Sainte Clotilde - sa vie et son impact

Evoquer sainte Clotilde, c’est immanquablement évoquer l’histoire de France, et l’histoire de comment la France devint chrétienne. Cette affirmation même demande d’ailleurs à être précisée. La France est indissociable de la chrétienté. Ce que nous appelons la France, qui a connu 13 siècles de monarchie royale, est par essence chrétienne. Cette France qui sort aujourd’hui progressivement de son identité chrétienne, à coup de révolution et de laïcité, quitte peu à peu cette identité chrétienne française et devient autre chose. Nous qui assistons à cette lente et pénible agonie, espérons bien évidemment sa renaissance. Un chrétien espère toujours la résurrection. Mais rien ne nous empêche de nous tourner vers la naissance de la France. Nous sommes au cinquième siècle. La période historique précédente de notre territoire est appelée Gaule ou Gaule romaine ou période gallo-romaine par les historiens. Et si les gaulois étaient polythéistes et idolâtres avant que les apôtres et leurs successeurs ne remplissent leur mission, au cinquième siècle la Gaule était globalement chrétienne. Le christianisme d’avant Clotilde, lors de cette période gauloise, avait les noms prestigieux suivants : Denis de Paris, Irénée de Lyon, Hilaire de Poitiers, Martin de Tours, Honorat et Vincent de Lérins, Germain d’Auxerre, Geneviève de Paris. On pourra donc se dire avec une telle vitalité, avec une telle sainteté, avec une telle pureté d’orthodoxie, en quoi devons nous à Clotilde d’être chrétiens ?

Souvent, on présente 476 comme la chute de l’empire romain. En fait, il faudrait dire, et peut-être nous orthodoxes, si attachés à la théologie de la partie orientale de l’empire, sommes nous plus soucieux sur ce point : en 476 s’écroule la partie occidentale de l’empire romain. La partie orientale, l’empire byzantin, durera pratiquement mille an de plus, jusqu’à la chute de Byzance en 1453. Mais pour les gens qui habitent en Gaule, l’empire romain d’occident n’est plus. Le vecteur politique, social, sociétal du christianisme n’est plus. Les tribus germaniques déferlent sur la Gaule. Elles sont diverses, parfois alliées historiques de Rome, parfois hostiles, parfois en guerre entre elles. Les tribus les plus importantes de cette époque sont les suivantes : Alamans, Burgondes, Francs, Goths, Wisigoths, Ostrogoths. Ces tribus sont parfois chrétiennes, mais parfois ariennes ou carrément païennes. Le danger donc, une fois Rome tombée et ne pouvant plus assurer la stabilité du christianisme, est que la Gaule tombe dans l’arianisme ou dans le paganisme des germains. Il est intéressant de voir que si Rome, du point de vue politique s’écroule en 476, Clotilde nait en 475. Il ne sera pas exagéré de voir dans cette naissance, une réponse de Dieu, une volonté de Dieu, quant au destin de la Gaule, qui va devenir la France.



Dans l’histoire de Sainte Clotilde la première tribu à citer est celle des Burgondes. Ils sont venus de Germanie et ont conquis le Rhône, la Saône et une grande partie des alpes. Leurs villes principales sont Genève, Lyon et Chalon sur Saône. Les Burgondes étaient à l’origine orthodoxes, mais l’arianisme gagnait du terrain. Le roi Burgonde, Gondioc était mort en 463. Il laisse quatre héritiers : Gondebeaud, Chilpéric, Godégisile et Gondemar. Chilpéric prend le trône et s’établit à Lyon. Chilpéric était orthodoxe et Gondebeaud était arien. La présence de l’arianisme aura de quoi surprendre. Nous sommes plus d’un siècle après le concile de Nicée de 325 qui avait réglé le problème de l’arianisme. Mais il ne faut pas croire que lorsque l’Eglise exprime conciliairement la vérité de la doctrine, l’hérésie se tait de façon immédiate !! la présence de l’arianisme en Gaule, 130 ans plus tard en est une preuve éclatante. Ce Chilpéric avait deux garçons et deux filles : la plus jeune était notre Sainte Clotilde. Une lutte de pouvoir éclate en 477 entre Chilpéric et Gondebeaud. Ce dernier parvient à renverser son frère : il le fait décapiter et noie sa femme en la jetant dans la rivière avec une lourde pierre autour du cou. Chrone, la sœur de Clotilde est placée dans un couvent où elle devient religieuse. Clotilde est cloitrée dans un château appartenant à son oncle Gondebeaud, le meurtrier de ses parents. Il ne fait nul doute que si elle avait été un garçon, elle eut été tuée comme ses deux frères.

