que la loi de Moïse fait référence à quelque chose qui était présent au premier âge du monde. On verra au chapitre 8 que Noé va offrir un sacrifice. Le but de la sauvegarde des animaux s’inscrivait donc dans une démarche rituelle et liturgique. Le nombre 7 peut avoir ici une dimension symbolique, mais il s’agit surtout de considérer la possibilité du sacrifice sans mettre en danger l’espèce et sa capacité à perdurer et à se reproduire.



Noé entre dans l'arche

6 Il avait six cents ans quand eut lieu le déluge, une inondation de la terre.
7 Noé entra dans l'arche avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils pour échapper aux eaux du déluge.
8 Des animaux purs et de ceux qui ne sont pas purs, des oiseaux et de tout ce qui rampe sur le sol,
9 chaque paire, mâle et femelle, vint vers Noé dans l'arche, comme Dieu l'avait ordonné à Noé.
10 Et, au bout de sept jours, les eaux du déluge se répandirent sur la terre.


Le déluge a-t-il été global ou local ? Les civilisations du monde entier ont un mythe de déluge plus ou moins proche du récit biblique. Pour que cela soit si universellement répandu, il faut que le déluge soit global. Bien évidemment, tous ces mythes ne se valent pas. Si l’on veut approcher la vérité, c’est la Bible qu’il faut lire et interpréter. Ce n’est pas un récit babylonien, inuit ou amazonien qui va vous apporter la vérité. Mais il faut bien reconnaître que si l’on en reste uniquement au texte biblique de ce seul chapitre, il n’est pas totalement possible de conclure pour un déluge global. Disons en tout cas, que la question se pose. Mais le chapitre 41 dit bien également que de tous les pays on venait en Egypte pour acheter du grain à Joseph. Mais on se doute bien que cela ne concerne pas littéralement tous les pays de la terre. Les chinois ou les indiens d’Amérique ne sont pas allés jusqu’en Egypte pour acheter du grain à Joseph, relativement à cette famine qu’ils n’ont pas connue. Il convient de bien comprendre que la Bible utilise parfois le langage hyperbolique. Pas qu’elle ment, mais qu’elle utilise des figures de style assez classique pour les textes de cette région et de cette époque. On ne pourra pas reprocher à Moïse d’écrire comme un homme de son époque et de son ère géographique. De plus, il y a plusieurs occurrences dans la Bible, où l’expression hébraïque « kol », « tout » est employée et où l’on comprend très bien qu’il ne s’agit pas de quelque chose de mondial, valable sur toute la terre. Par exemple, en 1 Sm 14 :25 on nous dit que tout le peuple entra dans la forêt. Mais tout le peuple d’Israël ne s’est pas donné rendez-vous pour rentrer dans la forêt en question. Il s’agit de tous ceux qui sont présents dans la scène en question. Lorsqu’Abraham parle à Lot au chapitre 13 et lui dit exactement l’expression que nous retrouvons ici « kol haaretz », « toute la terre », on comprend bien qu’il ne parle pas du monde entier, mais bien du pays d’Israël. Le déluge local serait aussi la façon la plus simple de répondre à cette énigme : si tout le monde est mort, comment se retrouve-t-on encore après le déluge, avec de nouveaux néphilims ? Les néphilims sont censés avoir péri dans le cataclysme, et les 8 personnes qui ont survécu ne sont pas de cette ascendance-là. Néanmoins, c’est le texte de la Genèse lui-même qui permet de sortir de cette ambiguïté : dans le chapitre 2, à deux reprises, le texte utilise « kol haaretz » pour dire toute la terre, mais à chaque fois elle précise « tout le pays de Havila » ou « tout le pays de Kush ». C’est-à-dire que Moïse, lorsqu’il veut décrire toute une région pour une étendue géographique locale utilise « kol haaretz » suivi du nom de la région. On peut donc conclure que l’expression « kol haaretz » sans précision de région désigne vraiment « toute la terre ». Le seul contre-exemple du dialogue entre Abraham et Lot, on voit Abraham dire « tout le pays n’est-il pas devant toi » signifiant bien que l’on désigne quelque chose de local. Rien de tel pour le déluge. Et puis la logique parle pour un déluge global. Pour un déluge local, il suffisait à Noé de quitter la région visée par le courroux divin. La construction de l’arche était superflue, exagérée. Il est donc bien global. Ni la LXX, ni les commentaires des Pères de l’Eglise ne permettent d’abonder dans le sens du déluge local. Cette précision peut sembler étonnante à faire pour certains. Mais il y a beaucoup de théologiens modernes qui sont partisans d’un déluge local, de façon à rendre, consciemment ou pas, le récit biblique accessible à la rationalité de l’homme moderne. Mais je le répète. Le but de ces cours est de porter la voix de l’Eglise et de laisser la Bible parler par elle-même, et pour elle-même.

