ésotérisme chrétien : préambule

3 -Préalable historique

L’hindouisme et le bouddhisme au temps de Jésus

Quels étaient les divers courants de l’hindouisme ou brahmanisme, et du bouddhisme au siècle où vivait Jésus ? qu’étaient exactement le vishnouisme, le krishnaïsme, y avait-il d’autres courants que nous ignorons ? quel genre de yoga les gymnosophistes pratiquaient-ils ? il est difficile de répondre précisément à ces questions.

Cependant, René Girault, spécialiste incontesté des grandes religions et du dialogue inter-religieux, nous donne une idée suffisamment précise de ce que fut l’évolution de l’hindouismes au fil des siècles (René Giraud, les religions orientales, encyclopédie des phénomènes spirituels, plon).

Au VIIIème siècle avant J-C se produit une sorte de révolution religieuse. Jusqu’alors, la valeur suprême était l’ordre cosmique que l’on entretenait par le sacrifice. Désormais c’est le soi intérieur que l’on atteint par le culte mental du renoncement. En même s’institutionnalise l’organisation des quatre castes : les brahmanes, les guerriers, les commerçants et les travailleurs manuels. Jusqu’au VIIème siècle avant J-C, l’hindouisme est essentiellement polythéiste et la liturgie est sacrificielle.

L’hindouisme jusqu’à la naissance de Jésus, connaîtra des évolutions dont les conséquences religieuses seront immenses. La naissance du bouddhisme survient à cette époque.

Une nouvelle conception religieuse de l’hindouisme prend forme : la bhakti (dévotion). Cette voie va connaître un formidable essor.

C’est dans ce courant que va naître la trimurti (trinité) hindoue, avec Brahma (par qui tout naît), Shiva (qui détruit, y compris le mal et l’ignorance) et Vishnou (par qui tout se conserve).

René Girault signale que pour l’hindou cultivé ces formes imagées ne sont que l’appréhension visible d’un mystère inconnaissable. Pour les mentalités populaires, elles correspondent à de véritables personnes divines.

Vishnou, nous le verrons plus longuement au cours du chapitre 2, a fait un certain nombre de descentes (avatars) sur la terre, sous des formes diverses. Les incarnations les plus connues de Vishnou sont Rama et Krishna.

Cette nouvelle forme de dévotion engendrera une forme de littérature dont la Baghavad Gita sera l’œuvre la plus célèbre.

C’est dans cette ligne que l’hindouisme parvient peu à peu à un véritable monothéisme, dont la foi s’adresse à un Dieu à la fois transcendant et immanent (René Girault).

Brahman est l’esprit universel de qui tout procède et à qui tout retourne.

Lorsque Jésus est né, l’hindouisme est devenu monothéiste. Différents courants, parmi lesquels le krishnaïsme coexistent et s’influencent les uns les autres. Plusieurs systèmes ou écoles de yoga mènent à la libération, à la fusion totale.

Le mot yoga signifie l’union, ou la pure essence. Il s’agit d’une réalité éternelle et universelle.

La plupart des concepts ou enseignements de l’hindouisme existaient déjà tels qu’aujourd’hui, au temps de Jésus.

Brahman désigne la réalité suprême, l’Être absolu dont on parle sans jamais pouvoir l’exprimer.

Pour les Juifs, on ne peut non plus ni exprimer ni prononcer le Nom de Dieu, et Yahweh n’est-il pas l’Être absolu puisqu’il s’est présenté à Moïse : « EYE ASHER EYE », « je suis celui qui suis ».

Brahman, à l’origine désignait une énergie sacrée dont les brahmanes étaient détenteurs et qui permettait à ceux-ci d’accomplir toutes sortes de miracles.

Jésus rayonnait de cette énergie : « Jésus eut aussitôt conscience de la puissance miraculeuse qui venait de sortir de lui » (Marc 5 :30) « Toute la foule cherchait à le toucher car une vertu sortait de lui qui les guérissait tous » (Lc 6 :19).

Brahman c’est aussi pour l’hindouisme, le substrat éternel et merveilleux de l’univers, dont procède le dharma éternel.

Dharma : ce mot désigne l’ordre du monde auquel tout doit se conformer. C’est le logos des grecs. Les philosophes platoniciens et stoïciens avaient utilisé le terme logos pour exprimer l’activité organisatrice de la divinité. L’évangéliste Jean, de culture grecque, commence d’ailleurs son évangile par « dès le sein du principe, il y a le logos » (Jean 1 :1), ce que les catéchistes latins ont traduit « au commencement était le verbe ».

L’une des conséquences du Dharma est la notion de karma. Chaque action physique ou psychique accomplie par un individu produira des conséquences bonnes ou mauvaises selon la nature de l’acte accompli.

Nous verrons que dans l’enseignement de Jésus cette notion de karma est omniprésente.

La non-violence, la compassion, le refus du prosélytisme, la quête de la connaissance de l’Un, l’abandon de l’illusion de l’égo, le désir d’aider les autres dans leur propre religion, toutes ces notions existent déjà dans l’hindouisme et le bouddhisme, au moins deux siècles avant la naissance de Jésus.

S’agissant du rejet du prosélytisme, nous verrons que ce prônait l’empereur Ashoka au troisième siècle avant Jésus-Christ, est absolument comparable à ce que déclare, de nos jours, Sa Sainteté le Dalaï-Lama.

L’hindouisme et le bouddhisme ont toujours accepté d’enseigner leurs préceptes aux autres religions, sans pour autant vouloir convertir les fidèles.