Outre l’abominable meurtre de ses parents et de ses frères, la séparation d’avec sa sœur, la solitude, Clotilde voit sa foi mise à l’épreuve : elle est orthodoxe mais élevée et détenue par des ariens. Il convient de dire que Gondebeaud la traite bien. Elle grandit en préservant sa foi et manifeste sa piété et sa douceur en faisant beaucoup pour les pauvres. Sa réputation se répand ainsi petit à petit en Gaule.

Il convient maintenant de parler d’une deuxième tribu : les francs. Séparés en plusieurs groupes ou tribus, ils ont à leur tête un jeune guerrier. Son nom exact, non francisé est Hlodowig. Le nom donnera par évolution Ludovic. On le francisa en Clovis, ce qui donnera plus tard Louis. Nous utiliserons Clovis pour la suite de l’exposé, puisque c’est ainsi que nous le connaissons principalement. Jeune chef impétueux, il a pris le pouvoir à 15 ans en succédant à son père. Il prend possession du nord de la France en conquérant un résidu de l’empire romain, un territoire détenu par un certain Syagrius. Il le défait à Soissons, ce qui donnera lieu au célèbre événement du vase de Soissons. Clovis est païen mais comprend rapidement que le peuple conquis est profondément chrétien. Il ne se montre donc pas ennemi des croyances chrétiennes, malgré quelques pillages d’églises au départ.



