Réfutation d'Ahmed Deedat (débat Josh McDowell part1) : l'approche coranique de la Bible
l’approche coranique de la Bible.
Mr. Chairman, ladies and gentlemen. On the subject of crucifixion, the Muslim is told in no uncertain terms, in the Holy Qur'an, the last and final revelation of God, that they didn't kill Him, nor did they crucify Him. But it was made to appear to them so. And those who dispute therein, are full of doubts. They have no certain knowledge; they only follow conjecture, guesswork. For of a surety, they killed Him not.
Mr. Chairman, ladies and gentlemen. Could anyone have been more explicit, more dogmatic, more uncompromising, in stating a belief than this? The only one who was entitled to say such words is the all-knowing, omniscient Lord of the universe.
The Muslim believes this authoritative statement as the veritable Word of God. And as such, he asks no questions, and he demands no proof. He says, "There are the words of my Lord; I believe, and I affirm." But the Christian responds in the words of our honorable guest. In his book, Josh McDowell with Don Stewart in "Answers to tough Questions" on pages 116 and 117, states the Christian's attitude toward this uncompromising statement of the Muslim. He says, "A major problem with accepting Mohammed's account is that his testimony is 600 years after the event occurred, while the New Testament contains eyewitness, or first hand, testimony of the life and ministry of Jesus Christ."
In a nutshell, the Christian asks how can a man a thousand miles away from the scene of the happening of the crucifixion and 600 years in time away from the happening know what happened in Jerusalem? The Muslim responds that these are the words of God Almighty. And therefore, as such, God knew what had happened. The Christian naturally reasons that, had he accepted this book, the Qur'an, as the Word of God, there would have been no dispute between us. We would all have been Muslims!
We have eyewitness and earwitness accounts of these happenings which are stated for us in the Holy Bible, more especially in the gospels of Matthew, Mark, Luke and John. Now, the implication of this crucifixion is this: it is alleged that Jesus Christ was murdered by the Jews by means of crucifixion 2,000 years ago, And as such, the Jews are guilty of the murder of Jesus Christ. We Muslims are told that they are innocent because Christ was not killed, nor was He crucified, And as such, I am given the [mandate] by the Holy Qur'an to defend the Jews against the Christian charge. I'm going to defend the Jews this afternoon, not because they are my cousins, but simply because justice must he done. We have our points of difference with the Jews - that is a different question altogether. This afternoon, I will try my very best to do justice to my cousins, the Jews.
Now, in this argument, this debate, this dialogue, I am actually the defense counsel for the Jews, and Josh McDowell is the prosecuting counsel. And you, ladies and gentlemen, are the ladies and gentlemen of the jury. I want you to sit back, relax and at the end of this, give judgment to yourself, to your own conscience whether the Jews are guilty or not of the charge as alleged by the Christians.
traduction : discours de Deedat
Monsieur le président, mesdames et messieurs. Concernant le sujet de la crucifixion, le musulman est enseigné en des termes non équivoques, par le saint Coran, la révélation dernière et finale de Dieu, qu’ils ne l’ont pas tué, et qu’ils ne l’ont pas non plus crucifié. Mais on leur a fait croire.
Et ceux qui disputant à ce propos, sont emplis de doute. Ils n’ont pas de savoir sûr. Ils suivent uniquement des conjectures, et un travail déductif. Pour ce qui est de la certitude, ils ne l’ont pas tué.
Monsieur le président, Mesdames et messieurs. Quelqu’un a-t-il été plus explicite, plus dogmatique, plus dans la non-compromission, en affirmant un savoir comme celui-ci ? Le seul qui a la capacité d’affirmer de tels mots est le tout-sachant, l’omniscient Seigneur de l’univers.
Les musulmans croient que cette déclaration d’autorité est celle de la parole véritable de Dieu. Et ainsi, il ne pose aucune question, et ne demande aucune preuve. Il dit : « ce sont les mots de mon Seigneur ; je crois et je l’affirme ». Mais le chrétien répond ainsi que les mots de notre honorable hôte. Dans les pages 116 et 117 de son livre « Réponses à des questions compliquées », Don Stewart répond avec Josh Mc Dowell, et donne la réponse chrétienne à l’intraitable déclaration du musulman. Il dit « le problème majeur avec le fait d’accepter la version de Mohamed est qu’elle est un témoignage qui arrive 600 ans après que l’événement se soit produit, tandis que le NT contient des témoins visuels, ou de première main, témoignage de la vie et du ministère de Jésus-Christ »
En résumé, le chrétien demande comment un homme, éloigné de la scène par des milliers de kilomètres et par six cent ans dans le temps, sait qui se déroula à Jérusalem ? Les musulmans répondent que ce sont les mots de Dieu tout puissant. Et bien sûr, en tant que tel, Dieu savait ce qu’il s’était passé. Le chrétien pense naturellement que s’il avait accepté ce livre, le coran, comme la parole de Dieu, il n’y aurait pas eu de dispute entre nous. Nous aurions tous été musulmans !
