Strack & Billerbeck (Matthieu Chap 1 comm 14) : le titre de Messie dans la tradition juive, derniers éléments linguistiques
Evangile selon Saint Matthieu
paragraphe 1.1 point 3
3. Die ältesten Stellen, in denen der erwartete Heilskönig als „Messias“ bezeichnet wird, begegnen in den vorchristl. Pseudepigraphen. Doch nur in Verbindung mit dem Gottesnamen (als χριστος κυριου = מְשִיחַ יהוה )[a] oder in Verbindung mit einem auf Gott bezüglichen Personalsuffix (als mein, dein, sein Messias);[b] das absolute „der Messias“ erst in 4. Esra und der syrischen Baruchapokalypse[c], zwei Schriften, die gegen 100 n. Chr. entstanden sind. Dieser absolute Gebrauch des Ausdrücks hängt wohl mit dem Bestreben zus., den Gottesnamen möglichst wenig anzuwenden (Dalman 1,232f). In der rabbin. Literatur findet sich von Anfang an allgemein das kurze המשיח oder משיחא ; die vollere Form מְשִיחָא דָיַי fast nur in den Targumen, soweit der alttest. Text dazu Veranlassung gab[d]; gleichfalls selten ist die Verbindung des Wortes משיה mit einem auf Gott bezüglichen Personalsuffix[e].
A : ps Sal 17,32 : (Der verheißene Davidide herrscht als) gerechter König, von Gott unterwiesen, über sie, und in seinem Tagen geschieht kein Unrecht unter ihnen, weil sie alle heilig sind, und ihr König der Messias (Gesalbte) des Herrn ist, και βασιλευς αυτων χριστος κυριου (so ist zu lesen statt χριστος κυριος). || Das I8,6 f. : Selig, wer in jenen Tagen leben wird u. schauen darf das Heil des Herrn, das er dem kommenden Geschlechte schafft unter der Zuchtrute des Messias des Herrn χριστου κυριου in der Furcht seines Gottes.
B : Ps Sal 18,5 : Gott, reinige Israel auf den Tag der heilsamen Gnade, auf den Tag der Auswahl εις ημεραν εκλογης, wenn sein Messias χριστου αυτου zur Herrschaft kommt. || Henoch 48,10 : Niemand wird da sein, der sie (die Könige und Mächtigen der Erde) in seine Hände nähme und aufrichtete, weil sie den Herrn der Geister und seinen Messias (Gesalbten) verleugnet haben. || Das 52,4 : Der Engel sprach zu mir (Enoch) : Alles dies, was du gesehen hast, dient der Herrschaft seines Messias (Gesalbten) damit er mächtig u. stark auf Erden sei. – Einige Beispiele aus späterer Zeit s. Anm c.
C : 4 Esra 7,28 f : Mein Sohn, der Messias (filius meus Messias, so Syr und Arab 1; das lat. ‚Jesus‘ ist Christl. Korrektur), wird sich offenbaren samt allen bei ihm (wie Henoch, Mose, Esra, Elias) und wird den Übergebliebenen Freude geben, 400 Jahre lang. Nach diesen Jahren wird mein Sohn, der Messias (filius meus Christus), sterben und alle, die Menschenodem haben. || Das 12,32 : (Der Löwe …) das ist der Messias (Unctus) den „der Höchste bewahrt für das Ende der Tage, der aus den Samen Davids erstehn und auftreten wird. || Apoc Bar 29,3 : Nachdemm das, was sich in jenen Abschnitten ereignen wird, vollendet ist, wird der Messias (Messias) anfangen sich zu offenbaren. Das 30,1 : Danach, wenn die Zeit der Ankunft des Messias (tempus adventus Messiae) sich vollendet, wird er in Herrlichkeit (in den Himmel) zurückkehren. || In Verbindung mit einem Personalsuffix liest man Messias Apoc Bar 39,7 : und wenn die Zeit seines (des 4 Weltreichs) Endes herbeigekommen ist, daß es zu Falle kommen wird, alsdann wird sich die Herrschaft meines Messias (Messiae mei) offenbaren. | Das 40,1 : sie werden ihn (den letzteu Regenten des 4 Weltreichs) auf den Berg Zion hinaufschaffen, und mein Messias (Messias meus) wird ihn zur Rede stellen wegen aller seiner Freveltaten … | Das 72,2 : Nachdem die Wunderzeichen, von denen früher zu dir (Baruch) geredet worden ist, gekommen sein werden. – Wenn die Völker in Verwirrung versetzt werden und die Zeit meines Messias (Messiae mei) kommen wird – da wird er alle Völker berufen, und einige wird er am Leben erhalten und einige töten.