Les récits divergent pour savoir si des ambassadeurs de Clovis chez les Burgondes virent Clotilde par hasard, ou s’ils vinrent à la demande de Clovis qui pensait à se marier afin d’assurer une dynastie. Il est intéressant de noter que sur le strict plan politique, épouser Clotilde n’est d’aucun intérêt pour Clovis. Qu’elle soit la fille de Chilpéric ne lui apporte rien sur le territoire Burgonde. Elle n’a aucune fortune personnelle et vit en semi-captivité. Il y a là quelque chose de tout à fait curieux, et les habitués pourront reconnaître un clin d’œil divin assez classique. Le plus probable est que les conseils de Saint Rémi à Clovis furent pour beaucoup dans ce choix tout à fait providentiel. Les circonstances de la rencontre avec les ambassadeurs francs sont tout à fait romanesques. Les ambassadeurs francs demandèrent plusieurs fois à voir Clotilde, sans succès. Aurélien, un noble gallo-romain au service de Clovis, dut recourir au stratagème suivant : il se déguisa en mendiant et rencontra Clotilde à la sortie de la messe à Genève, où elle priait et distribuait l’aumône. Aurélien était porteur de l’anneau royal de Clovis. Clotilde savait qu’il lui était interdit d’épouser un païen. Mais elle accepta néanmoins. Pourquoi ? Parce que les saints ont cette préscience : ils savent quand déroger à la règle ou à la tradition parce que cela sert un bien plus grand : la providence divine. Acceptant la proposition, Clotilde remit donc son anneau personnel à Aurélien qui retourna auprès de Clovis. Celui-ci n’attendit pas et demanda à Gondebeaud la main de Clotilde. D’otage, Clotilde était devenue officiellement fiancée à Clovis, le chef de la province gauloise la plus puissante. Gondebeaud, comprit qu’il ne pouvait pas faire de Clovis son ennemi et accepta. Dans un épisode qui n’est pas sans rappeler la sortie d’Egypte, alors que Clotilde gagnait le pays sous domination de Clovis, Gondebeaud se ravise et comprend qu’il est en train de donner du pouvoir à quelqu’un qui pourrait se venger de lui : et si Clotilde influençait Clovis pour venger la mort de sa famille ? Il fait poursuivre Clotilde pendant qu’elle est encore dans ses terres. Mise au courant de ce revirement de Gondebeaud, elle parvient à prévenir Clovis qui l’attend aux alentours de Troyes. La réaction de Clovis vous donnera une idée du tempérament de celui que Clotilde allait épouser : il demanda à ses troupes de brûler le pays burgonde sur un rayon de deux lieues. Arrivant finalement sauve devant son futur époux, elle s’agenouille et déclare : « Je vous rends grâce Seigneur tout puissant, de ce que j’ai vu un commencement de vengeance s’exercer contre le meurtrier de mon père, de ma mère et de mes frères ». Nous sommes en 493. Clovis et Clotilde se marient à Soissons. Clotilde n’aura alors de cesse de convertir son mari, ce rude guerrier païen au christianisme orthodoxe. Grégoire de Tours nous donne un aperçu des discours passionnés qu’elle faisait à son mari : « Les dieux que vous adorez ne sont rien ; ils ne peuvent être utiles ni à eux-mêmes ni aux autres, puisqu’ils sont faits de pierre, de bois, de métal ; il vaut bien mieux adorer celui qui a fait le soleil, la terre, la mer, et tout ce qui existe ». Mais Clovis reste sourd. Un premier enfant nait. C’est un garçon. Il reçoit le nom d’Ingomer et Clotilde obtient de Clovis qu’il soit baptisé. Dieu va alors faire quelque chose de tout à fait inattendu : l’enfant va mourir dans la semaine de son baptême. Clovis déclara : « si l’enfant avait été consacré au nom de mes dieux, aujourd’hui il vivrait encore. Mais comme il a été baptisé au nom de votre Dieu, il devait infailliblement mourir ». Clotilde eut cette réponse incroyable, qui montrait le niveau de sa foi : « je rends grâce au Seigneur tout-puissant, créateur de toutes choses, de ce qu’il ne m’a pas jugée tout à fait indigne de voir le fruit de mon sein admis dans son Royaume. Cette perte n’a point affecté mon âme de douleur, parce que je sais que les enfants que Dieu retire du monde pendant qu’ils sont encore dans les vêtements blancs, doivent jouir de sa présence ». Clotilde est de la trempe des plus grands géants de la foi, tel Job qui s’écria après avoir tout perdu : « Dieu a donné, Dieu a repris. Béni soit le nom du Seigneur ». En 495 le couple a un deuxième enfant, encore un fils. Et après le baptême que Clotilde a su imposer à son mari, voici que le petit Clodomir tombe malade lui aussi. Clovis croit alors qu’il va mourir, comme son frère. Mais cette fois le Seigneur écoute les prières de Sainte Clotilde et Clodomir vit. Clotilde poursuit inlassablement son époux pour le pousser vers la vraie foi, sans succès.

Tous ceux qui essaient de présenter le vrai Dieu à leur proche, à leur famille, savent que parfois nous parlons à des murs. C’est Dieu qui fait cela pour que nous ne pensions pas avec orgueil que nous avons gagné une âme à la vraie foi. Dieu avait choisi de gagner Clovis selon ce qui faisait son univers : la guerre, le combat, les champ de bataille. Nous sommes en 496. Une horde d’Alamans, une redoutable peuplade germanique se déverse sur les territoires orientaux sous la domination de Clovis. Il se rend à leur rencontre et les affronte à Tolbiac, nom francisé d’une ville, Zülpich, aujourd’hui située en Allemagne près de Cologne. La bataille tourne en défaveur de Clovis. La défaite s’approche inexorablement. Aurélien, celui qui avait ramené Clotilde, exhorte Clovis à invoquer Jésus Christ pour inverser le cours de la bataille. Grégoire de Tours nous rapporte ainsi la prière de Clovis : « Ô Jésus-Christ, que Clotilde m’a dit être le Fils du Dieu Vivant, toi qui donnes du secours à ceux qui sont en danger, et accordes la victoire à ceux qui espèrent en toi, je t’appelle à mon aide : si tu me rends victorieux de mes ennemis, et si tu me fais sentir cette puissance que dit avoir éprouvée le peuple qui t’adore, je croirai en toi, et me ferai baptiser en ton nom. J’ai invoqué mes dieux, ils ne viennent pas me secourir; ils ne sont doués d’aucune puissance, eux qui ne viennent pas au secours de ceux qui les servent. C’est toi que j’invoque maintenant, je désire croire en toi ; pourvu que je sois arraché à mes ennemis ». A ce moment un guerrier franc lance une hache sur le chef Alaman et le tue, ce qui désorganise totalement les Alamans. Cette hache sera appelée logiquement « francisque » et Clovis sort vainqueur de cette bataille.



