Le Jésus des esséniens et autres gnostiques - partie 4



Foi et raison (59:29 à 01:00:18)

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Augustin aurait donc dit « je crois parce que c’est absurde ». Bon, c’est pas de chance, mais cela semble être Tertullien et pas Augustin, qui répond cela aux hérétiques de son époque. La formule est percutante et il convient de la contextualiser pour la comprendre. Evidemment que le chrétien ne croit pas des choses qu’il pense absurde, mais il s’agit plutôt de considérer des choses possibles que l’on catégorisait avant comme impossibles. Le fait que Dieu s’incarne peut sembler absurde à ceux qui ont une mauvaise image de Dieu. Le fait que Dieu accepte l’humiliation de la Croix peut sembler absurde à ceux qui ont une mauvaise image de Dieu. Le fait qu’un mort ressuscite et monte au ciel peut sembler absurde à ceux qui ont une mauvaise image de Dieu. Il faut donc comprendre dans le texte de Tertullien qu’il répond qu’il croie justement parce que ces absurdités ce sont révélées vraies. Je donne le passage de Tertullien : « Le Fils de Dieu est mort : c’est croyable parce que c’est absurde et, une fois enterré, il est ressuscité : c’est certain parce que c’est impossible » (Et mortuus est Dei filius ; CREDIBILE EST QUIA INEPTUM EST. Et sepultus resurrexit; certum est quia impossibile1. ). Je le paraphrase de nouveau : c’est parce que je le constate, bien que cela chamboule toutes nos conceptions, que je le crois. Je crois sa résurrection car nul ne peut réaliser une chose pareille. Et pourtant il est ressuscité. Donc j’adhère à cette réalité totalement nouvelle, qui transfigure radicalement l’existence.

C’est bizarre de dire qu’on ne sait pas ce que cela veut dire de croire en Jésus, car moi qui ne suis ni un grand initié, ni un essénien, ni un gnostique qui court nu dans les prés en mangeant des graines germées, j’ai compris ce que cela signifiait. Comme des millions de chrétiens. Cela veut dire que je crois que Jésus se fait rançon pour moi, se fait péché pour moi, se fait malédiction pour moi, pour m’éviter de payer et de passer par la croix qui était mon juste châtiment, et par son incroyable amour, il m’offre de devenir enfant de Dieu. Vous savez comment j’ai compris ? Je me suis contenté de lire ce qu’expliquait l’Eglise orthodoxe, cette institution dogmatique, stupide, naïve et primaire. Je n’ai pas eu besoin des enseignements cachés de Jésus à Marie Madeleine, connu seulement de dingos nés quatre siècles après. J’ai juste suivi le témoignage des apôtres, conservé par l’Eglise. C’était simple en fait.

J’espère que je serai sauvé. Ce n’est jamais gagné. Ne soyons pas simpliste comme certains protestants. Mais effectivement, puisque être sauvé, c’est participer à la nature divine, ressusciter dans un corps glorieux, j’avoue que je ne sais pas trop ce que ça va être. La seule chose qui est sûre, c’est que ça va être au-delà de tout ce que nous pouvons concevoir.



L'apocalypse comme texte ésotérique (01:00:18 à 01:01:16)