D : zB Targ zu Jes 28,5;4,2
E : Gebet Habinenu : Es mögen die Gerechten sich freuen… über das Sprossen des Horns für David, deinen Knecht, und über die Herrichtung einer Leuchte für den Sohn Isais, deinen Messias . Ähnlich im Musaphgebet für den Neujahrstag (bei Dalman 1,306) „Dein Messias“ auch Targ 2 Sm 22,32; Ps 18,32;89,52; Hab 3,13.18. || Im Qaddisch des Gottesdienstes (Dalman 1 305) heißt es : Es möge sprossen seine (Gottes) Erlösung und sein Messias nahen und sein Volk erlösen. – In Qaddisch der Rabannan : Er möge den Termin des Reiches seines Messias beschleunigen und sein Volk erlösen – „Sein Messias“ auch Targ 1 Sm 2,10; 2 Sm 22,51; Ps 2,2; 18,51; Sach 4,7;10,4. Von „ihrem“, d.h. Israels Messias wird gesprochen Targ Jes 53,10; Jer 30,21;Hos 14,8;
traduction proposée
Les plus anciens passages, dans lesquels le roi de salut attendu est désigné en tant que « Messie », se trouvent dans la littérature pseudépigraphique préchrétienne. Mais seulement en relation avec le Nom de Dieu (tel que χριστος κυριου = מְשִיחַ יהוה) [a] ou en relation avec un suffixe personnel se rapportant à Dieu (comme mon, ton, son messie) ; [b]. L’absolu « Le Messie » dans Esdras 4 ou dans l’apocalypse de Baruch en syriaque [c], deux textes qui sont produits en 100 ap JC. Cet usage absolu de l’expression se rattache probablement à l’effort d’utiliser le moins possible le Nom de Dieu (Dalman p 1232). Dans la littérature rabbinique on trouve généralement du départ l’abbréviation המשיח ou משיחא ; La forme la plus complète מְשִיחָא דָיַי uniquement dans les targoums, autant que dans le texte de l’AT en donne raison [d]. Également rarement trouve-t-on la connexion du mot משיה avec le suffixe personnel relatif à Dieu [e].
A : ps Sal 17:32 : (le souverain davidique promis) roi juste, instruit de Dieu, sur eux, et en son jour il n’y a plus d’injustice pour eux, parce qu’ils sont tous saints, et leur Roi est le Messie (oint) qui est d’après Dieu, και βασιλευς αυτων χριστος κυριου (et ils lisent cela et non pas χριστος κυριος). Le même I8 :6 f : bienheureux, celui qui vivra ce jour et verra le salut du Seigneur, qu’il crée pour la génération à venir, car il vient sous la férule du Messie du Seigneur χριστου κυριου dans la crainte de son Dieu.
B : Ps Sal 18:5 : Dieu, nettoie Israël au jour du salut de miséricorde, au jour de la sélection εις ημεραν εκλογης, quand son messie χριστου αυτου vient pour régner. Enoch 48:10 : personne ne sera là, pour les prendre (les rois et puissants de la terre) avec sa main pour les relever, car ils ont renié le Seigneur de l’Esprit et son Messie (oint). Le même 52:4 : l’ange me dit (Enoch) : tout ceci, que tu as vu, sert le rège de son Messie (oint) de façon à ce qu’il soit puissant et fort sur la terre. Autre exemple plus tardif voir note c.
C : 4 Esdras 7:28 f : mon Fils, le Messie (filius meus le Messie, en syriaque et arabe 1. Le Jésus en latin est un correction chrétienne) se dévoilera à tous (comme Enoch, Moïse, Esdras, Elie) et donnera la joie aux survivants pendant 400 ans. Après ces années mon Fils le Messie (filius meus Christus) mourra, et tous les hommes ont un souffle de vie. Le même 12:32 : (Le lion…) ceci est le Messie (unctus) le plus sûr pour la fin des jours, sera de la semence de David et apparaîtra. Apoc Bar 29:3 : après cela, lorsque sera accompli ce qui est dans ces sections, le Messie commencera à se dévoiler. Le même 30:1 : Ensuite, quand le temps de l’avènement du Messie (tempus adventus Messiae) sera accompli, il reviendra en gloire (dans le ciel) || en relation avec le suffixe personnel on lit Messie (messiae mei) Apoc Bar 39:7 : et lorsque son temps (le quatrième empire mondial) sera venu à sa fin, qu’il aura chuté, se dévoilera le règne de mon Messie (Messiae mei). Le même 40:1 : ils monteront sur le mont Sion (le dernier souverain du quatrième empire mondial) et mon Messie (Messias meus) sera là pour l’affronter à cause de toutes ses iniquités… Le même 72:2 : puis viendront les signes miraculeux, desquels tu (Baruch) as parlé. -Quand les peuples seront dans la confusion et mon Messie (Messiae mei) viendra en son temps -il convoquera tous les peuples, les uns à la vie et les autres à la mort.