C’est Saint Rémi qui va baptiser Clovis à Reims, dans une église dédiée à Saint Martin, le soir de Noël 498 ou 499. Clovis va entrainer à sa suite ses guerriers qui deviennent chrétiens. 3000 sont baptisés le même jour que lui. Il y a une union mystique subtile entre le roi et son peuple. Lorsque Clovis entre dans les eaux du baptême, c’est son peuple qui y entre, d’une certaine façon. Ce baptême est pour tout historien sérieux, l’acte fondateur de la France. En effet, l’envahisseur franc rejoint la religion gallo-romaine déjà bien implantée et permettra à la France de connaître cinq siècles de christianisme orthodoxe, et une solide identité chrétienne. Clotilde lui inspire de détruire tous les temples païens et Clovis s’exécute. Il abat tous les lieux idolâtres et fait partout élever des églises. Il meurt en 511. Clotilde réagit en déclarant : « Seigneur, vous me l’aviez donné païen. Par votre miséricorde je vous le rends chrétien. Que votre volonté soit faite. ». Elle choisit de vivre auprès du tombeau de Saint Martin. Grégoire de Tours écrit : « là, on vit la fille d’un roi, la nièce d’un roi, la femme d’un roi, la mère de plusieurs rois, passer les nuits en oraison, servir les pauvres, consoler les affligés, assister les nécessiteux de ses biens, protéger les veuves et les orphelins. ». La fille de Clotilde, nommée elle-même Clotilde, épouse un souverain Wisigoth, Amalaric. Malheureusement, celui-ci était arien et il la maltraite pour lui faire abjurer la foi orthodoxe. Les fils de Sainte Clotilde lui déclarèrent la guerre et le tuèrent, mais la princesse mourut lorsqu’elle était en route pour rejoindre Sainte Clotilde.

Notre Sainte demandera également à ses fils de conduire la guerre contre les Burgondes afin de venger la mort de ses parents. Ce qu’ils firent avec succès et avec violence. Gondebeaud était mort naturellement avant cette vengeance, mais ses descendants furent exécutés. Clotilde eut à souffrir les conséquences de cette vengeance en subissant une peine analogue dans sa propre chair. Elle avait eu trois fils : Clodomir, celui qui était tombé malade juste après son baptême, Childebert et Clotaire. Clodomir était mort au combat et laissait à Clotilde des petits enfants. Childebert et Clotaire les firent exécuter pour accroitre leurs royaumes respectifs : ils se partagèrent celui de Clodomir. Clotilde parvint à sauver un seul des trois fils de Clodomir, Clodoald, qui devint celui que nous connaissons sous le nom de Saint Cloud. Ces luttes familiales terribles et sanglantes étaient dues à une coutume antique assez répandue : le royaume d’un souverain était partagé entre ses fils. Ceci conduisait inévitablement à deux choses : le morcellement à l’extrême des royaumes et des affrontements sanglants entre les frères pour s’assurer un accès à des territoires plus importants. L’Eglise réussira, lentement, avec le temps, à imposer que seul l’ainé hérite de tout, afin de faire cesser ces horribles luttes familiales et dynastiques. Suivant cette logique diabolique, Childebert et Clotaire en étaient venus à se faire la guerre. Clotilde pria sur le tombeau de Saint Martin pour que cesse cette lutte fratricide entre ses deux fils. Grégoire de Tours raconte comment le campement de Childebert fut ravagé et pratiquement détruit par un orage d’une violence inouïe tandis que celui de Clotaire à quelques kilomètres était totalement intact de la moindre goutte de pluie. Childebert voyant cela, envoya une demande de paix à Clotaire qui accepta. La prière de Clotilde avait ramené la paix dans le Royaume. Elle meurt en 545 et ses deux fils l’inhument aux côtés de Clovis, à Paris, la ville qu’il avait choisi comme capitale. Le lieu de sa sépulture est l’Eglise Saint Pierre et Paul, qui deviendra plus tard l’église Sainte Geneviève. Elle sera détruite par la révolution qui transformera le lieu dans ce que nous appelons aujourd’hui Panthéon. En 1792, un homme pieux, voyant ce qu’il s’était passé avec les reliques de Sainte Geneviève, décida de brûler les reliques de Sainte Clotilde afin de sauvegarder les cendres et quelques petits ossements, aujourd’hui conservés dans l’église Saint Leu à Paris, et à la basilique Sainte Clotilde de Reims.