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L’apocalypse selon saint Jean serait donc un texte ésotérique. Si le langage symbolique, prophétique et apocalyptique (au sens de genre littéraire du judaïsme du second Temple) rend sa lecture et sa compréhension ardue, le livre n’est en rien ésotérique. Ce n’est pas parce que c’est complexe que c’est ésotérique. Si lorsque c’est complexe cela devient automatiquement ésotérique, alors c’est un peu facile tout de même. Il s’agit ici pour l’essénien de dire : lorsque c’est complexe, c’est à moi qu’il faut demander. Car Jean a codé son texte, mais il m’a donné le code. Ben voyons. Ce que dit l’Eglise, c’est qu’en priant, en vivant de façon orthodoxe, et en étudiant sans relâche, on peut rentrer dans une forme de compréhension des textes. Voyons plutôt l’apocalypse selon saint Jean comme un ouvrage auquel on ne peut s’attaquer que lorsque l’on a une solide connaissance biblique. On ne fait pas Roland-Garros quand on vient juste de démarrer le tennis, ni le tour de France cycliste lorsqu’on vient de recevoir son premier vélo. Ces images sont maladroites mais suffisantes pour montrer que le conférencier se trompe totalement ici. On peut comprendre ce que dit Jean si on a les références bibliques. Le problème est que cela est un livre prophétique, et qu’il déclare des prophéties sur la fin des temps, et que ces choses deviendront parlantes lorsque l’on y sera vraiment. Par exemple, le fait de ne rien pouvoir acheter ou vendre semblait quelque peu exagéré en terme de logistique pour la bête de l’apocalypse. Depuis que nous avons l’instauration mondiale, certes avortée, certes mise en échec, d’un pass sanitaire pour le covid 19, nous avons déjà une idée plus précise de comment cela pourrait être, et de comment la technologie que les Pères n’ont jamais connue, va probablement aider la bête à mettre en place sa domination infernale. Ceci n’était probablement qu’une répétition générale, un premier essai.

L’existence des Johannites (je reprends ici le terme de l’essénien) n’est absolument pas attestée ou documentée. L’Eglise n’en parle pas. Les historiens n’en parlent pas. Même les PhDs qui s’intéressent à ces textes en dehors de l’Eglise n’en parlent pas. Certains spécialistes débattent simplement du fait de savoir si saint Jean avait une communauté autour de lui ou si c’était plutôt un solitaire. La chose la plus audacieuse qui ait été publiée par ces PhDs, est que Jean, pêcheur de Galilée et fils de Zébédée, n’est l’auteur d’aucun texte attribué à saint Jean. Mais l’histoire parallèle dont fait mention notre essénien québécois, personne n’en a jamais parlé. Nous sommes donc une fois de plus, très certainement dans le fantasme historique complet.



Faut-il considérer les apocryphes ? (01:01:16 à 01:04:16)

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Il nous refait le coup des manuscrits alternatifs, et sur le droit que nous avons de discuter à l’infini de qui était Jésus. Mais comme je l’expliquais plus avant, ce droit n’existe pas chez les gens sérieux. Jésus a confié son Eglise à des gens sélectionnés. Il les a choisis en personne. Il leur a transmis un enseignement. Ces personnes ont à leur tour créé des communautés, confié la direction spirituelle à des gens choisis et formés. Le christianisme se définit exclusivement par le témoignage de ces personnes-là. Les témoignages, les textes que nous refusons et avec lesquels il n’est pas besoin de discuter sont ceux que le conférencier voudrait voir pris en compte. Mais justement ce n’est pas possible car l’histoire de l’Eglise ne nous a pas témoigné de cela. L’Eglise a produit ses propres textes, formulé sa doctrine, structuré sa pratique, s’est organisé pour être le témoin de la vérité. Je ne relève pas l’insulte de l’absence de vie intérieure qu’aurait notre christianisme par rapport à ce christianisme contrefait. Ces vieilles lunes gnostiques font pâle figure par rapport à l’enseignement originel. Nous les surpassons en toute chose. La profondeur de nos prières, la stature de nos liturgies, la splendeur de nos musiques, la beauté de nos architectures, le génie de nos écrits. Tout vous surpasse. Vous êtes ridicule avec vos graines germées. Nous avons toute une tradition millénaire de jeûne, de carême, d’exercices ascétiques alimentaires à côté desquels vous faites pâle figure. Vous parlez de vie intérieure ? Mais avez-vous déjà parlé avec un spirituel chrétien ? avez-vous déjà lu les grands textes spirituels chrétiens ? connaissez-vous les dires des pères du désert, ces textes que nous devons à des gens qui ont passé des décennies dans le désert d’Egypte, à ne manger pratiquement rien, à prier continuellement ? Ces gens-là ressuscitaient les morts parfois. Vous pouvez juste nous faire mourir de rire, ou d’ennui selon le tempérament. Plus grave, vous hypothéquez le salut de ceux qui vont prêter une autorité et un intérêt à vos paroles. Ce qui justifie cette réponse.