Le texte nous précise que Noé avait 600 ans lorsqu’il entra dans l’arche. Augustin nous rappelle qu’il commença son ouvrage à 500 ans et le finit à 600 ans. Le déluge est le jugement des pécheurs mais aussi un enseignement sur la justice divine. Ce siècle laissé pour la repentance nous instruit quant à la patience de Dieu. Sur ce registre, Augustin commente ainsi « Noé n’était-il pas un saint homme, qui seul dans toute la race humaine avec toute sa maison méritait d’être délivré du déluge ? Et l’église n’est-elle pas préfigurée par Noé et ses fils ? Ils échappent au déluge, avec du bois (qui symbolise la croix) qui les porte. » Au temps de Noé la grâce fut donc double : le temps laissé et l’existence de l’arche. Aujourd’hui, la grâce consiste en la Croix qui permet à celui qui le veut de voir la justice qui va venir frapper le Christ plutôt que le pécheur.

L’âge de Noé sera aussi un indicateur de la durée du déluge qui durera au total un an. Souvent, les gens sont induits en erreur par les 40 jours annoncés par Dieu. Les 40 jours sont la durée de la pluie qui amène le déluge, mais la séquence complète dure un an.

Vous vous souvenez comment Adam avait vu tous les animaux terrestres pour les nommer. Noé, sorte de nouvel Adam les voit tous et doit non pas les nommer, mais les sauver. C’est déjà Dieu qui avait amené les animaux pour qu’Adam les nomme. C’est à nouveau Dieu qui fait venir les animaux à Noé et son arche. C’est un verset plus loin qui nous l’explique. Lorsqu’arrivent ces 7 jours particuliers du verset 10, il est évident que tous les animaux sont déjà arrivés.



Quel calendrier utiliser ?

11 L'an six cent de la vie de Noé, au deuxième mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour-là, toutes les sources du grand abîme jaillirent et les écluses du ciel s'ouvrirent,
12 et la pluie tomba sur la terre durant quarante jours et quarante nuits.
13 Ce même jour, Noé entra dans l'arche, avec Sem, Cham et Japhet, fils de Noé, la femme de Noé et les trois femmes de ses fils avec eux,
14 eux et toutes les bêtes des diverses espèces, tous les animaux domestiques des diverses espèces, tous les reptiles des diverses espèces qui rampent sur la terre, et tous les oiseaux des diverses espèces, tous les petits oiseaux, tout ce qui a des ailes.
15 Ils vinrent vers Noé dans l'arche, deux à deux, de toute chair ayant souffle de vie.
16 Ils arrivaient mâle et femelle, de toute chair, comme Dieu l'avait ordonné à Noé. Et YHWH ferma la porte sur lui.


La Bible est très précise quant au début du déluge. Le premier jour du déluge est le dix-septième jour du deuxième mois. Aujourd’hui nous dirions le 17 février, dans notre calendrier profane. Mais il ne s’agit bien évidemment pas du 17 février. Nous devons faire la transcription dans le calendrier hébreu. Le calendrier hébreu est quelque chose d’assez compliqué. Il s’agit d’un calendrier luni-solaire. Souvent on dit que le calendrier hébreu est lunaire, mais c’est incorrect. Il s’agit d’un calendrier luni-solaire. Les années sont solaires et les mois lunaires. Les semaines font 7 jours bien entendu. Les années lunaires et solaires se décalant de 11 jours par an, certaines années ont 13 mois et non seulement 12. Le douzième mois qui se nomme Adar, peut donc se retrouver doublé : Adar1 et Adar2. Les douze mois sont les suivants : Tishri, ‘Heshvan, Kislev, Tevet, Shvat, Adar, Nissan, Iyar, Sivan, Tamouz, Av et Eloul. Et en fait il y a quatre début d’années dans ce calendrier. L’année solaire démarre au mois de Tishri. C’est le nouvel an juif qui est connu pour Rosh HaShana. Certaines traditions rabbiniques disent que Rosh Hashana marque aussi la création du monde, et c’est aussi cela qui est fêté. L’année lunaire elle, débute en Nissan. C’est la sortie d’Egypte. La Pâque est le 14 Nissan. La Torah, dans le livre de l’Exode, demande à ce que les mois soient comptés à partir de ce mois. L’année fiscale commence en Eloul. Et enfin, l’année agricole, commence au milieu du mois de Shvat. Et donc vient naturellement la question : le deuxième mois, oui, mais duquel de ces quatre calendriers ? Une controverse rabbinique fameuse voit s’opposer deux rabbins, Eliezer et Yehoshoua, dans le traité Rosh Hashana, page 11b du Talmud de Babylone. Eliezer disait qu’il s’agissait de ‘Heshvan, et donc considérait qu’il fallait comprendre le calendrier solaire et Yehoshouah disait qu’il s’agissait du mois de Iyar, et donc considérait qui fallait comprendre le calendrier lunaire. Nous verrons la réponse lors du cours sur le chapitre 8, et c’est le Christ qui donne la réponse.

