Staniloae : Philocalie - Saint Antoine : apophtègme 7 : la lutte contre le péché
Philocalie volume 1
Les Apophtègmes de Saint Antoine le Grand
Să nu zică cineva că este cu neputință omului să ajungă la viața cea virtuoasă, ci numai că aceasta nu este ușor, cu toate că nici cei ce au dobîndit-o nu sînt pe deplin lămuriți asupra acestului lucru. De viața virtuoasă se împărtășesc toți oamenii cuvioșii, precum și cei cu minte iubitoare de Dumnezeu. Căci mintea cea de rînd este lumească și schimbăcioasă, răsărind și gînduri bune, și rele, ba și firea și-o schimbă, aplecîndu-se spre cele trupești. Mintea cea iubitoare de Dumnezeu însă pedepsește păcatul care se naște în oameni cu voia lor, în urma trîndăviei.
traduction proposée
Que personne ne dise que l'homme est impuissant à d'atteindre la vie vertueuse, mais seulement que ce n'est pas facile, même si ceux qui l'ont obtenue ne sont pas pleinement en mesure d'expliquer comment. La vie vertueuse est partagée par toutes les personnes pieuses, ainsi que par celles qui aiment Dieu. Parce que l’esprit ordinaire est mondain et changeant, donnant lieu à des pensées à la fois bonnes et mauvaises, même sa nature change, penchant vers les pensées charnelles. L’esprit qui aime Dieu, cependant, punit le péché qui naît chez les gens par leur volonté, comme résultat du péché.
Commentaire/Analyse
Cet apophtègme est utile à ceux qui ont une vision éronnée du saint : parfois l’on peut croire que le saint n’a pas de péché, qu’il a totalement vaincu le péché qui existe en lui. Ici Saint Antoine nous rappelle que le péché nous fait une guerre qui ne s’arrête jamais. Le saint n’est pas quelqu’un qui a vaincu le péché, mais quelqu’un qui a conscience du péché et qui lutte contre celui-ci. Un seul a vaincu le péché : Jésus de Nazareth. Le cas de la Theotokos est intéressant à ce niveau. Elle a le péché de nature mais pas le péché personnel. Et en cela elle est le témoignage que cette lutte qui parait totalement disproportionnée est en fait “faisable”. On peut lutter et triompher du péché de façon systématique, même avec notre nature rendue pécheresse par le péché originel. Revenons néanmoins au commun des mortels. Antoine nous enseigne que les tentations vont venir, que nous le voulions ou non. Il faut savoir les identifier, et en cela il est nécessaire de bien connaître l’enseignement de l’Eglise sur ce qui est un péché ou pas. Et ensuite lui faire la plus impitoyable des guerres. Antoine utilise le verbe “punir” le péché, comme s’il s’agissait d’une entité vivante et autonome qui pouvait ressentir les attaques et les humiliations. Il ne nous intime pas à la victoire qui appartient à un petit nombre d’athlètes. Il nous demande de blesser le péché en nous. Souvent les apophtègmes qui vont vers les méthodes parlent beaucoup du jeûne et de l’humilité comme les armes les plus terribles. L’humilité reste néamoins la plus efficace. En effet, le Diable ne mange pas, donc nous ne pouvons pas le battre sur ce terrain. Mais nous pouvons affamer son emprise en nous. Par contre le Diable n’est pas humble. A chaque fois que nous le sommes, nous lui causons des blessures terribles.