Manichéisme et Catharisme (01:04:16 à 01:06:04)

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C’est intéressant de voir comment il récupère historiquement des hérésies totalement incompatibles entre elles. Les hérésies des manichéens, des nestoriens, des bogomiles et des cathares ne sont pas toutes compatibles entre elles. Il a laissé de côté tout un ensemble d’hérésies, de façon à créer artificiellement cette migration vers l’occident. Par contre il est vrai que certaines hérésies se ressemblent énormément, comme les manichéens et les cathares, et il n’est pas interdit de penser que le catharisme est une forme de mutation du manichéisme, comme un virus mute pour continuer à frapper les organismes.

Commençons par le manichéisme.

Mani a vécu au troisième siècle. Il meurt non pas de la main des méchants chrétiens dogmatiques exotériques niais, mais de la part des autorités perses qui veulent protéger leur religion, le mazdéisme, une évolution du zoroastrisme. Mani est un hérétique chrétien, et le manichéisme est une hérésie chrétienne. Il rejette le zoroastrisme pour faire un mélange syncrétique de christianisme, de bouddhisme, de judaïsme et de brahmanisme. Il est donc tout à fait dans cette approche syncrétique et de plus gnostique puisque le manichéisme se distingue par cette vision de l’opposition entre bien et mal, lumière et ténèbres, spiritualité et matière. Ceci est un élément dogmatique fondamental du manichéisme, mais il semble que pour les autres, la dogmatique soit subtile, délicate, intérieure, profonde, lumineuse. Par contre les chrétiens, c’est moins bien. Les manichéens étaient pour certains célibataires et végétariens. Ils avaient deux catégories : les élus, qui sortaient du cycle des réincarnations, et les autres, appelés à se réincarner et à devenir élus dans la prochaine vie.

Pour les cathares, nous avons des points communs et des différences avec les manichéens. Etant un phénomène occidental et historiquement dans l’époque du schisme catholique romain, nous n’avons que des textes et des opinions émanant du monde catholique romain. Ce qui semble faire consensus chez ceux qui s’intéressent à ce sujet, est qu’il s’agit d’une religion très ascétique. Comme dans le manichéisme, il y a deux niveaux : les croyants et les parfaits cathares font écho aux auditeurs et aux appelés du manichéisme. Les cathares parfaits ne se marient pas, ne procréent pas, sont végétariens et s’interdisent toute parole haineuse. Ils croient en la réincarnation. Ils mettent un accent particulier sur le bien-être animal.

Là où le catharisme met quelque peu à mal la façon dont notre essénien voit la spiritualité est que leur compréhension de Dieu est la suivante : Dieu est inconnaissable, inaccessible et absent de ce monde. Pourtant notre conférencier nous disait que ce Dieu lointain, résultat de l’aventure mosaïque était le contraire de ce qu’il fallait faire. Et les cathares étaient parmi ceux qui revenaient à la vérité. On voit en fait que pour le conférencier, le seul point commun est d’avoir été rejeté et catégorisé hérésie par l’Eglise ou par les catholiques romains. Un point qu’il devrait préciser à son auditoire : les cathares interdisaient toute pratique sexuelle.

Le seul point positif du catharisme est d’avoir voulu proposer la Bible dans la langue parlée par les gens. Notre essénien considère que ceci était alors interdit par l’Eglise, parce qu’il pense que l’Eglise, ce sont les catholiques romains. Mais l’Eglise, ce n’est que l’orthodoxie. Et dans le monde orthodoxe, on a toujours prêté attention à ce que les textes saints soient disponibles dans la langue parlée par le peuple. Les stupidités catholiques romaines ne doivent donc pas être portée au débit de l’Eglise. Dans l’Eglise, on a toujours voulu que les gens comprennent. Ne serait-ce que pour pouvoir rejeter les erreurs, comme cette religion essénienne, faite de bric et de broc.