Nous avons les témoignes de ceux qui ont vus et entendus ces événements qui sont rapportés pour nous dans la Sainte Bible, plus spécifiquement dans les Evangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Maintenant, l’implication de la crucifixion est ceci : il est admis que Jésus-Christ a été assassiné par les Juifs au moyen de la crucifixion, il y a 2000 ans. Et donc, les Juifs sont coupables du meurtre de Jésus-Christ. A nous musulmans, il est dit qu’ils sont innocents car il n’a pas été tué, et n’a pas été crucifié. En conséquence, il m’est donné, par le coran, de défendre les Juifs contre l’accusation chrétienne. Je ne vais pas les défendre cet après-midi parce qu’ils sont mes cousins, mais simplement parce que justice doit être faite. Nous avons nos points de divergence avec les Juifs – mais cela est une autre question. Cet après-midi, je vais faire de mon mieux pour rendre justice à mes cousins, les Juifs.
Maintenant, dans cette dispute, ce débat, ce dialogue, je suis l’avocat de la défense pour les Juifs et Josh McDowell est le procureur. Et vous, mesdames et messieurs, êtes les femmes et hommes du jury. Je veux que vous vous asseyez, vous relaxiez, et à la fin de ceci, vous fassiez votre propre opinion, en conscience pour savoir si les Juifs sont ou non coupables de l’accusation portée par les chrétiens.
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Commentaire/Analyse
Comme je l’expliquais en introduction de cette série de post, le problème de l’affirmation musulmane est qu’elle est adossée à un raisonnement circulaire. Les musulmans donnent foi au contenu du coran parce qu’ils estiment qu’il s’agit de la parole de Dieu. Et donc tout ce qui y est dit devient bien évidemment pour eux, la vérité intangible. Nous autres chrétiens n’allons pas remettre ce mécanisme en doute, car le mécanisme est bon, sauf que ce n’est pas le bon livre. Et le raisonnement pour le chrétien est finalement tout aussi circulaire, si l’on s’en tient à la logique pure. Pour un athée, le chrétien et le musulman, sont tous les deux atteints de la même pathologie étrange et dangereuse : ils ont choisi un livre et suivent aveuglément ce qui s’y dit. Pourtant, je voudrais exprimer une première différence absolument fondamentale. A part les tous premiers textes de l’AT qui ont un statut particulier, aucun livre biblique n’est vu comme la dictée céleste à un scribe terrestre. Il s’agit d’inspiration. Le texte est considéré inspiré, mais sa source est humaine. Il a un auteur humain, qui a pesé ses mots, et qui a probablement travaillé son texte jusqu’à arriver à une forme qui lui semble acceptable. Et comme tout auteur, il a un passé, un imaginaire, un vocabulaire, un contexte, un objectif, des préférences, etc. Tout ceci est terriblement humain. Un texte biblique est vu comme une synergie divino-humaine dans l’écriture. Mais, et c’est là une spécificité orthodoxe, le texte n’a pas une autorité absolue dans le sens que l’autorité absolue est l’Eglise. L’Eglise est la productrice de tout le contenu néo-testamentaire et elle reçoit les textes de l’alliance mosaïque. Ainsi, le texte a une autorité qui découle de celle de l’Eglise. Jésus n’a pas fondé de maison d’édition, n’a rien écrit lui-même, mais est venu fonder une Eglise. La dynamique n’a donc rien à voir avec celle du coran pour les musulmans. Pour un chrétien orthodoxe, le texte a une autorité immense, mais qui découle de celle de l’Eglise, qui la détient entièrement. Le chrétien ne se choisit pas un texte : il inscrit sa vie dans celle proposée par l’Eglise, et c’est l’Eglise qui met en avant le texte. On passe d’abord par l’Eglise.