D : par exemple le Targoum Is 28 :5 ; 4 :2
E : prière Habinenu : que les justes se réjouissent… Sur le rejeton du cor de David ton serviteur, et de la préparation d’un luminaire pour le fils d’Isaïe, ton Messie. Semblable dans la prière moussaf le jour de la nouvelle année (Dalman 1306) « Ton Messie » aussi Targ 2 Sm 22 :32 ; Ps 18 :32 ; 89 :52 ; Hab 3 :13-18. || Dans le Kaddisch d’adoration (Dalman 1305) on a : que sa (de Dieu) délivrance vienne et que son Messie approche et rachète son peuple. Dans le Kaddisch de Rabannan : il apprécie la fin des empires et son Messie accélère le rachat des peuples. – « Son Messie » aussi Targ 1 Sm 2 :10 ; 2 Sm 22 :51 ; Ps 2 :2 ; 18 :51 ; Zach 4 :7 ; 10 :4. De « leur », c’est à dire Messie de Israël, est mentionné dans Targ Is 53 :10 ; Jer 30 :21 ; Os 14 :8 ;
Commentaire/Analyse
ce passage du monumental ouvrage de Strack et Billerbeck est le dernier concernant le concept de Messie dans la tradition juive. Ils vont ensuite avancer dans le texte de Matthieu pour commenter « fils de David, fils d’Abraham ». Nous sommes toujours au mot « Christ » trouvé au début de l’Evangile, dans le tout premier verset : « Généalogie de Jésus Christ ». Nous avons vu depuis 4 billets que le mot « Messie » ou « Christ » en grec avait une profondeur très importante : titre eschatologique, oint chargé d’une guerre colossale contre les forces du mal et les souverains du monde (psaume 2), lié à David (psaume 18), supérieur à Ezechias (psaume 20) pourtant plus grand roi d’Israël du point de vue de l’obéissance, roi outragé (psaume 89), vainqueur de l’empire romain (psaume 132), utilisant un cor (1 Sm 2 :10 et 2 Sm 22 :51). Ce passage de Strack & Billerbeck montre en plus le Messie comme un roi de salut, comme appartenant véritablement à Dieu.
Il est intéressant de voir qu’ils ramènent beaucoup de matériaux en grec et en latin. Etant de parfaits hébraïsants, il ne faut pas douter que s’ils avaient eu une version en hébreu, ils l’auraient fournie. Que peut signifier un contenu juif en grec ou en latin ? Est-ce recevable ? Considérer qu’un matériau juif ne peut être véhiculé qu’en hébreu c’est considérer qu’un matériau chrétien ne peut être véhiculé qu’en grec. La langue du départ n’est pas une obligation. Cela peut juste être un critère d’ancienneté et d’autorité. Il est évident que pour les juifs ne reconnaissant pas Jésus comme Christ, avoir des matériaux rabbiniques en grec ou latin ne va pas aider à les convaincre davantage. Pourquoi avons-nous ces textes en grec et en latin uniquement ? On ne peut que conjecturer. Mais le plus probable est que ces textes furent produits en hébreu, mais que les communautés juives non chrétiennes n’ont plus voulu les transmettre, les copier, les conserver, les jugeant déviants puisque penchant pour une optique chrétienne. Les communautés chrétiennes non hébraïsantes ont eu des versions traduites dans les grandes langues non sémitiques du christianisme que sont le grec et le latin. Voici, très probablement, comment on se retrouve avec des documents de ce genre. Si cela n’aide pas forcément les juifs à se convertir et à sortir de leur aveuglement, cela peut aider les non juifs dans l’Eglise à comprendre le caractère sémite du Christianisme aux origines, et à bien percevoir qu’il ne s’agit pas d’un compromis avec le paganisme – image d’épinal des juifs ignares en Christianisme – mais bien le seul vrai judaïsme orthodoxe qui soit, puisqu’il est la continuité de tout depuis Moïse. Le judaïsme actuel n’est pas une continuité, mais une reconstruction à postériori en ne gardant que les éléments ne permettant pas d’être chrétien. La manipulation est efficace. Elle dure depuis 20 siècles. Sa fin marquera la fin des temps…