MISHNA 2.4

le Shema et la prière.

original hébreu

האומנין קורין בראש האילן או בראש הנדבך, מה שאינן רשאין לעשות כן בתפילה

traduction très littérale

les ouvriers récitent dans tête le arbre ou dans tête le niveau, quoi que ce ne sont pas sont autorisés à faire ainsi dans prière.

traduction fluide

Les ouvriers (peuvent) réciter (le Shema) au sommet d’un arbre ou d’un mur, mais il n’est pas permis de faire cela pour la prière.


Commentaire/Analyse



Les documents d’explications rabbiniques étendent ainsi la mishna pour la contextualiser : les ouvriers qui sont en train de travailler ont le droit de réciter le Shema, même s’ils sont au sommet d’un arbre ou d’une partie d’une construction, mais ils ne peuvent pas faire ceci pour la prière.

Première observation : le Shema est une prière. Pourtant la mishna semble réaliser une différence entre prière et Shema. L’explication la plus probable, est que cette mishna réalise une distinction entre la prière demandée par Dieu, et toutes les autres prières qui peuvent entourer le Shema lors de l’office. La distinction, pour la résumer le plus profondément est : prière demandée par Dieu vs prière organisée par les humains.

Seconde observation : Cette mishna répond à toutes les interrogations du type : « et si je suis en train de travailler, ou dans une situation où il est difficile de se concentrer ? ». La réponse est que cela ne change rien, et que l’obligation demeure : le Shema doit être dit. On pourrait alors tout aussi dire : et bien qu’ils descendent pour faire le Shema. Cette mishna pourrait donc être aussi une sorte de compromis pour les travailleurs : vous n’êtes pas obligé de descendre pour vous acquitter de cette obligation. Si quelqu’un présent tout en haut d’un arbre en train de cueillir des fruits doit descendre pour faire le Shema avant de remonter et de reprendre son travail, on sait ce qu’il va se passer : il ne descendra pas et ne remplira pas le commandement.

Troisième observation : tout ceci est très bien pour l’ouvrier et pour Dieu, mais qui dit ouvrier dit employeur, et en ce cas on doit donc comprendre que l’employeur paie un ouvrier non pas pour accomplir sa tâche mais aussi pour faire une prière. Le temps n’est pas très long, mais on se souvient bibliquement que les souverains qui s’étaient aventurés à nier les commandements de prières demandées par Dieu l’avaient amèrement regretté (je fais ici allusion à Pharaon, qui avait reçu la demande initiale d’une prière de trois jours au désert). Cette mishna implique donc que l’activité économique doit se subordonner et s’adapter dans les meilleures dispositions à la volonté divine. Ceci ne peut que réjouir toute personne pieuse.