Templiers (et pélerinages) (01:06:04 à 01:09:38)

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Il ne peut pas y avoir une vidéo de bullshit crypto maçonnique, sans avoir un petit passage sur les templiers. C’est une sorte de passage obligé… On a ici un savant mélange de haine de soi, de désinformation et de fantasme. Commençons par la haine de soi. Ici, on nous véhicule la vulgate classique maçonnico-républicaine des lumières : le moyen âge est horrible. Pas d’intelligence, pas de culture, pas d’éducation, pas d’hygiène, pas de science. Rien. On se demande bien comment cet occident stupide et décadent a pu vaincre militairement cet orient musulman si raffiné, si intelligent, si développé. Ceux qui s’intéressent à l’histoire militaire savent que les croisés des premières croisades, jusqu’à ce que Saladin réorganise les choses côté musulman, les croisés étaient supérieurs en tout : tactique, stratégie, équipement, organisation, logistique. Dans ce clash de civilisation, les meilleurs et les plus avancés l’ont emporté. S’il y a quelque chose à reprocher aux croisés, c’est de n’avoir pas aidé l’orient byzantin comme il le fallait, et d’avoir voulu supplanter l’orient chrétien pour le vassaliser, ce qui a entre autre conduit à la chute de Constantinople quelques siècles plus tard.

Ensuite, on pourra simplement questionner la logique élémentaire des affirmations de notre essénien. Comment des prisonniers peuvent-ils accéder à des manuscrits en prison ? Les prisons musulmanes sont remplies de manuscrits bibliques chrétiens ? Comment sortent-ils pour aller parler au Pape et fonder leur ordre ? Comment croire un seul instant qu’il n’y avait pas en occident de poésie, d’art, d’architecture à l’époque des croisades ? Faut-il offrir un livre d’histoire à ce pitre ? La présentation montre que les fondateurs des templiers découvrent la supercherie de l’Eglise. Mais quelle est cette supercherie ? Nous attendons depuis le départ cette révélation. Et qu’on ne me parle pas de graines germées et de courir nu ou de faire de la gymnastique. Je veux un vrai secret. Un vrai complot. Comment le conférencier sait-il qu’un pacte a été établi ? Quels éléments historiques viennent corroborer cette affirmation ? L’image du pèlerinage physique qui est la correspondance du pèlerinage intérieur, c’est le laïus classique de tous les prêtres qui accompagnent des pèlerins. Les catholiques romains aussi disent, savent et pratiquent cela depuis des siècles. Les chrétiens, orthodoxes ou pas, n’ont pas attendu les esséniens du Québec pour découvrir les lectures allégoriques. La littérature patristique est truffée de ce genre d’image. Ici, ce monsieur nous pille, en disant que ce qu’il nous a volé, nous ne l’avons jamais eu, et que cela a toujours été à lui. C’est tout de même incroyable.



Les templiers (et le sérieux historique) (01:09:38 à 01:11:45)

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Les templiers inventent la banque. Cette affirmation, donnée de façon positive, donnée sur un ordre vu également positivement par le conférencier est tout à fait saisissante. L’ordre du Temple est créé quelque temps après la première croisade par des nobles français. A ma connaissance, aucun n’a jamais été dans les geôles musulmanes. Ceci est une innovation romanesque et pas une information historique. Les templiers sont à la croisée des deux vies les plus nobles possibles en occident à cette époque : moine et chevalier. Les nobles qui avaient été en croisade n’avaient pas tous été fidèles à leurs serments et n’avaient pas respecté les volontés du Pape et ce qui avait été convenu avec Byzance, principalement ne pas fonder de royaume latin en orient. Il est donc probable que les catholiques romains ont voulu mettre en place des gens plus désintéressés, des moines donc, mais avec des compétences militaires, des chevaliers donc.