Les expressions « en ce jour » et « ce même jour » résonnent d’ailleurs dans toute l’Ecriture : « en ce jour » où Noé et les siens entrent dans l’arche, Israël entre en terre sainte. « En ce même jour » pour le début du déluge, est une expression solennelle utilisée pour la circoncision d’Abraham, la sortie d’Egypte et la mort de Moïse.

Nous y verrons plus clair à la sortie de l’arche. Je laisse donc ceci de côté pour l’instant.

Il faut s’imaginer le spectacle ahurissant de tous ces animaux qui convergent vers l’arche de Noé. Et il faut aussi s’imaginer les commentaires de ceux qui depuis un siècle voient cet homme bizarre construire son arche. On dira que le scepticisme était permis. Mais lorsque l’on voit tous les animaux dont Noé parlait depuis des années, justement venir dans son arche, il faut se dire que l’endurcissement au mal et à la rébellion des hommes de cette époque est fou. C’est vraiment ici aussi le mystère d’iniquité. Ceux qui savent, qui ont tout pour conclure, et qui pourtant refusent l’évidence.



La durée du déluge

17 Le déluge fut quarante jours sur la terre; les eaux grossirent et soulevèrent l'arche, et elle s'éleva au-dessus de la terre.
18 Les eaux crûrent et devinrent extrêmement grosses sur la terre, et l'arche flotta sur les eaux.
19 Les eaux, ayant grossi de plus en plus, couvrirent toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel tout entier.
20 Les eaux s'élevèrent de quinze coudées au-dessus des montagnes qu'elles recouvraient.


Lorsque le texte dit « le déluge fut quarante jours », il faut comprendre que c’est la première phase du déluge. D’abord il y a 40 jours de pluie, puis l’arche reste 150 jours dans un monde totalement inondé. Puis nous verrons au chapitre 8 qu’il y a une troisième phase de 150 jours de décrue et encore 40 jours pendant lesquels Noé attend. On verra au chapitre suivant si les 40 jours appartiennent aux 150 jours ou s’ils sont distincts.