Revenons quelques instants sur les éléments de la vie de Clotilde, qui pourraient nous conduire à penser que l’Eglise a erré en la déclarant sainte. Peut-on sérieusement être saint en succombant à la violence, à la vengeance ? Inversons la perspective. Si l’Eglise nous dit qu’elle est sainte, alors, elle l’est. C’est donc à nous, aujourd’hui, de voir ce qui dans sa vie a inspiré au peuple unanime de la déclarer sainte. Il faut se départir de l’idée fausse que la sainteté est une perfection humaine. La sainteté est, pour une personne donnée, le fait de vivre une proximité avec Dieu, faite de chutes et de relèvements. On connait tous cet adage : un saint n’est pas quelqu’un qui ne chute jamais, mais est quelqu’un qui se relève toujours. Clotilde, toute jeune a compris l’importance de conserver une foi orthodoxe, même dans un contexte arien, où la tentation de renoncer à la plénitude de la foi pour gagner un peu de liberté, un peu de confort a du être immense. Elle n’a jamais abandonné l’orthodoxie. Une gifle à tous ceux qui font des compromis, dans des circonstances bien plus simples qu’elle. Ensuite elle perd un fils. Y a-t-il plus grande souffrance ? non. Cela remet-il en cause sa foi ? Elle aurait pu penser : Dieu, je n’ai pas eu d’enfance. J’ai côtoyé chaque jour les bourreaux de ma famille. Et je ne t’ai jamais renié. Et maintenant tu me prends mon fils ? Ne devrais-tu pas m’aider à gagner mon époux à la vraie foi ? Mais non, elle ne pense pas ça. Sa réaction est l’expression la plus pure et la plus profonde de la sainteté. Sa vengeance n’est pas une forme acceptable de piété familiale. Elle revêt néanmoins les formes imparfaites de la nécessité de la justice. Gondebeaud ne pouvait rester impuni. La justice déclenchée par Clotilde a conduit à la mort d’innocents, et il est probable que Dieu a voulu lui rappeler que ceux qui vivent par l’épée périssent par l’épée et que si Dieu veut la justice, il ne veut pas la vendetta. Clotilde et le Seigneur ont néanmoins été très proches. Peu nombreuses sont les personnes qui prient pour déclencher des tempêtes afin d’empêcher des guerres. Clotilde est l’une d’elle. Tout ceci justifie amplement qu’elle soit vénérée aussi bien en orient qu’en occident. Il existe aujourd’hui à Paris, une paroisse francophone de vrais chrétiens orthodoxes qui se sont placés sous sa protection. L’occident se souvient de Clotilde le 3 juin. L’orient la fête le même jour. Elle nous rappelle que la France est par essence chrétienne. Elle nous fait nous souvenir qu’un orthodoxe sérieux ne peut-être que monarchiste. Elle nous permet donc de comprendre que tant que la France restera une république, elle ne sera pas pleinement la France. Elle sera une France éclipsée, malade. Une France qui avorte, qui blasphème, qui trahit. Vous remarquerez que tous ceux qui parlent sans cesse de république ne parlent jamais de France. Vénérer et prier sainte Clotilde relève de deux réalités pour nous aujourd’hui : nous prions une sainte qui a eu une profonde proximité avec Dieu, mais nous prions aussi une reine, une fondatrice de dynastie, et nous pouvons être surs, que chaque fois que nous la prions, nous plaidons devant la face divine pour que la France redevienne l’image de ce qu’est le ciel : un royaume et qu’elle ne soit plus ce qu’est l’enfer : une démocratie. Où se trouve la France ? Là où se trouve l’Eglise ! Dans les catacombes.