Le développement économique fulgurant tient à trois causes principales, et il n’est nul besoin de recourir à de fantasmagoriques voyages en Amérique pour cela. L’ordre était exempté de taxes, était soutenu par le sommet du catholicisme romain et les monarchies occidentales, et il était géré par des gens sérieux. Généralement, avec de riches mécènes, sans payer d’impôts et en étant bien géré, on peut arriver à une croissance qui fera rêver n’importe quel entrepreneur. Dire qu’ils ont inventé la banque est quelque peu délirant. Ceux qui connaissent un peu l’histoire de la monnaie ou des institutions financières savent que les templiers étaient importants mais pas à ce point-là. Par contre dire qu’ils ont inventé la banque, sur un mode admiratif, cela interroge sur les ressorts profonds de notre essénien.

L’histoire de cette malédiction est une légende historique persistante et sans fondements. Cela a donné une merveilleuse série romanesque puis télévisée française, les rois maudits, mais cela n’est pas historiquement vrai. La chute de l’ordre du Temple dépasse largement le cadre de cette vidéo. Il est difficile de savoir si les accusations de blasphème et de sodomie étaient réelles ou imaginaires pour faire tomber l’ordre. Les relations avec le roi de France et les templiers en tant qu’institution financière étaient houleuses. Ceci peut expliquer cela. Pour la peste, la partie byzantine de l’Europe, et même le monde musulman ont aussi été durement touché, et il devient compliqué de comprendre pourquoi une supposée malédiction a touché en plus des gens qui n’étaient pas lié au roi de France et au Pape, puisque la soi-disant malédiction de Jacques de Molay, dernier grand maître de l’ordre du Temple, fut prononcé contre les capétiens, et contre le Pape.

Alors vous me direz : quel rapport dans tout ceci avec l’orthodoxie ? Et bien, l’orthodoxie se doit d’avoir une approche sérieuse de l’histoire. Si on veut être dans le sérieux théologique, dans le sérieux biblique, il faut être dans le sérieux historique. Et ici, on voit que le délire historique, est un écho au délire théologique et religieux.



La franc-maçonnerie et la révolution française (01:11:45 à 01:12:51)

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Il y a ici un aveu tout à fait inattendu. Deuxième et dernier moment de vérité de notre conférencier. Il admet que la révolution française et la déchristianisation de la France et de l’occident en général, ainsi que l’instauration de la démocratie, sont d’inspiration maçonnique. La franc maçonnerie s’imagine une filiation avec l’ordre du temple. Cette filiation supposée ou réelle n’est pas non plus le sujet de cette vidéo. Mais, il faut néanmoins reconnaître et apprécier ce moment de vérité pure et cristalline dans cette conférence. Oui, c’est la franc maçonnerie qui a fait tomber la monarchie. C’est la franc maçonnerie qui est l’inlassable ennemie du catholicisme en France. La république n’est pas laïque. Elle a pour religion la franc maçonnerie. La république, c’est le poison qui tue la France. D’habitude, c’est le mensonge qui se cache au milieu de la vérité. Dans cette conférence, c’est l’inverse. C’est la vérité qui était cachée au milieu des mensonges.

L'amour courtois (01:12:51 à 01:15:06)

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Tout autre chose. L’amour courtois. Le positionnement de l’essénien est le suivant : tout ce qui est bon dans notre monde occidental vient des esséniens. Ils sont les porteurs de cette vérité cachée, occultée par une Eglise avide de pouvoir et bâtie sur le mensonge. Une des plus belles traductions de la christianisation de ce monde européen, est incontestablement l’amour courtois. Cette transfiguration des relations entre hommes et femmes, qui n’étaient donc plus bâties sur la violence et la contrainte, conduit à une forme d’amour chevaleresque où la femme est mise sur un piédestal, et où l’homme maîtrise ses pulsions. Les spécialistes en littérature voient les premiers traits de l’amour courtois chez Chrétien de Troye, le créateur du cycle arthurien et des chevaliers de la table ronde. Plutôt que de rentrer dans ces reconstructions fantasmagoriques de pseudos initiés, il convient de regarder l’amour courtois comme une particularité occidentale qui fait une des nombreuses supériorités de cette civilisation, sur d’autres, où la femme n’est considérée que comme une matrice. Car oui, que les oreilles gagnées à la modernité et au relativisme souffrent de l’entendre : on peut hiérarchiser les civilisations, et les civilisations chrétiennes sont bien au-dessus des autres.