L’approche de Deedat est donc fausse, dès le départ. Elle est compréhensible, puisqu’il est musulman. Il imagine que les chrétiens fonctionnent comme les musulmans. Mais nous ne recevons pas un texte divin qui donne des vérités éternelles. C’est d’autant plus compréhensible, que dans son parcours apologétique, Deedat a rencontré surtout des protestants, qui ont cette approche quasi-musulmane de la Bible. Toute l’autorité est donnée au texte chez les protestants. On voit donc qu’islam comme protestantisme, reposent sur des réflexes mentaux très humains, et ont une parenté qui apparaîtra comme évidente à un juif ou à un chrétien orthodoxe. Mais l’approche de Deedat est fausse. Nous ne fondons pas notre foi dans la mort et la résurrection de Jésus à cause des textes. Nous la fondons de par l’enseignement de l’Eglise. Il n’y a pas que le texte. Il y a la liturgie. Et dans la question de l’engendrement mutuel, il est évident que la liturgie précède le texte biblique, et qu’il y a ensuite une interpénétration et une influence mutuelle. La liturgie emprunte à la Bible, et la Bible reprend des hymnes liturgiques. Avant que les Evangiles ne soient composés, et que les premières épitres ne soient rédigées, le Christianisme attendait-il un travail d’édition pour réaliser sa prédication et sa prière ? bien évidemment que non. Les premiers disciples du Christ ont parlé. Ils ont prêchés. Ils ont convaincus parfois, Dieu merci. Mais ils le faisaient sans la Bible que Deedat amène comme un argument. L’Eglise, dans l’absolu, n’a pas besoin de la Bible pour prêcher le kérygme : Jésus mort et ressuscité.
L’argument chrétien rapporté par Deedat n’est donc pas le meilleur, mais il a aussi son poids : comment un homme (nous parlons ici de Mahomet) éloigné des lieux par le temps et l’espace de façon aussi importante peut-il avoir quelque chose de plus précis à dire que les disciples ? Mais cet argument recèle en lui-même quelque chose d’une puissance inouïe. Puisque le coran se veut être la parole divine, alors elle se doit d’être l’absolue vérité. Donc si le coran ne dit pas la vérité sur quelque chose, alors il n’est pas la parole divine, et tout l’islam s’effondre comme un château de cartes. L’affirmation très fragilisante pour l’islam est la suivante : Jésus n’a pas été crucifié, il n’a pas été tué. Si jamais Jésus a bel et bien été crucifié, ce qui revient à un événement historique, et non pas une appréciation théologique qui relève de la foi, alors l’islam n’a plus de raison d’être. Tout musulman sérieux devrait produire ce raisonnement.
Dernier point à aborder : Deedat avocat des Juifs. Deedat en affirmant que les chrétiens affirment que les juifs ont tué Jésus réalise un raccourci, que malheureusement,
beaucoup de chrétiens réalisent eux-mêmes. Les chrétiens n’affirment pas que les juifs ont tué Jésus. Des chrétiens l’affirment. D’autres chrétiens d’ailleurs, dans la lignée de
l’AJCF et de la bienpensance bon marché affirment que seuls les romains ont tué Jésus. J’invite à relire mon post
sur ce souci lié au dialogue
judéo-chrétien. La position véritable est la suivante : des juifs ont tué Jésus. Pas les juifs. Des juifs. Pas tous. Juste quelques uns. Avec le concours
des romains. Mais ce n’est pas un acte 100% romain. Il y a eu une volonté de quelques individus à l’intérieur du peuple juif de tuer Jésus. Ceci n’est pas forcément une vérité
historique, mais c’est une vérité évangélique. Qui le dit ? Celui dont l’autorité est divine, le Christ :
“οτι ιδου αναβαινομεν εις ιεροσολυμα και ο υιος του ανθρωπου παραδοθησεται τοις αρχιερευσιν και τοις γραμματευσιν και κατακρινουσιν αυτον θανατω και παραδωσουσιν αυτον τοις εθνεσιν και εμπαιξουσιν αυτω και εμπτυσουσιν αυτω και μαστιγωσουσιν αυτον και αποκτενουσιν και μετα τρεις ημερας αναστησεται”
(Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens,
qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le battront de verges, et le feront mourir; et, trois jours après, il ressuscitera. Mc 8:33-34).
Les juifs n’ont donc pas besoin de la défense plus que bancale de Deedat, et les chrétiens n’ont pas à se défendre de cette accusation infâme.
vidéo du débat Deedat vs McDowell