Pour ceux qui ne l’auraient pas noté, nous revenons ici au début de la création. Souvenez-vous au premier jour lorsque la terre était intégralement recouverte d’eau et que l’Esprit planait sur la surface des eaux, avant que Dieu ne créé la lumière. Le déluge est une sorte de dé-création, ou une re-création. Et c’est aussi un formidable avertissement à nous tous aujourd’hui. Dieu nous dit qu’il est patient avec le péché, mais qu’après cette gracieuse période de temps laissée à la repentance, vient le jugement. Nous savons par les traditions apocalyptiques conservées par l’Eglise que viendra un jugement à la fin du monde. Ce jugement s’appelle le jugement dernier. Les gens qui refusent de croire dans le déluge, refusent d’accepter que vient un jugement contre les péchés et les pécheurs qui ne se repentent pas. A ces fous, Saint Jean Chrysostome déclare : « Quelles que soient les choses que nous disons de l’Écriture, vous direz, c’est dans le but de menacer. Mais en ce qui concerne les choses futures, cela pourrait en effet être dit, mais non en ce qui concerne les choses qui sont arrivées et qui ont eu une fin. Vous avez entendu parler du déluge. Et ces choses ont-elles également été dites par voie de menace ? Ne se sont-ils pas réellement produits ? Ces hommes aussi ont dit beaucoup de choses semblables, et pendant cent ans, tandis que l’arche était en train de construire, et que le bois était travaillé, et que le juste appelait à haute voix, il n’y avait personne qui crut. Mais parce qu’ils n’ont pas cru la menace en paroles, ils ont subi le châtiment en acte même. Et ce sera aussi notre sort, si nous n’y aurons pas cru. C’est pour cette raison qu’il compare sa venue aux jours de Noé, parce que, comme certains ont mécru à ce déluge, ils le feront aussi au déluge de l’enfer. Ces choses étaient-elles une menace ? N’étaient-ils pas un fait ? Alors, celui qui les a punis si soudainement, ne va-t-il pas encore plus le leur infliger maintenant ? Car les choses qui sont commises maintenant ne sont pas moindres que les offenses de ce temps-là. Comment ? – parce qu’alors, dit-il, « les fils de Dieu sont entrés chez les filles des hommes » (Gen. 6:4), et ces mélanges étaient la grande offense. Mais maintenant il n’y a aucune forme de méchanceté, qui n’est pas tentée. Croyez-vous donc que le déluge a eu lieu ? Ou cela vous semble-t-il une fable ? Et pourtant même les montagnes où reposait l’arche en témoignent ; Je parle de ceux d’Arménie. »

L'enseignement sur les survivants

21 Toute chair qui se meut sur la terre périt: oiseaux, animaux domestiques, bêtes sauvages, tout ce qui rampe sur la terre, ainsi que tous les hommes.
22 De tout ce qui existe sur la terre sèche, tout ce qui a souffle de vie dans les narines mourut.
23 Tout être qui se trouve sur la face du sol fut détruit, depuis l'homme jusqu'à l'animal domestique, jusqu'aux reptiles et jusqu'aux oiseaux du ciel; ils furent exterminés de la terre, et il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans l'arche.
24 Les eaux furent hautes sur la terre pendant cent cinquante jours.


On pourra se demander pourquoi donc les animaux terrestres devaient mourir et pas les animaux marins. Alcuin d’York explique que la terre était maudite et que ces animaux avaient mangé de cette terre-là, et que nous devons donc comprendre terre émergée. Nous avons ici la confirmation et la certitude que nul créature terrestre n’a pu survivre à ce cataclysme. Seul Noé et les autres personnes et animaux présents dans l’arche ont pu survivre. Il est donc normal de trouver chez Saint Cyprien de Carthage cette mention de l’arche dans une de ses lettres : « Comme l’arche de Noé n’était rien d’autre que le sacrement de l’Église du Christ, qui alors, lorsque tous périssaient à l’extérieur, gardait en sécurité ceux qui se trouvaient à l’intérieur de l’arche, nous sommes manifestement chargés de veiller à l’unité de l’Église. De même que l’Apôtre Pierre l’a dit, en disant : “Ainsi aussi le baptême vous rendra-t-il en sécurité ?” (1 Pierre 3:21) montrant que ceux qui n’étaient pas dans l’arche avec Noé non seulement n’ont pas été purgés et sauvés par l’eau, mais ont immédiatement péri dans ce déluge; ainsi maintenant aussi, quiconque n’est pas dans l’Église avec Christ périra dehors, à moins qu’il ne se convertisse par la pénitence à la lave unique et salvatrice de l’Église. » Les survivants de l’arche inaugure un grand classique biblique : le petit reste, le petit groupe dans la vérité qui arrive à survivre. La majorité des israélites sont restés en Egypte, dans la certitude de l’esclavage plutôt que de suivre Dieu dans le désert. Un petit groupe d’israélites a pu survivre et conserver la foi après l’exil et la déportation à Babylone. Un petit groupe d’israélites a su reconnaître en Jésus de Nazareth crucifié le messie de gloire promis à Israël. Un petit groupe de chrétiens orthodoxes aujourd’hui est fidèle à la foi inaltérée des apôtres et des pères. Et vous savez parfaitement que ces vrais chrétiens orthodoxes ne sont ni à Moscou, ni à Constantinople, ni à Belgrade, ni à Bucarest, ni à Antioche, ni à Alexandrie. On ne les trouve que dans les catacombes. Bienvenue dans les catacombes.