La femme dans l'occident chrétien (01:15:06 à 01:16:05)

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Mensonges sur mensonges ; un vrai mille feuilles de mensonges. Ce n’est pas l’Eglise qui dit que Eve a croqué la pomme, c’est la Bible ! La Bible précise que Eve a mangé du fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. L’Eglise n’a pas produit ces textes, mais les a reçu comme ayant autorité indiscutable. C’est-à-dire dans une perspective un tant soit peu sérieuse, c’est Dieu qui le dit à Moïse. Et ce que dit Dieu à Moïse serait donc un objet de raillerie, et de critiques ? Je passe sous le fait que ce n’était pas une pomme, erreur classique culturelle en occident.

Le comble de la malhonnêteté ici est peut-être d’attribuer au christianisme cet adage visiblement arabe de frapper sa femme chaque soir, christianisme, qui est la civilisation la plus tolérante avec les femmes. Le christianisme laisse une place particulière dans sa dévotion à la Theotokos, la Vierge Marie comme on dit plus spontanément en occident, qui montre bien que la femme n’est pas du tout vue comme démoniaque.



Les rose-croix (01:16:05 à 01:17:02)

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Les rose croix sont un sujet moins classique du petit occultiste illustré mais qui méritait d’avoir sa place au panthéon des erreurs. Il est intéressant de voir comment les Rose-Croix nous proposent, et notre essénien approuve bien évidemment, de remplacer le Christ en Croix par autre chose. Si vous regardez concrètement de quoi il s’agit, nous avons à faire ici, ni plus ni moins, à un refus du sacrifice du Christ, et nous sommes invités à le remplacer par une démarche intérieure bla bla bla. Donc concrètement, la personne qui fait cela refuse que le sang du Christ fasse la complète expiation des péchés dont il se sera inévitablement rendu coupable au long de son parcours ici-bas. Quand on analyse la chose d’un point de vue chrétien, c’est une absurdité, un suicide existentiel. Inutile de développer plus avant l’histoire et le développement de cette énième alternative à l’Eglise. A partir du moment où c’est une alternative à l’Eglise, c’est sans intérêt.



Peter Deunov et Hitler (01:17:02 à 01:21:31)

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Peter Deunov a beau avoir été élevé dans un contexte orthodoxe, avoir étudié la théologie orthodoxe, ce n’en est pas moins un hérétique. Comme tout bon ésotériste, il donne une lecture personnelle des textes bibliques. Il n’explique pas la Bible. Il fait coller le texte à ses présupposés. Je ne suis pas sûr qu’on puisse vraiment mettre Peter Deunov comme inspirateur du mouvement hippie ni comme opposé complet d’Adolf Hitler. D’ailleurs les deux étaient végétariens. Le mouvement hippie a davantage une inspiration new age et liée aux spiritualités indiennes.

On peut rejoindre le conférencier pour dire que le nazisme n’a pas perdu la guerre. On peut d’une certaine façon considérer que le nazisme a sacrifié l’Allemagne pour arriver à ses fins. Il est intéressant de voir que pour matérialiser cette victoire souterraine du nazisme, les exemples choisis sont ceux des choix de semence agricoles et de sélection des animaux. La façon dont on extermine in utero tous les trisomiques nous semble bien plus appartenir à une vision eugéniste du monde, bien plus inquiétante et peccamineuse que la sélection des meilleures variétés de carottes.

Cet affrontement caché Deunov – Hitler, totalement bidon, ne doit pas cacher la véritable lecture de l’histoire que doit avoir le chrétien. L’affrontement est entre ceux qui participent à l’avènement du Royaume, et ceux qui luttent contre cet avènement. L’histoire du monde n’est que l’ensemble des turbulences avant le retour du Christ en gloire. Jésus n’est pas un envoyé parmi d’autres. Il est la totalité de ce qui est nécessaire. Ceux qui s’opposent à ce retour peuvent parfois s’affronter entre eux. Cela ne change rien au problème. L’histoire et la vie n’ont de sens que par rapport au Christ.



To be continued….