Jésus de même dit « n’allez pas croire que je sois venu abroger la Loi ou les Prophètes. Je ne suis pas venu les abroger mais les parfaire ». (Mt 5 :17)


Commentaire/Analyse

Par où commencer dans ce fatras de sottises. Que répondre à un « Jean l’évangéliste de culture grecque » ? Que dire du « refus du prosélytisme » ? Essayons de défaire les choses dans l’ordre où elles nous sont assénées.

Tout d’abord notre comique maçon continue à étudier bouddhisme et hindouisme pour sa thèse délirante : le christianisme authentique dirait la même chose que le cœur de ces spiritualités d’extrême orient. Donc il les regarde. Je ne suis pas un spécialiste de ces religions, mais s’il les regarde avec autant de talent que pour le christianisme, cela fait un peu peur.

Le choix de René Girault est intéressant. Il nous est présenté comme quelqu’un d’incontournable. Pourtant, une recherche google nous apprend rapidement que c’est un illustre inconnu. Un homonyme, historien spécialiste de l’histoire soviétique lui a même volé la possibilité d’une notice wikipedia. Les gens qui font autorité dans les religions orientales sont nombreux dans le domaine francophone, mais il n’en fait pas partie. Et nous voyons ici que notre maçon ne cherche pas la vérité, mais a simplement sélectionné quelqu’un qui appuie sa thèse. C’est un procédé qui montre bien la validité et la pertinence de son travail…

Prenons bien la mesure du caractère méprisant de cette assertion : « René Girault signale que pour l’hindou cultivé ces formes imagées ne sont que l’appréhension visible d’un mystère inconnaissable. Pour les mentalités populaires, elles correspondent à de véritables personnes divines. ». On retrouve bien là tout le côté « moi je sais » du franc maçon, confis dans sa propre gnose. On comprend pourquoi notre comique maçon a sélectionné ce nobody de l’orientalisme : il y a une élite éduquée qui sait, et un peuple grossier et stupide qui suit des images simplistes.

Et donc derrière un polythéisme se cacherait un monothéisme plus subtile. La Trinité en question se composerait donc de Brahman, Vishnou et Dharma. Et notre maçon croit discerner dans la capacité de Jésus à guérir miraculeusement les malades, une sorte d’équivalent de ce que décrit la religion hindouiste.

Je ne connais pas assez l’hindouisme pour savoir si c’est l’équivalent du logos des grecs. Le problème du logos des grecs est que même chez les grecs le logos veut dire des choses bien différentes. Et c’est là toute la superficialité de ce travail maçonnique. Si déjà le logos des grecs est un mot polysémique, comment le Dharma bouddhique peut-il signifier la même chose ? Le logos d’Héraclite et le logos de Platon ne sont pas le même. Tous ceux qui auront étudié un tant soit peu la philosophie savent cela. D’ailleurs on voit que l’auteur confond le logos héraclitéen et le logos platonicien, ce qui ne nous surprendra pas. C’est donc à l’acmé de ce raisonnement vaseux que nous est assené l’inoubliable : « évangéliste Jean de culture grecque ». Que répondre à autant d’aveuglement ? Partons du principe empathique avec l’auteur que Jean connaissait assez le grec pour avoir traduit lui-même son évangile en grec ou même l’avoir écrit directement en grec. Pour Jean, la langue maternelle, la langue de tous les jours, c’est l’araméen. Sa culture est là. Ensuite il connaît le grec comme beaucoup d’entre nous connaissons l’anglais. Le fait que je puisse suivre un film en anglais, sans l’aide des sous-titres, fait-il de moi quelqu’un de culture anglo-saxonne ? Mon Dieu ! devoir expliquer ce genre de truisme est finalement effarant. Ceci est l’énième preuve : l’auteur ne comprenant rien au judaïsme, déjudaïse tout et Jean fait partie de ce processus.

Ensuite, il voit du Karma partout dans les évangiles. Le christianisme est la religion la moins karmique qui soit. C’est également effrayant de voir ce degré d’incompréhension. Le karma est un mécanisme de justice immanente. La miséricorde divine est justement ce qui va à l’encontre du karma.

On nous dit ensuite que « le refus du prosélytisme » et « le désir d’aider les autres dans leur propre religion » sont des vertus de l’hindouisme. Je ne sais pas si c’est vrai. Mais voyons ce que cela donne avec le christianisme.

Jésus demande de faire des disciples à la fin de l’évangile de Matthieu. Lorsque l’on comprend la dynamique liée à la lutte contre l’idolâtrie, Jésus, incarnation de Dieu, veut que tous les hommes abandonnent toutes les autres religions pour ne faire partie que de l’Eglise qu’il a fondé. Comme refus du prosélytisme, on a fait mieux. Ce qui répond d’ailleurs également au respect qui serait dû aux autres religions. On retrouve bien là le fatras moderniste issu de Vatican 2 qui n’en finit pas de ronger le monde romain (ce René Girault semble être prêtre catholique romain et impliqué dans le dialogue avec les hérétiques).

Un dernier mot sur le Dalaï-Lama : quelle importance a ce que peut dire et faire quelqu’un ayant des comportements crypto-pédophiles ?

Bref. Voilà pour cette pensée maçonnique. Je ne sais pas si je continuerais les billets sur ce point. Tant de bêtise ma fatigue. La franc-maçonnerie est vraiment une école de la bêtise. Avoir considéré un crétin pareil comme un maître la discrédite entièrement.